en passant outre le fondement même de notre république.
Photo Le Monde.fr
Lors de son déplacement à Grenoble pour la présentation du nouveau préfet de choc de l’Isère celui qui doit faire ce que le précédent n’a pu faire avec des effectifs réduit de 20 %, Sarkozy pour justifier aux Français sa volonté de réduire la délinquance ce qu’il n’a pu encore faire depuis sept années soit comme ministre de l’intérieur puis comme président de la république a prononcé un discours qui fait penser aux heures noires de l’occupation Allemande sous le régime de l’État fasciste du Maréchal Pétain ou la procédure de déchéance de la qualité de Français avait été ôtée à 15.000 personnes. Il s’agissait en majorité de juifs et, pour l’essentiel, de personnes naturalisées dans le sillage de la loi libérale de 1927.
Ce n’est pas tant le sort de ces bandits qui pose problème, ils méritent les peines les plus lourdes, mais la dérive de plus en plus prononcée par ce gouvernement sur nos libertés ainsi que le flot incessant de lois populistes qui font qu’elles sont de moins en moins appliquées. Qu’importe qu’ils perdent la nationalité Française, nous n’avons pas besoin de ces Français là et les expulser après avoir purgé leur peine de prison serait souhaitable si la Nation l’exige, mais il faudrait que ce soit elle et non le président agissant pour sa cote médiatique suivant l’évolution de la délinquance.
Cette loi libérale de 1927 porte sur les naturalisations , en 1803 le droit du sang l’emporte sur le droit du sol contre l’avis de Bonaparte qui voulait des hommes pour sa politique de puissance. C’est sous la IIIème république que le droit du sol reprend le dessus afin d’éviter que de jeunes Français cohabitent avec de jeunes étrangers immigrés ce qui créait des inégalités. En 1927, la France se dote de la législation la plus libérale qui soit sur les naturalisations, il fallait compenser les pertes de la première guerre mondiale. Cette loi permettait également aux femmes Françaises mariées à des étrangers de conserver leur nationalité.
Ouverture d’un côté, fermeture de l’autre. Dans les années 1930, se développe un courant de pensée qui veut réguler l’immigration sur des critères prétendument scientifiques…Mais en 1944, à la Libération, revient-on pour autant à l’esprit de la loi de 1927 ? Non, car même si l’on veut rompre avec la politique de discrimination du gouvernement du régime de Pétain, on considère que la loi de 1927 est trop libérale. Le général de Gaulle lui-même a été tenté, en 1945, de soutenir un système de sélection par les origines avant de se raviser, bien inspiré en cela par son ministre de la Justice, Pierre-Henri Teitgen. Toujours est-il que si l’on garde l’essentiel des dispositions de 1927, on allonge la durée de résidence exigée, on passe de trois à cinq ans, et l’on restreint quelque peu les libertés accordées aux femmes.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Peut-on dire qu’il est facile d’acquérir la nationalité Française ? Oui et non mais de différentes manières. La France est présentée comme le pays par excellence du droit du sol. L’Allemagne l’a fait récemment. Mais on devient Français aussi par la filiation, par le mariage et par la naturalisation. Cela étant, le droit Français en la matière, pour être clair, n’en est pas moins souvent complexe.
Depuis 1945, la nationalité a été sanctuarisée dans la Déclaration universelle des droits de l’homme dans son article 15, tout individu a droit à une nationalité, nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité, notamment pour éviter les cas d’apatrides. Les lois sur la naturalisation se sont durcies ces dernières années à cause de l’immigration, il devient plus difficile pour un Français d’origine étrangère résident depuis des lustres en France de renouveler sa carte nationale d’identité, cette dérive est intolérable. Il faudrait une fois pour toute que l’on ne change pas de lois au gré des gouvernements et que cette loi soit inscrite dans la Constitution. Actuellement, une ou deux décisions de déchéance sont prises chaque année.
Pour en arriver à de telles extrémités il faut se rendre à l’évidence que la politique Sarkozyième a dépassé les limites républicaines en matière de sécurité. Quelles ont été ses paroles,
«il ne faut pas que nous hésitions à réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité Française», devait dire le chef de l’Etat selon le texte de son discours. «La nationalité Française doit pouvoir être retirée à toute personne d’origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de toute personne dépositaire de l’autorité publique».
