Colérique, insatisfait, insupportable, imprévisible…La dernière vraie/fausse rumeur concernant l’ acteur vedette de "Lost in Transalation" parle de coup dans la tête d’ un réalisateur. Et même s’ il dément, personne n’ est dupe: car Bill Murray ne joue pas vraiment; Il vit. Il suit ses envies et ses instincts, et refuse de "fonctionner" et de "suivre une carrière": et ni le succès, ni le prestige ne l’ intéresse. Sa filmographie, longue de plus de quarante films, ne compte pourtant qu’ une ‘petite’ dizaine de véritables succès du Box-Office. Normal, Bill Murray ne joue pas; il vit.

De ses premières nuits d’ humoriste en compagnie de Dan Akroyd ou encore John Belushi aux délires du Saturday night Show, l’ acteur a probablement appris quelques ficelles, et vécu de bonnes rigolades. Mais avec où sans le succès, avec ou sans Ivan Reitman ou encore son fidèle ami de l’ heure des fantômes Harold Ramis, et quelque soient les films qu’il aurait pu tourner, il serait arrivé à la même place qu’il occupe aujourd’hui: celle d’ un acteur incontournable, bourré de talent et de charisme, et peut-être le plus doué de tous les temps.

Le succès arrive vite à vrai dire. Et même si son rôle du Dr Weichkam dans le premier volet des "SOS Fantômes" relève plus de la farce, le succès international du film lui ouvre les portes d’ Hollywood. Qu’ il referme aussitôt. Allergique a tout ce monde d’ acteurs et de célébrités, il sombre même dans une première dépression, laissant filer un rôle important dans les "Sorcières d’ eastwick", ou encore celui de Dustin Hoffman dans "Rain Main" ( une bonne chose je crois ). L’ acteur essuie un premier échec dans "Le fil du Rasoir", film où il s’ est beaucoup investi, et à part une jolie prestation dans "Tootsie", il ne parvient pas à trouver pas de rôle à sa mesure et pire, s’ ennui. Il décide donc de mettre en suspens sa carrière pour venir suivre des cours à la Sorbonne.

De retour aux états-unis il reprend la direction des tournages, toujours en refusant de faire parti du monde des acteurs et sans même avoir d’ agent! Il enchaine avec brio "Fantômes en Fête" puis reprend du service pour la suite des "SOS Fantômes", où il retrouve son ami chasseur de fantômes Harold Ramis pour qui il a déjà tourné dans "Le Golf en Folie", qui lui propose ce qui reste aujourd’hui l’ un de ses meilleurs rôles écrit sur-mesure: celui d’ un présentateur télé lunatique coincé à revivre le même jour dans un coin perdu des Etats-Unis d’ "Un Jour sans Fin". C’ est non seulement un succès international, mais est aussi le révélateur de tout le talent de Bill Murray.

Drôle, attachant, mais aussi détestable…Bill Murray joue Bill Murray. En cette bonne année 1993, Les Cahiers du Cinéma iront jusqu’ à dire qu’ il est le meilleur acteur américain des années 90. Le monde du cinéma n’ étant toujours pas prêt pour un acteur de son importance, il continuera donc d’ œuvrer dans la nuance, avec des réalisateurs tel que Tim Burton. Tantôt assistant de cinéma dans "Ed Wood", vrai/faux agent dans "L’homme qui en savait trop peu", rire de tout et s’ alarmer d’ un rien, tel est le leitmotiv du maitre Murray.

Que Jim Jarmusch en fasse son nouvel acteur fétiche n’ a rien d’ étonnant. Il n’ y aucun doute quand à la rencontre du cinéma de Jarmusch et du le jeu de Murray. Tous deux contribues maintenant à alimenter leur statuts respectif d’ être culte du cinéma. Le succès de "Broken Flowers" ouvre de nouveaux horizons à son acteur principal. Et Bill Murray, pourtant âgé de 56 ans, semble au début d’ une carrière pleine de promesse.
Et comme il n’y a qu’ un seul Bill Murray… et il ne joue pas. Il vit.

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