Que se passe-t-il en Italie ? De nombreux évènements récents peuvent nous faire penser que le racisme revient au devant de la scène.

Un footballeur italien traité de "nègre de merde", des annonces immobilières qui stipulent "Pas d’animaux, pas d’étrangers", des immigrés agressés la nuit du Nouvel An : les comportements xénophobes se banalisent de façon inquiétante.

Le "Noël blanc" organisé par un maire de la Ligue du Nord, parti anti-immigrés membre de la coalition de droite au pouvoir, a défrayé la chronique. L’opération visait à recenser les étrangers de Coccaglio (3000 habitants) et à dénoncer les clandestins en préfecture.

Des responsables de la Ligue du Nord ont également proposé de réserver des wagons de train ou des prestations sociales aux Italiens.

Tous ces propos relèvent d’un "racisme institutionnel et d’une banalisation des propos racistes" qui "produisent un racisme populaire et toléré au sein de la société".

A Rosarno, petite ville de Calabre, les ouvriers agricoles africains, victimes d’une véritable "chasse à l’homme" initiée par la population locale, ont fui la ville.

Le ministre de l’Intérieur, Roberto Maroni – qui appartient à la Ligue du Nord – a tenu à féliciter dimanche les autorités qui ont "brillamment résolu le problème d’ordre public" ainsi que la police qui a œuvré de "façon exemplaire" : les habitations de fortune des immigrés seront détruites et le reste des occupants a été évacué vers le nord du pays.

L’opposition accuse le gouvernement de Silvio Berlusconi d’alimenter la xénophobie ambiante. Un journal italien va même jusqu’à parler de "nettoyage ethnique". Parallèlement, beaucoup accusent le président du Conseil italien de laisser faire.

La direction du Ku Klux Klan imagine de créer une succursale en Italie, un pays qu’elle trouve “génial” en raison de son racisme.

Pourtant, l’Italie n’est pas le pays européen ayant le plus d’immigrés (environ 6,7% de la population). Mais on se demande si cette situation n’arrange pas Berlusconi ?