Mais Nicolas Sarkozy, dont le père, né Hongrois, est devenu Français par naturalisation alors qu’il était apatride, va plus loin en proposant la déchéance de la nationalité de «toute personne d’origine étrangère» ayant tué des policiers ou gendarmes. Il s’agit d’une notion inconnue en droit Français. Elle revient à créer deux catégories de Français dont le degré de sécurité juridique serait inégal.
De même, Nicolas Sarkozy veut que l’acquisition de la nationalité Française à l’âge de 18 ans pour un mineur délinquant né en France de deux parents étrangers ne soit plus un droit. Une loi votée en 1993 par la droite avait confirmé cette automaticité, confortée par la majorité de gauche en 1998. Sur ce point on peut encore admettre qu’un délinquant mineur né en France de deux parents étrangers puisse ne pas être automatiquement Français, le droit du sol ne s’appliquant pas directement mais au terme d’un délai de bonne conduite d’une dizaine d’années. La suppression du service actif permettait à un jeune en l’accomplisant de faire acte de sa volonté d’être Français, ce n’est plus malheureusement le cas.
Les mesures de Sarkozy contre l’insécurité
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Second volet, de cette annonce de Nicolas Sarkozy concerne les droits octroyés aux étrangers en situation irrégulière. «Une situation irrégulière ne peut conférer plus de droits qu’une situation régulière et légale». La proposition renvoie à la question de l’aide médicale accordé aux sans-papiers. Ce n’est pas cette action humanitaire qui fera que la délinquance sera réduite, au contraire elle avilira encore plus ces misérables. En 1993, le ministre de l’intérieur Charles Pasqua avait déjà souhaité cette mesure mais la majorité de droite y avait renoncé. M.Sarkozy a aussi exigé le retour des clandestins dans leur pays, estimant qu’il n’était «pas question de céder à la tyrannie d’une fausse générosité qui profite surtout aux mafias criminelles».
Troisième volet concerne la politique pénale. Le président de la République veut étendre les peines plancher «à toutes les formes de violences aggravées», citant les agressions commises en bande, sur les personnes vulnérables, ou sur les dépositaires d’une autorité publique. Les peines plancher qui vont contre l’esprit de l’individualisation des peines, ne concernaient que les récidivistes. Il a annoncé également «une peine de prison incompressible pour les assassins de policiers ou de gendarmes». Estimant que «la principale cause de la violence, c’est la permissivité», M.Sarkozy a aussi annoncé que «les parents manifestement négligents pourront voir leur responsabilité engagée sur le plan pénal». Cette dérive n’est pas acceptable, ce n’est pas bien souvent de la faute des parents si leurs enfants commettent de tels crimes, ils ont abandonnés depuis longtemps le foyer familial, ce n’est qu’une disposition répondant à un souhait du FN.
Quatrième volet concerne la politique d’immigration. «Il est invraisemblable que beaucoup de jeunes gens de la deuxième, voire troisième génération se sentent moins Français que leurs parents ou grands parents». A cet effet, Nicolas Sarkozy estime indispensable de contrôler les flux migratoires, alors que le chômage des étrangers non communautaires est de 24%. C’est évident, pour qu’un jeune se sente Français il faut que la France le prenne en considération ce n’est plus le cas, il est comme pour beaucoup d’entre eux abandonné sans travail, et il ne voit plus en son pays de reconnaissance.
Peut-il encore aller plus loin on peut en effet en douter d’autant plus qu’il n’a pas comprit que l’insécurité forme un tout avec l’incivisme et la misère et que le mal originel est le chômage et l’injustice qu’il a développés. Le jeune sans emploi est écœuré de n’avoir aucune possibilité d’emploi et quand il en obtient c’est au terme d’une vraie galère de CDD, en CDD avec un salaire ridicule que l’on jette ensuite. Quand à celui qui erre dans les rues pour lui son salut est le vol, la drogue, et enfin de compte le banditisme. Depuis que la droite est aux commandes l’insécurité n’a fait que de devenir banditisme, les gens sont désespérés et n’ont plus rien à perdre. Toutes les mesures sécuritaires depuis les cinq dernières années n’ont fait que de remplir les prisons sans résultat significatifs, a preuve ces nouvelles annonces qui puisqu’elles ont été faites montrent bien que la délinquance n’est pas maîtrisée.
L’autre problème concernera la mise en application de la déchéance de la nationalité par suite de crimes contre la force publique ce qui semble contraire aux lois de notre république d’autant que ce serait une double peine avec la prison qui est légalement possible. Si la seconde peine est complémentaire et lorsque c’est prévu par la loi. Mais dans ce cas elle implique l’expulsion du condamné n’étant plus Français. Il faut que le but poursuivit soit légitime de prononcer à titre définitif ou temporaire la reconduite du condamné à la frontière à l’expiration de la peine d’emprisonnement.
