Haïti : le choc des photos

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Il y a certainement mieux à faire, aujourd’hui, que de se livrer à de la sémiologie sauvage. Haïti n’en a guère besoin, mais on peut se dire – cyniquement ? – qu’évoquer encore et encore Haïti à tort et à travers (d’autres événements que le séisme) ne sera pas vain. Au risque de faire perdurer et d’entretenir des conceptions malsaines ? Au risque de faire figurer HAARP dans une contribution et attirer ainsi l’attention plus « efficacement » qu’en s’intéressant à l’initiative du président sénégalais Abdoulaye Wade ? L’ « enfer » haïtien a été suffisamment pavé de trop de « bonnes » intentions pour ne pas submerger la réalité par les effets pervers de la naïveté…



Un journaliste californien se demandait comment des villes en faillite,  ne pouvant plus assurer leurs programmes sociaux (dans des Pays Baltes, les salaires des enseignants ont été réduits de 40 % ; en Californie,  ce jour, on lit « Vallejo Files for Bankrupcy Due to Budget Woes » et les syndicats de pompiers et de policiers vont faire appel de cette décision),  ont pu dépêcher des équipes de sauveteurs à Haïti. J’en avais fait état, et ce n’est sûrement pas ce genre de questionnement qui permet de faire visionner des publicités sur Come4News.  De même, s’interroger sur la décision du parlement sénégalais de faciliter l’arrivée d’Haïtiennes et Haïtiens en Afrique ne va pas générer autant de clics qu’un prêchi-prêcha sur la nudité des fillettes.

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Commençons donc par là, cependant. « Après avoir dégagé une enveloppe d’un million de dollars (500 millions de FCFA) en guise de soutien aux sinistrés du séisme du 12 janvier dernier, Wade s’est adressé (…) aux parlementaires en session d’urgence. “Dans tous les pays africains, il y a des millions de kilomètres carrés tout à fait inoccupés (…) Le Sénégal est prêt à offrir une région de son pays aux Haïtiens” avait promis Me Wade. Les parlementaires ont décidé de débourser 50 millions de FCFA et les membres du gouvernement, les directeurs de sociétés nationales, les présidents de conseil d’administration et le secteur privé sont invités à verser une “contribution volontaire sous forme de journées de salaire au peuple frère haïtien”. Il est d’ailleurs envisagé l’organisation d’un téléthon pour mobiliser le maximum de fonds pour le peuple haïtien. » (source : AfriScoop).

Je ne suis pas de ceux qui, après avoir traîné quelques semaines dans deux ou trois pays africains, même en autostop (en camion de mélasse sur une piste défoncée aux trous masqués par des restes des pluies) vont vous expliquer l’Afrique. Quelques interprétations trop hâtives de conversations avec un ethnologue (Guillaume Thiery, doctorant, auteur de « Parler au nom de l’Afrique », Espaces militants et mobilisations politico-culturelles au Nigeria) ne me permettent pas d’aborder ici le sujet.

Je ne connaissais guère Haïti avant le séisme, si ce n’est justement au travers de conversations avec une « coopérante » d’une organisation internationale (elle a été réaffectée récemment à Jacmel), de rares lectures, quelques échanges à la galerie Marassa Trois à Paris, &c. Depuis la nuit du 13 au 14 janvier dernier, je traite donc surtout de ce que j’ai pu faire et pratiquer, y compris en professionnel, soit de ce que peut rapporter la presse et des sachants d’un événement. Au risque de me tromper, de vous induire en erreur.

Évitons de trop charger les mots, n’accordons pas de signification trop hasardeuse aux rapprochements qui peuvent évoquer des « apparentements terribles ». Je ne sais pourquoi EDF Suez, dont les augmentations tarifaires vont grever le budget de nombreux ménages français,  va apporter une première dotation d’urgence de 250 000 euros à Haïti. Peut-être est-ce que l’ONG qu’elle soutient, Électriciens sans Frontières, et les élus du Comité d’entreprise, qui ont pesé sur cette décision. Peut-être les services de communication ont-ils aussi décidé que, au moment où naissait la polémique sur le double salaire d’Henri Proglio (redevenu « simple » depuis et plus proche de celui de Michel Lucas, du Crédit Mutuel-CIC), parler d’autre chose ne serait pas malvenu.  Je sais que d’accoler HAARP et Haïti n’est pas innocent, mais, naïvement, je ne sais pas ce que cela peut induire durablement.

