La saison de la pêche au thon approche à grand pas et fin juillet, les principaux armateurs vont pouvoir commencer la récolte dans l'océan Indien. L'augmentation du danger que représente la piraterie dans ce secteur jette cependant un froid parmi les marins. Les attaques de navires sont toujours plus nombreuses et que plusieurs thoniers français ont subit des attaques assez graves. A la mi-septembre 2008, un navire de pêche avait ainsi subit une attaque à la roquette.

Inquiets, les marins qui doivent travailler dans la région demandent de l'aide depuis quelques années et réclament la possibilité de pouvoir se défendre. Actuellement, la loi interdit d'embarquer des groupes armés pour défendre les navires battants pavillon national. Le recours aux sociétés militaires privées n'est pas autorisé. Le seul outil de protection consiste en un flux d'informations que proposent les différentes unités de l'OTAN présentes dans la région et de la mission européenne Atalante. Il arrive également que des escortes soient organisées, pour accompagner d'importants navires comme ceux du programme alimentaire mondial.

Paris semble vouloir tester une nouvelle méthode et a annoncé lundi que des Fusiliers Marins allaient embarquer à bord de thoniers français au cours de cette saison de pêche. Une soixantaine de soldats répartis en six équipes sont concernés. Ils ont pris place sur différents navires depuis vendredi dans les Seychelles. Il est déjà arrivé par le passé que ces soldats accompagnent des bateaux particulièrement lents et donc menacés. Cette fois, il s'agit d'un véritable contrat de sécurité qui pourrait servir d'expérience et pourquoi pas se multiplier par la suite s'il obtient de bons résultats.

La convention signée entre la Marine Nationale et les armateurs implique qu'une partie des frais soit prise en charge par les pêcheurs afin de couvrir les suppléments de coûts pour l'Armée. Sur le papier, celà ressemble à la vente d'une prestation de sécurité, c'est pourquoi les Etats-Majors ont bien précisé qu'il s'agissait de protéger des navires français et donc des intérêts économiques nationaux.

L'opération pourrait inspirer nos voisins, les navires civils de tous les pays traversant la région du Golfe d'Aden s'inquiétant particulièrement des risques d'attaques. L'augmentation du champs d'action des pirates et du nombre d'assauts fait que la dissuasion militaire mise en place ne suffit pas toujours. De nombreux armateurs souhaiteraient pouvoir embarquer quelques hommes armés afin de dissuader les agresseurs. Plusieurs attaques ont avorté suite aux coups de feux tirés par des gardes embarqués.

Les sociétés militaires privées proposent des moyens plus ou moins importants pour protéger les navires transitant par le Golfe d'Aden. Les solutions proposées vont de quelques hommes à des navires d'escorte porte-hélicoptères. Des bateaux dont le nombre est difficile à évaluer choisissent de porter le pavillon de Djibouti pour contourner la justice française et pouvoir recruter des hommes armés. Un article tiré de www.actudefense.com