La plupart des femmes n’ont dormi que quelques heures, trois ou quatre peut-être. A six heures du matin, elles étaient debout, pour préparer le café, prendre le petit déjeuner,  et se préparer pour la fête. Beaucoup d’entre elles vont chez la coiffeuse ; il faut faire vite, le temps presse pour aller chercher la mariée. On mange les restes du soir, on se lave, on se prépare en s’habillant   de la tenue de fête, on se maquille soigneusement, on échange les compliments, puis on répond à l’appel des hommes qui s’impatientent dans les véhicules. Celle qui doit ramener la mariée, une Mercédès spécialement louée pour l’occasion, a été décorée de fleurs et de guirlandes, savamment appliquées par le fleuriste. Dans celle-ci montent deux sœurs du marié, le conducteur et le marié lui-même. Tous les véhicules doivent démarrer en même temps, afin de ne pas se disperser sur la route menant à Ain Benian. Tout au long du parcours, quelques youyous et des klaxons, qui s’accentuent à l’arrivée. Les hommes de la famille de la mariée étaient présents dehors, ils s’appliquèrent à aider au stationnement des véhicules, au nombre d’une huitaine. Seuls les proches viennent chercher la mariée ; ils sont accueillis par des youyous stridents ; d’autres sont déjà dans la salle des fêtes pour l’accueil des nombreux invités de Zina.

 


La pause est rapide, quelques boissons et de friandises, et le cortège s’apprête à redémarrer, chargé avant tout de la mariée vêtue d’un tailleur blanc et recouverte d’un burnous dont la capuche lui retombait sur le front ; elle ne doit pas être vue avant d’arriver à la salle, où elle fera la parade dans de belles tenues traditionnelles soigneusement préparées depuis plusieurs mois.

Après un rapide détour, le cortège arrive enfin dans la salle des fêtes, où de nombreuses invitées attendaient déjà. Dès l’accès, l’orchestre (féminin) entame une chanson de bienvenue qui donne la chair de poule. La mariée est orientée vers les chaises d’apparat, agrémentées de coussins en satin et velours, avec à leurs pieds des petits tapis. Tout pour servir la ‘’reine’’ et le ‘’roi’’. Grand bien leur fasse, dira-t-on, et que leur avenir soit parsemé de joies.

L’orchestre entame une chanson algéroise dont le rythme incite immédiatement à la danse ; c’est Zina qui ouvre le ‘’bal’’, suivie par ses filles ; puis c’est les tantes, cousines, amies, puis d’autres parmi les convives. Toutes sont belles et habillées de leurs toilettes de fêtes. Certaines jeunes filles dansent à ravir. Il n’y a que des femmes, quelques rares membres de la famille osent parfois le coup d’œil. C’est la fête des femmes. Cependant, les hommes auront le droit de s’intégrer vers la fin…..

A suivre….(les toilettes de la mariée)