Une fusillade entre bandes a fait deux morts samedi vers 17 heures dans le quartier Arago de Saint-Ouen. Encore une. Aussitôt, fort justement, Jacqueline Rouillon, maire de Saint-Ouen, a demandé que la police fasse son travail. D’autres élus ont suivis cette demande.

Malheureusement, j’ai bien peur qu’une nouvelle fois, les demandes des élus n’aient de réponses que les éternelles, sinon sempiternelles, promesses.

Comment croire une énième fois que les pouvoirs publics vont pouvoir résoudre ces problèmes de délinquance chronique, et donc d’insécurité ? Ce ne sont pas quelques dizaines de policiers sortis d’école qui vont améliorer les choses. En effet, le problème de la délinquance dans ce qu’on appelle « les quartiers » est, à force que les pouvoirs publics s’en moquent ou les instrumentalise, devenu structurel.

Alors, il ne s’agit pas de mettre encore un pansement à une hémorragie interne, mais d’étudier en profondeur avec les différents acteurs et en premier lieu la population les causes de cette délinquance chronique et de tout mettre en oeuvre afin qu’il fasse aussi bon vivre en banlieue qu’en centre-ville.

On peut en effet parler d’un certain laxisme de la justice qui relâche régulièrement les primo ou secundo-délinquants, il y a du travail à accomplir, mais ce ne serait que trop simpliste, et donc inefficace. On a également dépassé le stade entre prévention et répression. La justice doit se montrer sévère dès le premier acte délictueux, et ne plus attendre que le délinquant soit définitivement perdu. Néanmoins, il faut apporter d’autres solutions que celles qui sont actuellement proposées.

Aussi, il y a un contexte socio-éducatif qui permet à quelques-uns de gangréner un quartier. Il y a en effet un certain attrait pour la délinquance car elle permet de gagner de l’argent facilement et donc de frimer vis-à-vis des autres. Dès lors, à quoi bon perdre son temps à mener des études pour être victime du plafond de verre ou de déclassement par rapport à son niveau d’étude, sinon s’inscrire au chômage. Le modèle à suivre est donc différent de la méritocratie républicaine.

D’autres éléments entrent en ligne de compte, mon expérience personnelle m’a permis de comprendre les maux des banlieues. Je ne peux que regretter que nos élus et autres pouvoirs publics n’aient depuis tant d’années eu la même réflexion, y compris quand ils ont vécu en banlieue. Et si la mort de ces deux jeunes n’était qu’une de plus ?

Jérôme Charré

Une fusillade entre bandes a fait deux morts samedi vers 17 heures dans le quartier Arago de Saint-Ouen. Encore une. Aussitôt, fort justement, Jacqueline Rouillon, maire de Saint-Ouen, a demandé que la police fasse son travail. D’autres élus ont suivis cette demande.

Malheureusement, j’ai bien peur qu’une nouvelle fois, les demandes des élus n’aient de réponses que les éternelles, sinon sempiternelles, promesses.

Comment croire une énième fois que les pouvoirs publics vont pouvoir résoudre ces problèmes de délinquance chronique, et donc d’insécurité ? Ce ne sont pas quelques dizaines de policiers sortis d’école qui vont améliorer les choses. En effet, le problème de la délinquance dans ce qu’on appelle « les quartiers » est, à force que les pouvoirs publics s’en moquent ou les instrumentalise, devenu structurel.

Alors, il ne s’agit pas de mettre encore un pansement à une hémorragie interne, mais d’étudier en profondeur avec les différents acteurs et en premier lieu la population les causes de cette délinquance chronique et de tout mettre en oeuvre afin qu’il fasse aussi bon vivre en banlieue qu’en centre-ville.

On peut en effet parler d’un certain laxisme de la justice qui relâche régulièrement les primo ou secundo-délinquants, il y a du travail à accomplir, mais ce ne serait que trop simpliste, et donc inefficace. On a également dépassé le stade entre prévention et répression. La justice doit se montrer sévère dès le premier acte délictueux, et ne plus attendre que le délinquant soit définitivement perdu. Néanmoins, il faut apporter d’autres solutions que celles qui sont actuellement proposées.

Aussi, il y a un contexte socio-éducatif qui permet à quelques-uns de gangréner un quartier. Il y a en effet un certain attrait pour la délinquance car elle permet de gagner de l’argent facilement et donc de frimer vis-à-vis des autres. Dès lors, à quoi bon perdre son temps à mener des études pour être victime du plafond de verre ou de déclassement par rapport à son niveau d’étude, sinon s’inscrire au chômage. Le modèle à suivre est donc différent de la méritocratie républicaine.

D’autres éléments entrent en ligne de compte, mon expérience personnelle m’a permis de comprendre les maux des banlieues. Je ne peux que regretter que nos élus et autres pouvoirs publics n’aient depuis tant d’années eu la même réflexion, y compris quand ils ont vécu en banlieue. Et si la mort de ces deux jeunes n’était qu’une de plus ?

Jérôme Charré

Lire la suite : http://www.jerome-charre.eu/une-societe-de-delinquance/.