Le parlement régional de Catalogne a voté l’interdiction des corridas à partir de janvier 2012. On ne peut que s’en réjouir,  ces pratiques barbares ont de moins en moins de succès même en Espagne, et c’est tant mieux

Dans les traditions catalanes, les courses de taureaux ressemblent plus aux jeux camarguais ou landais. On n’exécute pas le taureau.  C’est la corrida andalouse qui s’est imposée dans toute l’Espagne au 19ème siècle.

Pour les Catalans, la corrida est associée à Franco car les principaux éleveurs de taureaux étaient franquistes.

La majorité des Espagnols est paraît-il de nos jours opposée à la corrida. Quelques partis de droite y tiennent encore au nom de la tradition.

Ce vote est aussi une façon de s’opposer au pouvoir central même si tous les Catalans ne s’en réjouissent pas. L’écrivain catalan Pere Gimferrer dénonce «une agression contre la tradition».

Du point de vue économique, il peut également y avoir des répercutions non négligeables dans un pays en grosse difficulté. 40 000 personnes sont employées dans ce secteur pour plus de 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires chaque année. Pour le journal El Mundo le coût de cette suppression s’élèverait à 57 euros par Catalan.

Les  défenseurs des animaux se réjouissent en espérant que d’autres régions espagnoles pourront emboîter le pas de la Catalogne. Ce qui est peu probable.

Malheureusement, le parlement catalan n’a pas supprimé les "correbous", ces fêtes taurines qui consistent à entourer le taureau et lui faire subir toutes sortes de sévices, sans pour autant le tuer.

Et en France, quand va-t-on supprimer les corridas ?

(Sources Libération, le Monde)