Elles font notre fierté : que ce soit pour les vues magnifiques qu’elles nous offrent, par la possibilité de vivre dans un endroit naturel, de faire des activités diversifiées… Cela nous donne des possibilités touristiques.
Mais en dehors des utilisations touristiques, la forêt a plus à nous offrir. En effet, nous pouvons exploiter ses éléments pour produire une multitude de produits.
Également, l’arbre retient naturellement l’eau : c’est une véritable éponge naturelle, elle la filtre par la même occasion. Il est aussi possible de se servir des arbres des forêts pour capter le CO2 dans l’atmosphère et d’en faire des puits de carbone où l’on séquestre ce dernier.
Je ne me lancerai pas vraiment dans le sujet du tourisme, parce que je crois que c’est une partie négligeable que l’on peut tirer de nos forêts. Oui, c’est nécessaire, mais peu d’entre nous vivront du tourisme. Toutefois, il faut être fier des institutions en place dans ce domaine, tel Sépaq1.
Le bois… Nous pouvons faire tellement de choses avec. Du bois d’œuvre? C’est seulement une proportion minime de l’utilisation possible de la forêt. Je citerai M. Jérôme Simard, directeur général de la Coopérative forestière de Girardville2, une entreprise de ma région : « On fait pas juste des 2×4 avec le bois… » Cette compagnie pratique évidemment la coupe de bois, qui est leur principal créneau d’exploitation. Cependant, une branche s’est formée à partir de ce tronc et un autre objectif a vu le jour : diversifier les produits de la forêt. C’est alors que d’Origina3 entre en ligne de compte. Elle offre à la population une gamme d’épices provenant de la forêt boréale. Certainement une expérience à tenter.
Outre les épices, nous pourrions tirer profits des arbres pour cultiver une grande variété de champignons. Le monde des champignons permet à la cuisine d’offrir des saveurs différentes. Un champignon aura une préférence à se développer sur tel type d’essence d’arbre. Ainsi, en ayant une partie d’une plantation composée d’un certain type d’arbre, il serait possible de faire une industrie du champignon. Cela est d’autant plus intéressant quand l’on pense que certains champignons se vendent à un bon prix, vu les difficultés de s’en procurer. Un ouvrage très complet traite des variétés de champignons comestibles que l’on retrouve dans nos forêts québécoises : Grand livres des champignons du Québec et de l’est du Canada, de Michel Quintin4.
À coup sûr, on ne peut passer à côté de la capacité des végétaux de capter le CO2, par photosynthèse, et de rejeter de l’O2, nécessaire à la vie animale. On peut facilement trouver des informations sur ce processus de transformation. Ainsi, les feuilles des arbres attrapent du CO2 pour le transformer en sucre (C6H12O6) et l’utiliser pour sa croissance. Dans cette optique, on peut définir l’arbre comme un « puits de carbone ». En effet, l’arbre absorbe plus de gaz carbonique qu’il n’en rejette. Le bilan de ce calcul donne qu’il retire de l’atmosphère un gaz qui, en trop grande quantité, crée un effet de serre. Avec cette idée en tête, il est bien normal que des projets comme Carbone Boréale6 voient le jour. C’est avec M. Claude Villeneuve, biologiste et consultant en éco-conseil à l’Université du Québec à Chicoutimi, reconnu dans son domaine, que le projet a débuté. Cette personne ne fait pas que promouvoir l’utilisation des forêts pour enlever le dioxyde de carbone dans l’air, mais elle l’applique. Le programme veut donc la reforestation de nos forêts. Les chercheurs de ce groupe croient que les forêts ont un potentiel de captation de CO2 de 15% de plus qu’il l’est actuellement, du carbone créé par l’homme. Voici une entrevue de M. Villeneuve faite dans l’émission La semaine verte :
http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2009/RDI2/LaSemaineVerte200912051801.asx (à 15min35sec).
On peut donc dire que la forêt c’est jolie, ça rapporte économiquement et que c’est écologique! Mais attention, il ne faut pas penser que l’on peut l’utiliser sans s’en occuper. Il faut être patient, car les arbres prennent du temps à croître. Aussi, il faut penser qu’à chaque fois que l’on retire des éléments de la forêt, on enlève des nutriments au sol, dont les stocks ne seront pas renouvelés. C’est pourquoi il est nécessaire de ne pas seulement extraire les ressources, mais bien d’en implanter, sinon les sols iront en s’appauvrissant, ce qui réduira tranquillement le rendement des forêts (référence à l’agriculture). Tout comme nous dit Greenpeace, il faut que l’exploitation soit règlementée et surveillée, sans cela des déséquilibres pourraient arriver dans le cycle de vie de la forêt.8 Le gouvernement du Québec mettra bientôt en place une refonte du régime forestier québécois, cela permettra aux ingénieurs forestiers, (les maîtres d’œuvre dans la forêt) d’avoir plus de pouvoir pour gérer les forêts.9
Pour résumer le tout, il faut être conscient que la nature est importante dans notre vie. Sans elle, nous ne serions pas capables de faire tout le travail colossal qu’elle accomplit pour nous. Utilisons-la, mais pas trop, sinon nous pourrions avoir des impacts négatifs sur les cycles de vie de certaines espèces. C’est une bonne chose de s’en servir pour réduire la concentration de gaz carbonique, mais nous devrions nous poser la question à chacun d’entre nous pour savoir s’il serait possible de réduire nos émissions de carbone à la source. Cela serait bien moins compliqué que de créer de plus en plus de forêts pour combler nos émissions.
Bravo Lytalm pour ton excellent article. J’ajouterai juste que la forêt, c’est un matériau exceptionnel pour la construction, pour l’inventivité des hommes, pour la richesse de ses sous-bois, pour sa diversité biologique.