A la lumière d’une expérience récente sur C4N, je me suis aperçue que le tutoiement  nous entrainait parfois,  dans des confidences intimes, sans même connaître le récipiendaire de nos humeurs du moment.

 

La faute à qui ? La mienne, bien sûr.

 

 

La multiplication des réseaux sociaux sur Internet, où les « Amis » pullulent, m’a fait oublier que la richesse de la langue française me permettait d’établir une barrière  respectueuse en dissociant le « Tu » du « Vous ».

 

Dire qu’il suffit d’un simple pronom et une forme verbale pour  créer la différence dans les relations interpersonnelles en France.

 

« L’usage du vous a longtemps prédominé dans la société française, jusqu’à la fin du 18e siècle. Mais le philosophe des Lumières Jean-Jacques Rousseau, auteur de Emile, ou de l’éducation (1762), juste avant la Révolution, recommande le tutoiement systématique dans la famille.

Aujourd’hui, l’usage du tutoiement est de plus en plus répandu, notamment parmi les jeunes générations.

 

Le passage du « vous »  au « tu »  est un rituel fréquent, qui marque l’évolution d’une relation.

Utiliser le pronom tu signifie en effet plus de proximité, plus d’intimité, moins de formalité dans les contacts, la communication et même les sujets de conversation. Ce changement est immédiatement perceptible pour chacun d’entre nous,  une sorte de relâchement mental et physique se produit, qui transforme la façon d’agir et de se comporter.

Le passage du vous au tu se fait plus facilement entre personnes du même sexe que de sexes opposés, l’âge joue aussi un rôle important.

Ce passage est souvent formalisé par une question posée ainsi : ‘On pourrait se tutoyer maintenant, ce serait plus simple ?’ ou ‘Ça vous dérangerait si on se tutoyait ?’

  
Les jeunes enfants, par exemple, s’adressent aux adultes en utilisant le pronom tu jusqu’à ce qu’ils apprennent, vers 7 ou 8 ans, à distinguer les circonstances où il faut faire un choix.
Par ailleurs, les jeunes du même âge, les adolescents, se tutoient de manière spontanée, sans distinction de sexe. 
Les membres d’une même famille se tutoient : sauf dans des cas aujourd’hui exceptionnels, les enfants ne disent jamais vous à leurs parents.
Le tu spontané est aussi d’usage dans certains cercles, clubs, associations, corporations; cela a pour effet de renforcer le sentiment d’unité et d’appartenance au groupe.

En général, on vouvoie :
Les personnes que l’on rencontre pour la première fois,
Le supérieur hiérarchique,
Une personne plus âgée que soi. 

 

Il existe certains cas où une personne est autorisée à tutoyer, tandis que son interlocuteur emploie le vous :

Exemple : un professeur parlant à un jeune élève, un adulte à un jeune enfant, une personne âgée s’adressant à une personne beaucoup plus jeune.
Ces situations n’autorisent pas la personne qui est tutoyée à tutoyer son interlocuteur à son tour, ce qui montre que le vouvoiement n’est pas seulement une marque de formalité, mais aussi un indicateur de hiérarchie sociale qui permet de montrer son respect.

 

Dans une première rencontre, le choix entre le vous et le tu n’est pas toujours facile, il existe des circonstances où l’on hésite, et où une solution doit être trouvée verbalement.

Même si le premier contact est chaleureux, il est plus prudent d’utiliser le vous.

En général, c’est la personne la plus âgée, ou celle qui se trouve dans une position hiérarchique supérieure, ou celle qui reçoit qui va décider :

 

« On pourrait peut-être se dire tu? »

 

 

Afin d’éviter les mauvaises surprises, à l’avenir, sur C4N, je m’efforcerai de retrouver le VOUS, que j’employais  à mes débuts dans chacun de mes commentaires.

 

C’est Sacha Guitry qui dit :

 

« C’est la familiarité de mes ennemis qui, plus que tout, me désoblige – car elle laisserait à supposer que ce sont là d’anciens amis. »

 

Je préfère conclure par cette citation de Pierre Reverdy :

 

« Mais au fond, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des complices. Et quand la complicité cesse, l’amitié s’évanouit. »

 

A méditer dans nos rapports virtuels !

 

Vidéo : Nicolas Sarkozy : Bel exemple « Quand la familiarité entraine le Mépris » !

 

{dailymotion}x4hito{/dailymotion}