Nous entrons dans une spirale répressive sans précédent qui fait penser à un état de siège il ne manque plus que couvre feu. A cette spirale de répression il est fort probable que ceux qui n’ont rien à perdre redoublent leurs méfaits. Ces annonces sont du petit lait pour le FN qui déclare par la voix de Marine Le Pen «les propos du président de la République qui procèdent d’une nouvelle gesticulation estivale, n’ont qu’un mérite, celui de confirmer officiellement le caractère criminogène de certaines immigrations, vérité pour laquelle le Front National est persécuté depuis trois décennies», on ne peut que lui donner raison d’autant que l’UMP est l’antichambre du FN. L’UMP propose deux ans de prison pour certains parents de mineurs délinquants. Dans le cadre des annonces de Nicolas Sarkozy, le secrétaire national de l’UMP en charge de la Sécurité, Eric Ciotti, qui prépare un texte sur la responsabilité pénale des parents des mineurs délinquants, propose deux ans de prison ferme quand ceux-ci n’auront pas fait respecter les obligations auxquelles seront soumis leurs enfants condamnés. Cette dérive ne sert à rien sinon à flatter un peu plus le FN. Bientôt Marine Le Pen au gouvernement !
Il y a un truc,
Je recommence
[url]http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2010/08/04/les-trois-erreurs-de-nicolas-sarkozy_1395439_3232.html#xtor=EPR-32280229-[NL_Titresdujour]-20100804-[zonea]&ens_id=1390910[/url]
[b]- [url]http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2010/08/04/les-trois-erreurs-de-nicolas-sarkozy_1395439_3232.html#xtor=EPR-32280229-[/url]
– [url]http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2010/08/04/les-trois-erreurs-de-nicolas-sarkozy_1395439_3232.html#xtor=EPR-32280229-[/url]
J’espère que c’est mieux ainsi, car les [url][NL..][/url] ne doivent figurer sur les liens à recopier…[/b]
[b]Malheureusement, seuls les abonnés du Monde.fr pourront lire cet article… [/b]
Dominique Dutilloy,
Je vais poster cet article en deux fois.
[b]Les trois erreurs de Nicolas Sarkozy[/b]
Le président de la République vient, à la faveur de la trêve estivale et de la torpeur qui va avec, de commettre, en huit jours, trois erreurs.
La première fut de convoquer, à l’Elysée, le 28 juillet, au lendemain des actes de délinquance graves dont Saint-Aignan (Loir-et-Cher) fut le théâtre, un « sommet » supposé « faire le point » sur « la situation des Roms et des gens du voyage ». Il n’est pas sûr, d’abord, que le palais de l’Elysée soit le bon endroit pour débattre de questions de délinquance.
Il est sûr, en revanche, qu’il y avait dans le principe même de ce sommet une façon de faire l’amalgame entre des étrangers en situation irrégulière (certains Roms) et des citoyens de plein droit, Français depuis plusieurs générations et astreints donc, à ce titre, au droit commun à tous les Français (les hommes et les femmes entrant, à leur corps plus ou moins défendant, dans la catégorie statistique et administrative de « gens du voyage »).
Mais il est évident surtout qu’il y avait, dans le fait même de convoquer cette réunion, dans le fait de dire les Roms ou les gens du voyage quand tels Roms ou tels gens du voyage s’étaient rendus coupables de délits ou de crimes, bref dans le fait de tenir une communauté pour comptable des agissements de certains de ses membres, un risque de stigmatisation collective contraire aux usages républicains.
L’opinion publique ne s’y est pas trompée qui a vu ressurgir, du plus haut des ministères jusqu’au caniveau des populismes, les clichés que l’on croyait éculés tant ils ont pu être, dans un passé récent, atrocement meurtriers sur le Gitan « voleur de poules » ou propriétaire de « Mercedes grosse cylindrée ». Et quant aux intéressés, quant aux honnêtes gens (puisque c’est, semble-t-il, le mot du jour) qui vivent dans une précarité honnête ou une opulence fiscalisée leur culture nomadisée, quant à ces Français de longue date ou d’adoption qui, communauté pour communauté, et dès lors qu’on les traitait comme une ou, plutôt, deux communautés, ont eu la surprise supplémentaire de découvrir qu’on n’avait même pas songé à convier à la réunion un représentant, un porte-parole, un témoin desdites communautés, ils sont, aujourd’hui, en état de choc.
