ARISTOTE, LE SOUVERAIN BIEN ET LE JUSTE MILIEU

Faut-il faire comme ceci ou bien comme cela? Est-il bien que je fasse cette action ou bien est-ce mal? Qu’en penserait Aristote et ses frères philosophes? Qu’est-ce que le juste milieu et le souverain bien selon Aristote? Pour commencer, je ferai un petit historique sur la vie d’Aristote et par la suite j’expliquerai ce qu’est le Juste Milieu et le Souverain Bien. Pour continuer, j’essaierai de déduire quel serait l’avis d’Aristote sur le Juste Milieu. Et finalement, toujours selon Aristote, je parlerai du Souverain Bien.

 

Aristote est né à Stagire en Macédoine en –384 et est mort à Chalcis en Eubée en –322. Il est donc mort à l’âge de 62 ans. Il perdit ses deux parents à l’âge de 11 ans et fût élevé par son beau-frère. Son père était le médecin du roi et sa mère était une sage-femme. Il commença ses études à Athènes. Il suivit les cours d’Isocrate. Insatisfait, il changea d’école. Aristote alla à l’Académie de Platon. Il y excella et Platon lui permit  d’y enseigner. Sa conception de l’humain (comme étant une substance) et de la métaphysique (étant pour lui la science de «l’être en tant qu’être») influença un bon nombre de traditions et de sociétés. Il s’est beaucoup intéressé aux arts et à la science. Il fit des théories et les rendit solides par des faits. C’est l’inventeur de la logique ; il fit apparaître le raisonnement et parla des défauts des sophismes.

 Le Juste Milieu est, en quelque sorte, la perfection. On ne peut rien lui enlever ni rien lui ajouter. C’est une vertu située entre deux vices : l’excès de bonté et le défaut. Ce n’est pas une moyenne; c’est simplement une ligne  située entre les deux.  En ce qui concerne le Souverain Bien, selon Aristote, il s’agit d’un  moyen d’atteindre le bonheur. Il y a plusieurs moyens d’atteindre le bonheur; il  peut y avoir le plaisir, la richesse et l’honneur.  Comme nous le savons tous; quasiment aucun geste ou action ne peut répondre à l’affirmation «c’est ce qu’il faut». Ainsi, les pensées telles la malveillance, l’audace, l’adultère, le vol, l’altruisme et l’envie sont de mauvaises choses, car on les condamne par leur excès ou leur défaut. Prenons exemple sur l’altruisme: c’est une action qui pourrait être qualifiée de vertu, mais en excès celle-ci peut causer de graves dommages dans les relations humaines. À force de vouloir faire plaisir à quelqu’un on peut en venir à s’oublier. De plus, Aristote  mentionne  dans «Éthique à Nicomaque» : «On ne peut pas non plus, à l’égard de telles choses, dire que le bien ou le mal dépend des circonstances…»[1]En appliquant ces paroles sur notre exemple, on pourrait conclure qu’il ne faudrait pas classer cette action dans la catégorie des vertus, car une bonne chose doit pouvoir être exécutée n’importe où et n’importe quand. Un bon exemple de vertu pourrait être le courage, car celui-ci se situe à mi-chemin entre la témérité et la lâcheté. Le courage permet l’affrontement non sans l’absence de peur. Selon Aristote, la plus noble vertu serait sûrement la justice, car elle permet l’égalité et le bien de toute la planète.  Pourtant, je pense qu’une action non vertueuse peut s’avérer l’être si elle est utilisée dans un contexte approprié. Par exemple, si quelqu’un a de l’assurance et qu’il désire obtenir un emploi, il aura beaucoup plus de chance de faire bonne impression lors d’une entrevue. C’est justement là que l’assurance peut devenir une vertu selon moi. Quoi qu’il en soit, dans n’importe lequel contexte, l’être humain sait toujours lorsqu’il va trop loin lors d’une bonne action ou d’une mauvaise. C’est comme une petite voix qui dit que c’est bien ou non dans notre tête. C’est inné chez nous ! En ce qui concerne le Souverain Bien, Aristote pensait « …pour les uns c’est une chose et pour les autres une autre chose ; souvent le même homme change d’avis à son sujet malade, il place le bonheur dans la santé, et pauvre, dans la richesse ; à d’autres moments, quand on a conscience de sa propre ignorance, on admire ceux qui tiennent des discours élevés et dépassant notre portée. »[2]. Il pensait ainsi que l’objet du bonheur devrait être accepté pour ce qu’il est et non pour ce qu’il pourrait procurer, mais aussi que les humains n’aimaient pas une chose pour les mêmes raisons. Alors, il serait impossible d’obtenir cet objet du bonheur, car il ne pourrait pas être universel. Par exemple, un pauvre pourrait trouver son bonheur dans l’argent, un toxicomane pourrait trouver le sien dans une injection d’héroïne et un athlète dans une victoire lors d’une compétition. C’est le but de notre vie d’atteindre ce bonheur, mais il faut le trouver par soi-même car il n’est pas universel. Par contre, on ne peut atteindre ce but sans l’aide des autres, car selon Aristote l’homme est un animal politique(politique voulant dire dans ce sens : options prises en collectivité). Ce sont les autres qui nous apprennent comment vivre sans difficultés et qui nous donnent des connaissances. L’homme est donc fait pour vivre avec ses semblables. Pour vivre heureux, il est nécessaire d’interagir avec les autres. Ce qui gâche la plupart du temps le bonheur se sont nos ennemis. Il faut alors construire des lois pour se protéger et c’est ce qui, souvent, nous rend malheureux. Mais sans ennemis, les lois deviendraient inutiles ; de là l’importance du lien amical.  Pour conclure, je dirai qu’Aristote pensait que le Juste Milieu était une ligne entre l’excès et le défaut. Lorsqu’une pensée ou une action est située sur la ligne du milieu, on peu la qualifier de vertu. Une vertu ne peut l’être que si elle peut être utilisée en toutes circonstances. Il pensait aussi que le bonheur pourrait être le Souverain Bien. Pour atteindre ce bonheur, il est nécessaire d’avoir des amis et de vivre en société, car les connaissances sont prodiguées par les autres. De plus, les lois sont faites pour se protéger des ennemis et celles-ci gâchent le bonheur. Sans ennemis plus besoin de lois, alors le bonheur peut être atteint. Serait-il possible de vivre dans une société sans loi et sans autorité pour nous dire comment agir et comment ne pas agir?



[1] ARISTOTE : LA VERTU COMME JUSTE MILIEU (Éthique à Nicomaque, II) 
[2] Éthique à Nicomaque L1, Ch1