En revanche, oui, un bon dessin vaut parfois, comme celui de Plantu dans Le Monde, plus qu’un long discours et une bonne photo, comme ci-dessous, celle de Brooke Shields enfant, nue,  cotera sans doute bien davantage que les tableaux et œuvres des artistes haïtiens. Cela a bien sûr « à voir », en tout cas davantage que HARRP et Haïti : le 11 février, jusqu’au 9 mai, le musée des Arts décoratifs ouvrira une exposition « La Publicité au secours des grandes causes ».  Avec la marque de t-shirts Monsieur Poulet pour « une démonstration graphique de son engagement dans le développement durable et le commerce équitable ». Même les dindons se doutent que la main qui se tend est aussi celle qui va les prendre par le cou. Ainsi des Haïtiennes et des Haïtiens. J’en parlerai plus longuement avec Natacha Giafferi-Dombre qui infirmera ou non. Nous avons déjà abordé la perception de l’aide en Ayiti. Ce n’est pas le genre de question auquel on apporte des réponses simples.

Je n’ai pas non plus de réponse au-delà du lieu commun à propos de la photo qui a été choisie et « ambiancée » par le titre « au cœur du malheur » dans la « ville martyre ».  Natacha Giafferi-Dombre l’avait vue à la devanture d’un kiosque, elle était atterrée. Elle l’évoquait brièvement, avec une tierce personne, je n’ai pas interrompu la conversation qui s’est portée très vite sur d’autres sujets. Peut-être est-ce parce que, plus tard, évoquant tant les Blancs que les blans (étrangers, d’Afrique ou d’Asie aussi, en Haïti), elle m’évoquait la réaction des Haïtiennes et Haïtiens comprenant mal que des gens plus riches qu’eux s’habillent comme des pauvres pour venir dans leur île. Nous en reparlerons, comme de cette réflexion, consignée sur l’Internet par Patrice Manuel-Lerebours, en novembre 2008, à la suite du dernier désastre : « Il est aussi difficile d’admettre, en évaluant les résultats, que ce que l’on a dit, que l’on a fait, que l’on a donné n’ont pas empêché le pays d’arriver, non pas au bord de l’abîme, mais bien au fond du gouffre. Il est difficile d’admettre qu’ayant tout fait pour satisfaire ses ambitions personnelles, on n’a, en réalité, rien apporté de concret à la nation qui n’ait eu un rapport direct avec la satisfaction de son ego. » Cette réflexion ne s’adressait pas prioritairement à la presse étrangère ou à ceux, Haïtiens « qui se la coulent douce en terre étrangère », la portée étant plus vaste. Je ne sais pas si des artistes, des vedettes, des chanteuses et chanteurs blans poseront nus pour « venir en aide » à Haïti, comme cela se fait de plus en plus pour un peu tout et n’importe quoi. Je crois savoir que, même lors du carnaval, les danseuses d’Haïti sont beaucoup plus habillées que leurs homologues cariocas.  Saviez-vous que, lors du séisme, les préparatifs du Carnaval d’Haïti étaient bien avancés ?

La nudité, des fillettes ou des adultes en général, ne me choque pas. J’aurais certainement pris la même photo s’il m’avait été assigné de coller aux basques des équipes de secours. Je n’aurais pas été là pour décider de la position de la titraille dans la page pour masquer ou non l’intimité de cette rescapée. Je constate que la photo de Brooke Shields nue, enfant, a été retirée d’une exposition et que celle de Paris-Match est partout dans les villes du monde entier (enfin, sans doute pas à l’étal des aéroports d’Abu Dhabi, de Téhéran, de Java : le service des ventes en aura prévu une autre). J’imagine que Paris-Match n’a pas fait sa une de la photo de Brooke Shields, 10 ans, de Gary Gross, prise en 1975, publiée par Playboy puis Photo, assortie du titre « La photo qui fait scandale ». Je ne sais pas si, lors du dernier séisme en Italie, des photos similaires ont été prises et ce qu’elles sont devenues. Je me souviens en revanche d’une photo d’ouvriers, sous-traitants de la SNCF près d’Épernay, le visage digne, figé par la mort, alignés côtes à côtes, les corps recouverts de draps. Je l’avais prise, on ne l’a pas publiée, et j’ai pensé sur le coup : « cela aurait été des cheminots français, là, elle serait peut-être parue ; mais comme ce ne sont pas des gens de la région, qu’ils n’auront pas leurs noms dans le journal… ».  À chaud, on ne réfléchit pas, de retour d’un fait-divers, comme celui qui avait fauché la vie d’ouvriers d’origines maghrébines, de manière pondérée. J’avais pensé que publier cette photo serait leur rendre hommage.  En fait, il se serait assurément trouvé des lectrices et des lecteurs pour penser qu’on tombait dans le sensationnel et qui auraient peut-être obligé à une mise au point, à des réponses à des courriers du lectorat, &c. J’aurais peut-être alors suggéré un papier sur les accidentés du travail du BTP, avec des statistiques, &c. Il est très difficile d’épiloguer sur les raisonnements des unes et des autres, sur la portée d’une photo. On peut tenter, se gourer.