La suite après
La suite
Pour aucun autre groupe, on n’aurait osé agir de la sorte. De n’importe quelle catégorie sociale, on aurait, et c’est heureux, eu l’élémentaire courtoisie (ou précaution ?) de solliciter l’avis. En l’occurrence, on ne l’a pas fait – et qu’il se trouve si peu de responsables pour s’en émouvoir, que ce lapsus, cet oubli, ce mépris soient passés dans l’évidence et l’innocence, que la gauche elle-même ait semblé juger la cause peu digne de ses indignations programmées ne fait qu’ajouter à la colère le chagrin et, hélas !, la pitié.
La deuxième erreur fut, dans le désormais fameux discours de Grenoble, la proposition de déchoir de la nationalité française toute personne « d’origine étrangère » qui aurait « volontairement porté atteinte à la vie d’un policier, d’un gendarme ou de tout autre dépositaire de l’autorité publique ».
Je passe sur le caractère ubuesque de cette notion d’origine étrangère. Car où commence l’origine étrangère ? A partir de combien de générations serait-on, dans l’esprit de la mesure envisagée, à l’abri de la possible déchéance ? Le président a-t-il un critère en tête ? Un test (peut-être ADN) ? Et, quand bien même cela serait, dans l’hypothèse où les Sages du Conseil constitutionnel, du Conseil d’Etat ou, tout simplement, du Parlement valideraient cette proposition insensée, qu’adviendrait-il des déchus ? N’ayant, comme tout un chacun, pas de nationalité de rechange, dans quel vide juridique tomberaient-ils ? Ex-Français ? Apatrides ? Allons-nous, sous prétexte que, comme dit le chef de l’Etat, la machine à fabriquer des citoyens « a marché » mais « ne marche plus », la remplacer par une machine à fabriquer des sans-patrie ?
Le pire, cela dit, le pire et le fond de l’affaire, c’est que la proposition, si elle est sérieuse, si elle n’est pas juste une façon de gesticuler pour tenter de prendre à Marine Le Pen un peu de son fonds de commerce électoral, contreviendrait de manière frontale à un axiome trois fois sacré car inscrit dans le triple marbre des trois textes fondateurs de notre vivre ensemble républicain : le programme du Conseil national de la Résistance du 15 mars 1944, la Déclaration des droits de l’homme de 1948, la Constitution de 1958.
La dernière suite
La suite,
Il postule, cet axiome, l' »égalité devant la loi » (quelle que soit, précisément, leur « origine ») de tous les citoyens. Il dit qu’on est Français ou qu’on ne l’est pas – mais qu’à partir du moment où on l’est, on l’est tous de la même manière. Il insiste : on devient Français ou on ne le devient pas – mais, dès lors qu’on l’est devenu, il est interdit de distinguer entre Français plus ou moins français.
On peut discuter, en d’autres termes, des conditions qui permettent d’accéder à l’être-Français; on peut les multiplier, les affiner, les durcir, les solenniser : mais que l’on laisse s’insinuer l’ombre de l’idée qu’il y aurait deux classes de Français selon qu’ils sont nés Français ou qu’ils le sont seulement devenus, que l’on se laisse aller à imaginer un ordre des choses où il y aurait les Français à l’essai et les Français pour toujours, les Français en sursis et les Français sans débat, les Français qui restent Français même s’ils commettent des actes de délinquance et ceux qui cessent de l’être parce qu’ils ne l’étaient, au fond, qu’à demi, voilà qui, si la France est la France, n’est tout simplement pas concevable. Question de principe.
On ne touche pas, fût-ce par ruse ou tactique, à cette sorte de principe. Car, que l’on s’y risque, que l’on joue avec ce postulat fondateur, et c’est le socle de la République, ce bien commun des Français, qui se met à vaciller. On part, fleur au fusil, à la chasse aux casseurs de gendarmeries. On se retrouve, à l’arrivée, dans la peau d’un casseur de ce dont les gendarmeries sont censées être, aussi, les gardiennes : l’esprit des lois, le génie du droit, la lettre d’une Loi fondamentale dont tout le sens est de nous dire ce qu’être Français veut dire…
Et je ne parle même pas des suiveurs qui, l’imagination des imbéciles n’ayant pas plus de limites que l’autre, se sont engouffrés dans la brèche d’une politique dont on leur serine, en haut lieu, à tout bout de champ, qu’elle doit être « sans tabou » et brisent, en effet, les derniers tabous de l’honneur et du bon sens en lançant, par exemple, cette proposition ahurissante, presque démente : coller en prison les parents de mineurs délinquants n’ayant pas respecté, notamment, leurs « obligations en termes de résultats scolaires » !
