Des séances d’information à la sexualité doivent être donnés dans les collèges aux élèves de 4ème.
En général, l’infirmière de l’établissement travaille le sujet avec le professeur de SVT (Sciences et vie de la terre).
De l’information sur leurs organes génitaux aux différents moyens de contraception, les séances parlent-elles vraiment de "sexualité" ?
C’est un sujet tabou, délicat, même si on a l’impression que les générations sont exposées au sexe de plus en plus tôt, télévision et internet aidant.
Alors cette année, dans le collège où je travaille, il a été décidé d’évoluer un peu dans ces séances, et l’infirmière a eut l’idée d’adjoindre le personnel social.
On a alors changé le titre des séances : information à la sexualité, et aux relations amoureuses. Notre espoir étant de faire le lien entre le sexe et l’amour, et d’y insister.
Des élèves de 4ème sont des adolescents de 13/14/15 ans. Les âges sont variés, les origines aussi. Les connaissances sur le sujet le sont alors obligatoirement.
On constate dès les premières minutes que le sujet intéresse beaucoup, mais aussi que les différences entre les garçons et les filles se font sentir aussitot. Les garçons se mettent en avant, se vantent de savoir, de pratiquer… Les filles se font attentives, ont envie d’apprendre, de poser des questions, et leur romantisme est plus que présent.
Un brainstorming met en avant que le sujet "sexualité" est vaste !
Des termes provocateurs et hards apparaissent, comme les termes plus techniques de la conception. Enfin, au bout d’environ 20 minutes, les termes du domaine du ressenti font enfin leur apparition. Et c’est avec soulagement que j’écris au tableau "amour", "sentiments", "calins", …..
A chaque séance, il faut recadrer sur certains termes : pedophilie, homosexualité, bisexualité, hétérosexualité… Les élèves les emploient, sans toujours maitriser leur sens.
A chaque séance, il faut faire apparaitre la loi, et c’est avec grand plaisir que j’explique que les "tournantes" sont interdites par la loi, que c’est un viol en réunion, que je redis l’âge de la majorité sexuelle, que j’explique la notion de consentement… , que je redis l’interdiciton de regarder des films X avant 18 ans, devant des yeux parfois bien étonnés…
Les "vantards" du début se sont calmés, et posent des questions qui prouvent qu’ils sont perdus dans ce monde où le sexe est partout, mais où ils n’ont plus aucune notion en ce domaine de l’interdit…. et où la relation amoureuse est oubliée….
Comment savoir ce qui est autorisé quand en 1 clic on peut avoir accès à des films pornographiques où la femme est TOUJOURS consentante, quelque soit la situation.
Que répondre à la question de cette jeune élève: "on est obligé de faire une fellation quand on a un petit copain ? ".
ou à cette affirmation de ce jeune garçon: "si on a le droit les tournantes !"…
Et au milieu de ces séances, débarque Ribery et le récent scandale eclaté au grand jour… quand la vie privée et intime des personnages "publiques" devient sujet favori des gamins dans la cour…
Parler sexualité avec les adolescents ne doit pas être tabou, car ils en connaissent déjà tellement, trop j’ai envie de dire….
Cela est même essentiel pour remettre du sens dans tous ces non-sens, pour réexpliquer des valeurs qui pour nous adultes sont si logiques ! Ces valeurs en terme de sexualité vont-elles évoluer ? Ont-elles déjà évoluées ??
En tout cas, ceux qui sont au premier plan sont nos ados, les adultes de demain.
Très bonne initiative que de remettre de l’ordre dans tout cela, et de leurs éclaircir les idées.
Tout est dit rien à ajouter 🙂