Alors que la date fatidique approche, la terre entière semble respirer au rythme de ce fameux 14 février. Au hasard des rayons d’un supermarché, j’ai vu aujourd’hui une promotion très amusante : pour l’achat de deux boîtes de chocolats en forme de coeur, la deuxième était à moitié prix. Question : qui donc a besoin d’acheter DEUX boîtes de chocolats "spécial Saint Valentin" ??


Réponse évidente : l’homme qui a une maîtresse et assez de culot pour offrir le même cadeau à sa femme et à son amante. Des sociologues, des anthropologues et même des psychiatres se sont penchés sur la question et hélas, la conclusion est majoritairement la même : l’homme n’est génétiquement pas "programmé" pour la monogamie. Selon ses observations sur le règne animal, Rémy de Gourmont, auteur d’une « Physique de l’amour » en 1903, affirme qu’"Il n’y a d’animaux monogames que ceux qui ne font l’amour qu’une seule fois dans leur vie…". Selon certains sociologues, l’homme ne peut se contenter d’une seule femme du simple fait de son penchant naturel pour la variété. Un physiologiste pousse le raisonnement encore plus loin, au point de prêter à sourire : il affirme qu’il suffit de constater que l’homme produit des millions de spermatozoïdes sans cesse renouvelés alors que la femme ne produit qu’un seul ovule, une seule fois par mois !

La figure la plus emblématique de la question de la monogamie chez l’homme est  Frank Cézilly, professeur à l’Université de Bourgogne, auteur du fameux "Paradoxe de l’hippocampe". Selon lui, les raisons de n’être que deux dans un couple sont davantage économiques et sociales que romantiques. Reprenons la théorie précédente sur les spermatos et les ovules. Les femmes n’ont donc besoin que d’un seul homme pour fertiliser leur oeuf alors que la semencedu mâle peut en féconder des centaines voire des milliers et ainsi diffuser largement ses gènes. La question est simplement de savoir s’il doit le faire ou non et c’est ainsi que l’on revient aux conditions économiques. Si elles sont favorables, il aura toutes les raisons de procréer abondamment.

Le romantisme inhérent à la fidélité n’est-il donc qu’un fantasme de midinette ? Peut-être. On parle ici de renoncements nécessaires, partant du principe qu’une seule personne ne peut réunir toutes les qualités que l’on attend chez un partenaire à long terme. Une expérience le montre de manière assez flagrante. Une jeune femme intelligente, cultivée et spirituelle "chatte" avec un homme sans montrer son visage qu’elle juge ingrat. L’autre est sous le charme mais réclame une photo. La jeune femme panique et envoie la photo de sa meilleure amie, très jolie mais pas spécialement réputée pour postuler à un prix Nobel. Coup de foudre immédiat, il supplie pour un rendez-vous. Après avoir longuement hésité, la "ravissante idiote" accepte de se substituer à son amie. Face à cette superbe créature, le jeune homme craque, il écoute à peine les platitudes voire les imbécilités dont elle l’abreuve (la ravissante idiote est souvent bavarde) et remercie le ciel d’avoir rencontré la femme parfaite, à la fois belle et pleine d’esprit. Bien évidemment, dès le lendemain la première jeune femme prétextera un "manque de feeling" pour ne pas pousser plus loin cette expérience somme toute plutôt glauque. Il ne saura jamais que cet oiseau rare était une savante composition de deux espèces… sauf s’il tombe sur cet article !

Alors à ceux qui vont profiter de cette fameuse promotion sur les boîtes de chocolats se rassurent : un couple sur deux en moyenne a au moins non pas un squelette mais une maîtresse ou un amant au fond du placard…

Bonne Saint Valentin à tous !