C’est plus long que le pensais.
La suite après
La suite,
Et puis la troisième faute, enfin, tient à l’usage même du mot de « guerre » dans la « guerre nationale » déclarée par le président, toujours à Grenoble, aux nouveaux voyous. Le mot était déjà problématique quand il servait à George Bush à déclarer, aux Etats-Unis, la guerre à un terrorisme dont son prédécesseur, Bill Clinton, fit opportunément observer qu’il ne se serait pas mieux sorti d’une classique mais implacable traque policière. Il l’était, en France, au moment des émeutes de 2005 dans les banlieues, quand le premier ministre du moment, Dominique de Villepin, exhuma un arrêté datant de la guerre d’Algérie pour imposer le couvre-feu à des quartiers dont il devint clair, en un instant, que les plus hautes autorités de l’Etat, celles qui avaient pour mission de calmer le jeu, d’apaiser les esprits, de refuser l’escalade et la surenchère, bref de doser répression et discours pour isoler les délinquants et, à terme, les punir, les tenaient pour des zones ennemies.
Eh bien, il est tout aussi choquant quand c’est le président Sarkozy qui le reprend et qui, ce faisant, chaussant ces bottes de va-t-en-guerre, entérinant l’idée que la France serait engagée dans une véritable guerre intérieure, bref, répondant à l’outrance par l’outrance, à l’escalade par une autre forme d’escalade, prend un double et même un triple risque : celui, en dramatisant ainsi les choses, de distiller dans le pays une autre sorte de tension, de fièvre, peut-être de peur et, au fond, d’insécurité ; celui de venir sur le terrain des voyous, d’accepter le défi qu’ils lui lancent et de consentir, par conséquent, à cette montée aux extrêmes qui est leur imaginaire en même temps que leur projet secret ; et puis celui, enfin, de s’engager dans une bataille dont les démocraties, ces royaumes du droit et du scrupule, ont toujours su qu’elles ne sont pas équipées pour la mener et dont il n’est pas du tout certain, du coup, qu’elles sachent la gagner.
La suite après,
La suite,
Quand les voyous parlent de guerre, c’est une provocation. Quand les Etats disent « chiche, la guerre ! », cela s’appelle la guerre civile. Et c’est précisément parce que la guerre civile menace, c’est précisément parce que le lien social, partout, commence de craquer, qu’il faut tout faire pour éviter ce que les mafias-terreurs nous présentent comme inévitable – et, inlassablement, répéter : les délinquants ne sont pas des ennemis, ce sont des criminels ; les gens chargés de les neutraliser ne sont pas des soldats, ce sont des policiers ; et si cette neutralisation est difficile, si les systèmes d’incivilité contemporains ont gagné en sophistication et contraignent ceux qui s’y opposent à plus d’habileté mais aussi de fermeté, la pire des solutions serait d’en revenir à la langue martiale, rustique et, encore une fois, hautement risquée de la militarisation de l’action policière : parler de « guerre aux voyous », c’est déjà l’avoir perdue.
Alors ce sont des mots, dira-t-on. Ce ne sont que des mots, probablement dictés par des considérations politiciennes. Sauf que, dans la bouche d’un président de la République, les mots sont toujours plus que des mots et donnent à une société son souffle, son rythme, ses réflexes. Face à la montée de l’insécurité et de la haine, face à la nécessité, comme disait Michel Foucault, de défendre la société contre des hommes dont tout le programme est le nihilisme, face à l’ardente obligation, n’en déplaise à l’angélisme ambiant, de lutter contre les voyous publics et leur violence sans limite, il y a, en vérité, deux solutions.
Monter aux extrêmes donc, tenir le langage de la déchéance, de l’œil pour œil dent pour dent et de la guerre : ce ne sera jamais que la version sophistiquée du tristement fameux « casse toi, pauv’con » – et, l’exemple venant d’en haut, les comportements des citoyens s’indexant mystérieusement mais constamment sur ceux des princes, c’est la garantie d’une société fiévreuse, inapaisée, où chacun se dresse contre chacun et où le ressentiment et la haine seront très vite les derniers ciments du contrat social.
