Un vrai come back. Une méthode qui a déjà porté ses fruits en 2007. Un thème qui permet à tous les Français d’avoir confiance : l’Insécurité.

 

 


En 2007, l’essai avait fait mouche. Inondé par les médias de scènes d’insécurité autant rurale que citadine, inondé par des émeutes et des scènes de violences toujours plus poussées, le candidat Sarkosy avait alors pris « le problème à bras le corps » et s’était fixé pour son programme comme cheval de bataille de passer les cités Françaises au Kärcher afin d’enrayer cette criminalité.

 

Les Français de tous bords sont ravis, la droite exulte, le FN rallie le mouvement et il n’en faut pas plus pour que Mr Sarkozy, passe de candidat à président. Les citoyens sont rassurés, le calme va revenir et leur quiétude va pouvoir reprendre grâce à ce super homme capable par ces mesures de faire le ménage et d’enrayer la crainte de ses concitoyens.

 

Les années passent et au final peu de choses changent.. Le temps de voir les émeutes rebelles de Villiers le Bel, de résider 3 ans à l’Elysée, et nous voici de retour avec les émeutes de Grenoble. Mais si, mais si, Grenoble, cette petite ville du sud de la France, presque coincée sur le bord de nos jolies montagnes.

Rappel de la situation. Après le décès d’un braqueur suite à une course poursuite avec la police, les cités s’embrasent durant quelques jours et les médias stigmatisent et popularisent l’évènement faisant ressurgir les vieux fantômes du placard.

Que nenni, notre président prend à nouveau le problème à bras le corps et s’en va compter discours directement sur place. Une chance entre guillemets pour lui qui était pointé du doigt tout comme son gouvernement après les frasques de Rama Yade sur l’hôtel de l’équipe de France de Foot, après avoir annulé un déjeuner avec les écolos pour recevoir à la place un joueur de foot fraîchement battu (Thierry Henry) en Afrique du Sud,. Après notamment avoir vécu une crise financière qui peine à s’en aller et relancer l’économie mondiale, et surtout après les difficultés rencontrées sur les logements de fonction de ses ministres ou sur les dossiers Clearstream et Bettencourt ou il est directement cité. L’occasion faisant la larron, il se précipite donc en Isère pour défendre un programme qui lui est cher, à savoir l’insécurité.

Une nouvelle fois, des mesures vont être prises, plus question de kärcher mais cette fois ci de nationalité. Oui, en Mars dernier il avait voulu lancer un grand débat sur l’identité Nationale qui avait provoqué un tollé, tout comme son combat contre le port du voile et de la burqua dans les lieux publics qui lui cependant fût voté en catimini.

Revenons en à Grenoble. Un nouveau pavé fût jeté dans la mare et sous les pavés ce n’est pas la plage que l’on y trouve, loin de là.

 

Lassé de voir de jeunes banlieusards mettre à mal ses forces de polices, et tout cela à 20 mois de la prochaine échéance présidentielle, celui ci décide de déchoir les criminels naturalisés de leur nationalité Française, ce qui signifie donc en faire des résidents Français sans papiers et donc hors la loi qui seront reconduit à la frontière. Oui en théorie cela semble purement scandaleux j’en conviens, notamment pour des personnes qui ont obtenu leur nationalité Française à la naissance, mais dans les faits tout cela est un peu plus compliqué.

 

Alors oui d’accord la comparaison avec le régime de Pétain serait facile, car tout un chacun l’a déjà faite je pense, mais légalement et surtout constitutionnellement cette mesure est difficilement applicable. En effet, seul le conseil d’Etat à le pouvoir de déchoir quelqu’un de sa nationalité. Qui plus est, le 1er article de notre constitution dit clairement que les « hommes naissent et demeure libre et égaux en droit » ce qui signifie que les Français doivent tous être traité de la même façon tout comme l’article 10 nous expose le fait que « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, mêmes religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble par l’ordre public établit par la loi. »

 

Par ailleurs le code Civil Français appliqué, dans la section 3 du Chapitre 4 aux articles 25 et 25.1, nous explique que, un Français peut perdre sa nationalité à condition d’avoir une double nationalité et donc de ne pas être apatride (apatride signifiant qu’il n’aurait aucune nationalité) et sous couver de commettre des actes bien définis :

 

1° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit constituant une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou pour un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ;

2° S’il est condamné pour un acte qualifié de crime ou délit prévu et réprimé par le chapitre II du titre III du livre IV du code pénal ;

3° S’il est condamné pour s’être soustrait aux obligations résultant pour lui du code du service national ;

4° S’il s’est livré au profit d’un Etat étranger à des actes incompatibles avec la qualité de Français et préjudiciables aux intérêts de la France.

 

Comme vous avez donc pu le constater, à moins de modifier la constitution il ni a aucune chance pour que cette déchéance de Nationalité Française soit effectuée et par ailleurs il faudrait pour cela l’accord du Conseil Constitutionnel dans son ensemble composé entre autre de membres peu favorables à la politique de notre président.

Un coup d’épée dans l’eau donc et beaucoup de bruits pour rien, dans le but de faire oublier les affaires judiciaires actuellement en cours et impliquant des membres du gouvernements et une « chance » de lancer la campagne présidentielle en ressortant une carte qui avait bien marché en 2007, à savoir l’insécurité et tout cela dans le but notamment de refaire le même coup et faire la nique au FN en récupérant son électorat..Après tout, lorsqu’une méthode fonctionne pourquoi en changer…

 

Comme quoi du Kärcher percé à la déchéance de Nationalité il y a beaucoup de promesses mais au final il est peu probable que cela soit suivi d’actes..