En janvier dernier, Earl Jones plaida coupable pour des accusations de fraude et de vol. Il fut  condamné à 11 ans de prison après avoir floué plus de 158 investisseurs et empoché 50 millions de dollars.

L’homme d’affaire montréalais était une personne d’un grand charisme selon ses victimes. Il utilisait ces atouts pour mettre les gens en confiance. Étant un fin stratège, il avait la pleine confiance de ses victimes et éveillait le moins de soupçons possibles. Il réussit ainsi à frauder la majorité de ses proches.

Maintenant, il affirme qu’il ne reste que 19 000$ ou 20 000$ sur son compte et qu’il est ruiné. Suite à l’annonce de la peine inffligée par le juge Hélène Morin de la Cour du Québec, les victimes sont furieuses.  

Premièrement abordons l’aspect de la réaction sociale. Celle-ci à beaucoup évolué à travers les années et la réaction de la société face au crime est toute autre aujourd’hui.

Cependant, ces derniers temps, nous avons pu remarquer un retour en arrière, vers la préhistoire, pour ce qui est de la manière dont réagit la population face à la fraude et au crime en général.

 Comme nous avons pu le remarquer avec l’affaire Earl Jones, les gens ont de plus en plus tendance à se tourner vers la vengeance privée, ce qui consiste principalement à se faire justice soi-même par ses propres moyens sans l’intervention de l’état. Ce phénomène est principalement expliqué par le fait que les victimes n’ont aucun pouvoir et qu’elles sont incomprises.

De ce fait , elles perdent confiance dans le système judiciaire: « Les investisseurs floués par Earl Jones vont tout faire pour qu’il ne soit pas libéré au sixième de sa peine, soit dans 22 mois » – Ginny Nelles, représentante des victimes.

 Parallèlement, les victimes trouvent la peine beaucoup trop faible et auraient voulu qu’Earl Jones écope plutôt de 14 ans d’emprisonnement sans possibilité de libération conditionnelle au 1/6 de sa peine. Donc, elles nous démontrent, par leurs réactions, qu’elles trouvent le système judiciaire injuste et pensent qu’il y a disparité dans la distribution des sanctions. C’est à l’image de deux des principes de la justice publique, réaction sociale qui remonte à l’époque de l’Antiquité : « Comme victimes, on sent qu’on n’a pas de pouvoir, que personne ne nous écoute. Les gouvernements ne nous écoutent pas et aujourd’hui nous n’avons pas eu la sentence qu’on voulait. » – Ginny Nelles, représentante des victimes. Celles-ci pensent impérativement que la peine ne représente en aucun cas l’impact qu’a eu cette fraude sur eux et leur vie.

Bref nous pouvons affirmer que la population ainsi que les victimes perdent peu à peu confiance dans l’efficacité du système judiciaire et sont tentées de se faire justice eux-mêmes, réaction qui peut être mise en lien avec la vengeance privée. Également, elles comparent le système judiciaire à la justice publique, par le fait qu’il y a injustice et disparité des sanctions.   

En second lieu, traitons des contrôles sociaux.

Au cours des dernières années, nous avons pu remarquer une augmentation du nombre de fraudes et une diminution des braquages de banques et cela est lié directement aux contrôles sociaux.

La prévention situationnelle est une mesure ayant pour but d’empêcher un acte criminel de se produire en modifiant les circonstances particulières dans lesquelles les délits sont commis. Ce type de contrôles sociaux est collectif. Par exemple, toutes les banques, aujourd’hui, sont munies de caméras ce qui décourage les criminels qui veulent braquer une banque. Il y a aussi une diminution de l’argent liquide contenu dans les coffres-forts. De plus, les systèmes d’alarme sont très pratiques pour la dissuasion des vols. Également, l’autoprotection contribue à la baisse des braquages de banques. Celle-ci représente l’ensemble des mesures prises individuellement afin d’éviter la victimisation. Le fait de traîner sa carte de crédit au lieu de notre argent liquide, d’éviter de sortir le soir dans les banques, de se faire accompagner par quelqu’un ou encore de mettre son porte-monnaie dans un endroit sécuritaire, tout cela fait partie des contrôles sociaux, l’autoprotection. En plus de nous protéger contre la victimisation cela minimise l’accès rapide à l’argent.

Donc, avec tous ces facteurs, le criminel qui cherche à obtenir de l’argent en grande somme se tourne plutôt vers la fraude. Ces gens mettent sur pied de fausses compagnies, font des détournements de fonds dans le but de s’enrichir toujours plus. Bref nous pouvons affirmer que les contrôles sociaux implantés dans les banques ont dissuadé les voleurs mais ils ont aussi contribué à l’augmentation des criminels à cravate. Alors nous constatons que les contrôles sociaux ont leur limite, le déplacement de masse.

 

En conclusion, la fraude d’Earl Jones a soulevé de nombreuses réactions publiques. En d’autres mots, des réactions sociales telles la vengeance privée. Le système judiciaire peut être, selon l’opinion publique, comparable à la justice publique de l’Antiquité par son injustice et par la disparité de ses peines. Donc la société démontre son mécontentement face aux peines infligées et perd confiance dans le système judiciaire. De plus, nous avons pu remarquer que les contrôles sociaux ont permis de réduire le nombre de braquages de banques mais ils ont aussi engendré un déplacement de masse de la criminalité vers les fraudes et les criminels en veston-cravate. D’après la société en général, le système judiciaire se démontre moins dissuasif par ses peines qui ne sont pas constantes et qui ne reflètent pas les souffrances infligées par les actes délictueux. Devrions-nous renforcer le pouvoir de dissuasion en durcissant les sanctions pénales?