Suite et fin,
Ou éviter le piège, cesser de faire assaut de déclarations fracassantes, prétendument viriles et qui ne font, je le répète, que souligner l’impuissance des Etats, sortir, en un mot, du rang des matamores et de leur bouillante passion pour la rivalité mimétique et l’esprit de revanche – et s’en aller fouiller dans l’autre corps, celui qui, selon l’historien américain Ernst Kantorowicz (1895-1963), est fait, non de passion, mais de distance, pour y puiser audace, fermeté, mais aussi sagesse, finesse, mesure et, surtout, sang-froid. Ce sont, en la circonstance, les seules vertus qui vaillent. Mais ce sont celles dont Nicolas Sarkozy paraît, hélas !, ces jours-ci, le plus tragiquement dépourvu.
[b]Bernard-Henri Lévy[/b], philosophe
Pour vous
Anido
Et, [b]Anido[/b], je suis tout à fait en phase avec cet article de [b]Bernard Henry Levy[/b]
Quelque part, il devrait faire réfléchir… Donc, attention ! Danger !
Il est clair que le [b]Conseil Constitutionnel[/b] va agir…
Avec toute mon amitié,
[b]Dominique[/b]
[quote]anidom nidolga a dit: les derniers tabous de l’honneur et du bon sens en lançant, par exemple, cette proposition ahurissante, presque démente : [b]coller en prison les parents de mineurs délinquants n’ayant pas respecté, notamment, leurs « obligations en termes de résultats scolaires » ![/b][/quote]
Perplexe je suis, si cette loi avait été du temps de ma jeunesse, mes parents filaient direct au trou, je n’étais pas ce qu’on appelle une bon élève. Je ne bossais que les matières que j’aimais et j’en aimais pas beaucoup. Je n’ai aucun diplôme même pas le certificat d’études t’as qu’à voir ;D Bien que je n’étais pas une délinquante, un jeune qui ne se sent pas l’âme d’un futur énarque ou ingénieur ou franchement pas doué pour les études et qui pas d’bol fait des conneries on s’en prend aux parents ? Le fait qu’il soit délinquant « peut » n’avoir aucun rapport avec ses résultats scolaires.
Dom22
Euh faute « bon[b]ne[/b] élève », c’est relou qu’on ne puisse pas corriger ;D
Dom22
[b]Dom22[/b] bonsoir,
C’est vrai, il est regrettable de ne pouvoir corriger.
Mais j’avais comprit.
En outre qui ne fait pas de faute, même ceux qui ont leur certificat d’étude, alors vous êtes pardonnée.
Bien à vous,
Anido
Mais bien sûr qu’il y a DEUX catégories de français !
– ceux qui respectent les lois françaises,
– les autres.
Vous êtes vous simplement demandé, à quoi sert une loi ?
Combien connaissez vous de « sociétés » que sur les 10 derniers milliers d’années soient développée sans utiliser et APPLIQUER le concept de « loi » ?
Quelles sont les GRANDES REUSSITES de l’ANARCHIE dans l’histoire du vivant ?
[b]jycroispas[/b] bonjour,
Mais bien sûr qu’il y a DEUX catégories de français !
Mais « jycroispas ».
Alors combien sont encore Français dans la première catégorie ?
Ben à vous,
Anido
[b]Discriminations:
La France épinglée par un comité de l’ONU sur la sécurité
vives attaques de l’UMP contre le comité de l’ONU[/b]
[b]Veritas,[/b]
Oui, j’ai lu, mais la réponse est [b]nous avons le droit de faire chez-nous ce que nous voulons [/b]
Sans commentaires,
Bien à toi,
Anido
Plus avec le NOUVEL ORDRE MONDIAL !!!
Veritas,
Sarkozy veut rallier le FN et pour cela, il fait tout, même pire que pourrait faire le FN, alors le reste il s’en fout.
[b] » La France était appelée, mercredi 11 et jeudi 12 août, à rendre des comptes devant le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU (CERD). Cet examen intervient quinze jours après le discours de Nicolas Sarkozy sur le possible retrait de la nationalité française à » toute personne d’origine étrangère » qui aurait assassiné un fonctionnaire de police et sur la nécessité de démanteler 300 campements illégaux de Roms. Quelques mois, aussi, après le » débat sur l’identité nationale « .[/b]
Sarkozy est possédé par le lobby juif, [u][b]pour eux ce n’est pas seulement un homme politique, c’est quelqu’un qui ressent les choses comme nous[/b][/u], de Paul Éric Blandin, « Sarkozy Israël et les Juifs ».
Bien à toi,
Anido