 

Haïti, aujourd’hui, dans la presse, c’est stars et orphelins. Sauveteurs et échauffourées (incidents isolés, mais fortement répercutés). Bilans aussi : de 111 500 à 150 000 morts à Port-au-Prince (et au-dela depuis la dépêche AP datée de 17 :59, ce 24 janvier, car les morts de Jacmel ou d’autres localités touchées ne sont pas dénombrées).  Dans la revue de presse de RFI, il est question de Paris-Match : « Paris Match, 58 pages de reportages et de photos, très efficace mais d’une désolation totale. ».  Les envoyés spéciaux sont de retour et Françoise Baré, de la RTBF, évoque les amputations à la chaîne décidées en moins d’une minute : « Que restera-t-il comme trace dans la mémoire de Geert, jeune infirmier à B-Fast, après qu’il ait amputé un bébé de 18 mois endormi les yeux ouverts et sans maman pour le consoler, juste sa sœur de 12 ans qui est sa seule famille ? ». S’intéresser à une photo de la sorte est dérisoire ?

haiti_trois.pngCe n’est pas tout à fait sûr que ce soit inconvenant. C’est aussi en fonction des photos qui vont suivre, celles de la reconstruction, celles des orphelines et des écoliers, amputés ou non, mais accueillis par des structures d’aide, que beaucoup de gens se détermineront. Comme avant-hier, comme « hier » aux lendemains des catastrophes de 2008. Je ne sais si, comme les Claudettes qui revendiquent à présent leurs arriérés de droits à l’image, cette jeune Haïtienne, si jamais cette photo était achetée, reprise, faisait l’objet de marchandages, pourra faire de même. Je ne sais pas si cette photo va inciter ou non le visitorat à cliquer sur l’image de la page d’accueil de Come4News, sur l’icône du dossier « Haïti : la tragédie ». Je ne sais pas non plus vraiment pourquoi, au moment où je la reproduis, je le fais.  Je sais que je n’ai aucune action chez Monsieur Poulet « le temple du bon goût »,  sur le site duquel je lis : « le coton est l’une des filières les plus touchées par les inégalités et les injustices du commerce international. ». J’ignorais tout de Monsieur Poulet jusqu’à voici quelques heures. Je n’écrirai pas qu’on a sorti des Haïtiennes et des Haïtiens des décombres par les pattes pour les montrer comme des volailles à plumer (avant d’être soi-même plumé, autant n’être pas resté dans les décombres). Agissant parfois comme un dindon, il est normal d’être pris pour tel. Mais s’agissant d’Haïti, demain, j’assume par avance qu’il serait un peu trop facile d’invoquer le droit à l’erreur… ou de bons sentiments.
 
À propos de photo, j’attends de voir celle du bichon des deux gendarmes français morts sous les décombres et rescapé grâce à l’acharnement des sauveteurs. Je ne sais si les « émeutes » feront les titres de lundi. Je lis sur un site camerounais, Camer.be , l’article paru sous le titre « Haïti : cessons de les traiter comme des sauvages ». Je vois que, ce lundi matin, on fait état de « 133 personnes (…) dégagées vivantes des décombres depuis le tremblement de terre qui a fait 112 226 morts, plus de 194 000 blessés et un million de sans-abri. ». Ne nous attardons pas établir un ratio entre les 150 000 morts estimés désormais, dont beaucoup sont morts après le séïsme du fait des priorités assignées aux équipes, et le temps passé à dégager un bichon. D’autres le feront sans doute…
 
Sur cette couverture de Paris-Match, j’écrivais ailleurs : « On ne réagit pas à la photo de couverture de Paris-Match, montrant une fillette extraite nue des décombres, si l’on a été sensibilisée aux affaires de pédophilie à Haïti, comme celui du Centre d’accueil des Enfants des rues de Cap-Haïtien, de la même manière qu’on a pu considérer, dans les milieux artistiques, la photo de Brooke Shields, prise nue en 1975 alors qu’elle avait une dizaine d’années… ».
À propos des scientologues et des évangélistes américains, sur Come4News, « VieilleForge » (un contributeur), a fait un petit point sous le titre « Haïti : les vautours ». Les « industriels » sont à l’œuvre.
 
ergonoma.pngPost-Scriptum :  Dans un tout autre domaine, je signale avoir reçu du bulletin de liaison des ergonomes spécialisés dans les interfaces homme-machine un communiqué mettant en cause la publication Ergonoma avec ces commentaires : «

Quelle vision donne-t-on ici du travail, tandis que les débats actuels épinglent le harcèlement (moral et sexuel) et prônent la qualité de vie au travail et le respect de l’opérateur humain ? A quelle vision nauséabonde réduit-on l’ergonomie ? Où sont nos valeurs, lorsque le marketing supplante à tel point la raison ? (…)

La SELF rappelle que la promotion de sièges ergonomiques ne doit en aucun cas faire oublier l’élémentaire respect dû à tous les travailleurs, et en particulier aux femmes. La SELF condamne la publication de cette page de couverture, discriminatoire, sexiste et grossière. ».

