Montpellier n’est plus qu’à un match du rêve. Une victoire à Paris lui assurerait de terminer au moins cinquième. Mais Bordeaux est juste derrière…

Montpellier est tout proche d’un rêve qui paraissait encore inaccessible il y a quelques mois. Depuis un an et sa remontée en Ligue 1, le club héraultais a parcouru beaucoup de chemin, surmonté beaucoup d’obstacles et a su prendre la confiance engendrée par un parcours exceptionnel. L’égalisation à la toute dernière seconde lors de la première journée contre le PSG était peut-être déjà le signe d’une équipe combativive et heureuse de redécouvrir le très haut niveau.

 Mais à cette époque, personne ne semblait vouloir faire attention à ce club, somptueux mélange d’expérience et de jeunesse, dirigé par le très charismatique Louis Nicollin. C’était encore le petit promu qui allait forcément s’effondrer lors de la deuxième partie de saison, comme beaucoup l’ont déjà fait. Même la victoire de très haute volée à Lyon avant la trêve n’avait pas beaucoup fait parler d’elle. Pourtant, Montpellier était dauphin du jusque là incontesté leader Bordelais. Certes loin derrière (8 points à Noël) mais devançant les favoris lyonnais et marseillais, les joueurs ont petit à petit pris la mesure de ce qu’ils étaient en train de vivre. La pression médiatique commençait à s’accentuer, mais pas assez pour arrêter leur soif de vaincre. L’OM n’a pu rien faire fin janvier face à la fougue montpelliéraine (2-0) au cours d’une rencontre parfaitement maîtrisée.

Plusieurs semaines se sont écoulées et Montpellier grignote du terrain sur Bordeaux. Le déplacement au stade Chaban-Delmas était donc le match charnière que tout le monde attendait. Grâce à Costa, Montpellier obtiendra l’égalisation sur coup franc à la toute dernière minute. Une rencontre qui sera éternellement marquée par l’expulsion de Ciani en position de dernier défenseur et par les deux penalties manqués par les hommes de René Girard. Par la suite, Bordeaux a lourdement chuté. Montpellier, un peu, lui aussi. Accusant sûrement le coup, plus attendus par leurs adversaires, les joueurs ont eu du mal à enchaîner les bonnes performances. 

Aujourd’hui, ils ont retrouvé un second souffle. Ils ne sont plus deuxième, mais cinquième. Peu importe, l’Europa League est toujours là. La victoire à l’arrachée à Sochaux il y a deux semaines en est la preuve (0-1). Depuis, ils possèdent deux points d’avance sur Bordeaux mais avec une différence de but nettement défavorable. Autant dire que si les Girondins parviennent à s’imposer à Lens, Montpellier devra en faire de même au Parc des Princes samedi. Ce Parc sera certainement bouillant mais l’ambiance qui pourrait être hostile sera peut-être un atout. Ou pas. Les joueurs parisiens auront à coeur de bien finir la saison. Montpellier sera en plus privé de 7 cadres, tous blessés ou suspendus. C’est avec son banc que le club devra accrocher cette qualification européenne qui lui tend les bras. Et priver par la même occasion Bordeaux d’une sortie honorable. Ce qui serait un beau pied de nez au "Big Four" Français, comme on l’appelait il y a encore six mois…