Aujourd’hui (14 septembre 2010), le Congrès mondial de l’énergie battait de son plein à Montréal. Et des déclarations que je juge inacceptables me font réagir au plus haut point.

Tout d’abord, M.Richard George, PDG de Suncor Energy et M.Gregory Boyce, PDG de Peabody Energy, étaient invités en tant que conférenciers à cet événement d’envergure. Le premier est à la tête de la compagnie exploitant les sables bitumineux d’Alberta et le second dirige une société influente dans le monde du charbon chez nos cousins du sud. 

Évidemment, ils ont tous deux défendu les intérêts de leur domaine d’actions.

 

Selon un article de M. Louis-André Bertrand. M. George aurait affirmé que les sables bitumeux de l’Alberta doivent être davantage considérés, et que les énergies fossiles, comme le pétrole, resteront la principale source d’énergie d’ici 2050. À mon humble avis, ceci est une preuve irréfutable que l’appât du gain fait en sorte que la vision d’hommes d’affaires est limitée à la manière que les œillères cachent la vue des chevaux. Ironiquement, nous pouvons affirmer que M. George est très optimiste quant à la perspective du pic pétrolier… Les réserves pétrolières s’appauvrissent d’années en années tandis que les demandes énergétiques restent aussi fortes. D’ici 2050, nous pourrons nous compter extrêmement chanceux si aucune changements énergétiques majeurs se sont faits parmi notre socitété. Nous nous devons de relâcher notre dépendance au pétrole avant qu’une crise pétrolière nous frappe de plein fouet.

 

Malheureusement, les sources conventionnelles (le pétrole le plus facile à extraire, donc le moins cher) commencent à se faire rares. C’est pourquoi des sources non-conventionnelles, comme les sables bitumeux, offrent un intérêt de plus en plus marqué pour les producteurs d’énergies fossiles. En effet, si l’on recule de quelques années en arrière, les technologies ne nous permettaient pas d’extraire le pétrole de ces sources sans que le coût d’extraction dépasse le coût de vente. Mais aujourd’hui, la science a évolué et exploiter ces sources sont de plus en plus rentables. Mais à quel prix? Le retour d’ascenseur ce fait au niveau environnemental, car ces sources sont extrêmement polluantes et consomment une grande partie de leur énergie produite (selon le site http://www.picpetrolier.net/, environ 30% de l’énergie produite en Alberta par les bitumes est employée pour l’extraire).

 

Quant à M. Boyce, toujours selon l’article de M Louis-André Bertrand, il aurait admis que les énergies vertes ne parviendraient pas à satisfaire la demande mondiale en raison de leur instabilité. Avec une mentalité comme celle-ci, il n’est pas évident d’avancer vers la bonne direction. Si on ne mets pas notre énergie (jeu de mot involontaire) dans l’élaboration de nouvelles énergies et d’initiatives de transition, nous resterons à jamais dépendants et le cercle vicieux persistera….

 

La solution, à ce jour, n’est plus d’investir pour des alternatives quant à l’extraction des sources de pétroles non conventionnelles, elle est à la réalisation de transitions nous permettant de réduire nos consommations. Malheureusement, d’ici 40 ans, le temps risque de manquer. Agissons lorsque c’est encore possible…

 

Source : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2010/09/14/014-plaidoyers-charbon-sables-bitu.shtml#commentaires 

 

 

Écrit par Alexandre Fleury