La Société d’Ergonomie de Langue Française a donc vigoureusement réagi. Je me suis demandé si la revue Ergonoma avait eu d’autres visuels mis à sa disposition par le constructeur. Il semble que oui, et je n’ai pas trouvé cette image en particulier sur son site. Ce n’est pas non plus le lieu de débattre de l’ergonomie de la burqa ou du kilt celte mais il m’arrive parfois de m’interroger sur la presse, ses méthodes, &c. Ce n’est pas donc tout à fait hors-sujet…
 
Mise à jour du 2 février :
On pouvait s’y attendre, Natalia Vodianova, Kate Moss, Naomi Campbell, Daria Werbowy, Lara Stone , Janeil Williams, encore Amber Valletta et Kristen Mcnenemy auraient « posé nues au profit de l’association Great Ormond Street pour aider Haïti ».
Et puis aussi Amy Fischer si j’en crois cette nouvelle : « Hero of the Day : Amy Fischer Gets Naked for Haïti ».
On lit aussi des trucs étranges, comme le fait que Primera Hora de Porto-Rico, a décelé, dans des photos publiées en ligne par des médecins de Puerto-Rico, quelques-unes montrant ces sauveteurs posant avec des mitraillettes de soldats dominicains et celle d’une femme, sans doute une patiente, à demi-nue. Et cela attire plus l’attention sur Facebook, que les blogues des Haïtiennes et Haïtiens, évidemment.
Jennifer Fisk va poser dans une émission canadienne « How to Look good Naked » et « all the money goes to Haiti and everyone gets to see me in all my glory, so to speak… ».
Nul besoin de prescience pour avoir préfiguré ce défilé de femmes nues voulant recueillir des fonds pour Haïti, c’était parfaitement dans l’air du temps…
 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

2 réflexions sur « Haïti : le choc des photos »

  1. Guido Bertolaso, chef de la Défense civile italienne, est arrivé vendredi à Haïti, et il a dénoncé la « parade des vanités » de l’aide institutionnelle internationale (les équipes de sauveteurs). Il connaît les opérations de secours, ayant dirigé celles des Abbruzes (Aquila). « [i]Des tas de gens y vont, déterminés à montrer que leur pays est un grand pays, faisant preuve de solidarité… ».[/i]
    Le cas de Wismond Exantus, 133e et ultime survivant en date, est assez exemplaire.
    Pour les Français, il a survécu grâce à du Cola et l’équipe française.
    Pour les Grecs, c’est grâce à eux avec le renfort d’une équipe française rattrapée au moment d’embarquer à l’aéroport.
    Et pour les Britanniques, c’est grâce aux Grecs, appuyés par les Français, et une bouteille de scotch White Label.
    Et c’est en fait Carmen Michalska, moins volumineuse que les autres sauveteurs, native de Kirkcaldy and Fife, une Écossaise travaillant avec l’équipe grecque, qui a pu s’introduire dans les décombres et ressortir avec l’ultime survivant…
    On est très heureux pour Exantus, et c’est le principal…

  2. Voicides extraits d’un article de Canoë Info daté du 25 janvier au soir :
    [url]http://www2.canoe.com/infos/international/archives/2010/01/20100125-194333.html[/url]
    Même des femmes enceintes ont été battues par les autorités armées. Un pauvre homme s’est écroulé dans un trou étroit servant d’égout. Sa fracture ouverte à la jambe était évidente.
    «La nourriture est arrivée sans problème. Il n’y avait pas de désordre. Les Brésiliens sont venus et ils ont fouetté les gens. Ce n’est pas possible!»
    Un peu avant que la situation ne tourne au vinaigre et que l’émeute n’éclate, un policier haïtien était en furie devant les actes de brutalité commis par des soldats pourtant munis d’un casque de l’ONU.
    L’aide alimentaire qui commence à arriver est distribuée dans la violence et l’anarchie la plus totale.
    «Ils ne sont pas des bêtes. Nous faisions les choses sans problèmes. Ils veulent montrer au monde entier que les Haïtiens sont des bêtes. Ce n’est pas vrai du tout», criait un membre de la police locale.
    «Nous avons le contrôle. Nous connaissons ce peuple», a immédiatement répondu dans un anglais boiteux un officier supérieur brésilien qui avait compris les accusations.

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