Entendons-nous bien, à l’heure où j’écris ces lignes aucun élément ne permet d’incriminer Georg Ratzinger, frère de Benoît XVI, mais les actes de pédophilie se seraient produits au sein de la chorale de Regensburg, chorale dont le révérend Ratzinger fut directeur pendant 30 ans.

Le scandale qui est en train de gagner l’église allemande touche non seulement le diocèse de Regensburg, mais également la Bavière et un lycée catholique de Berlin.

Concernant le diocèse de Regensburg c’est un ancien chanteur de la chorale de la cathédrale Regensburger Domspatzen qui affirme qu’au début des années soixante il a été victime de sévices sexuels perpétrés par des responsables catholiques.

Or, même si les faits dénoncés semblent s’être produits avant que le révérend Georg Ratzinger ne prenne la direction de la chorale en 1964, il est étonnant que durant les trente années qui ont suivi il ne se soit rendu compte de rien.

Par ailleurs, le futur pape a enseigné à l’université de Regensburg de 1969 à 1977, soit non loin de la chorale de cinq cents enfants dirigés par son frère où des faits de violence étaient perpétrés.

Évidemment, comme vous le constatez, si le pape et son frère sont mêlés à cette affaire ce n’est qu’indirectement et, jusqu’à preuve du contraire, les Ratzinger ne sont coupables de rien.

  Mais comme nous le savons, l’Église est agitée par de sombres manigances et la lutte pour s’emparer du pouvoir y est plus acharnée que partout ailleurs, puisque la désignation du pape est loin d’être démocratique, et qu’elle est le résultat d’alliances, de clientélisme, de calculs compliqués et incompréhensibles au commun des mortels… peut-être même que les voies de la papauté sont impénétrables au Seigneur lui-même. 

Il est donc possible que si le nom de Ratzinger a été cité dans cette affaire ce soit uniquement par des personnes mal intentionnées. Espérons que si les accusations sont réelles, les coupables soient rapidement condamnés et que toute cette affaire ne soit pas occultée par les luttes internes de l’Église.

Déjà, en réponse aux nombreuses critiques qui s’élèvent contre les ecclésiastiques agresseurs et le Vatican, le Saint-Siège a affirmé qu’il appliquait le principe de tolérance zéro et a rappelé que le pape lui-même s’était engagé à ce que tous les coupables de semblables abus soient poursuivis et punis.

Mais ne nous leurrons pas, les pédophiles tenteront toujours de s’infiltrer là où ils peuvent exercer leur pouvoir sur leurs victimes et assouvir leurs pulsions, il faut donc rester vigilants, et plus particulièrement là où des enfants sont rassemblés.

 

Source :

http://www.spiegel.de/panorama/gesellschaft/0,1518,682219,00.html