Obama et Medvedev veulent relancer les relations américano-russes.

Obama le pacificateur continue sa tournée mondiale. Il était aujourd'hui en Russie où il a rencontré son homologue, le président Medvedev. L'objectif était d'afficher la possible bonne entente entre ces deux pays dont les relations n'ont pas été au beau fixe au cours de l'année passée. Sur le fond, ce sont principalement des questions de défense et de sécurité qui ont été abordées et les deux hommes semblent s'accorder sur plusieurs points.

Le premier concerne la coopération militaire déjà existante mais trop légère en ce qui concerne le dossier afghan. Il ne s'agit certainement pas d'une faveur accordée par le président russe mais bien d'un intérêt commun. La menace islamiste se fait en effet de plus en plus sérieuse dans la région. Les anciens pays du bloc soviétique frontaliers de l'Afghanistan ont créé avec la Russie une alliance militaire, l'ODKB, dont l'un des objectifs est de prévenir le terrorisme et de mettre en échec la voix de l'opium.

Moscou accepte donc d'accorder aux Etats-Unis de faire des ponts aériens entre l'Europe et l'Afghanistan. Le transit de matériels militaires auparavant interdit va permettre de faciliter le ravitaillement et le soutien des troupes de l'OTAN engagées dans cette partie du monde. Ce nouvel axe de passage permet au transport américain d'éviter le passage par la région nord-est du Pakistan où des combats ont toujours lieu et où les insurgés gardent une importante marge de manoeuvre malgré l'importante offensive de l'armée pakistannaise.

Le deuxième accord, historique, concerne la dénucléarisation de ces deux pays. La Russie et les Etats-Unis détiennent toujours les plus importantes collections d'armements nucléaires au monde. Alors que la fin du traité Start approche (il est prévu pour décembre), le Président Obama souhaitait remettre ce dossier sur la table et le faire avancer. Moscou et Washington ont trouvé un accord et ont déja signé un accord. Ils doivent réduire dans un délais encore relativement flou mais qui devrait approcher les septs ans le nombre de têtes nucléaires et le nombre de vecteurs de lancement. Les chiffres sont arrêtés à environ 1 600 ogives au lieu de 2 à 3 000 actuellement pour 1 100 vecteurs au lieu de 1 600.

D'autres points sont restés en suspend. La question iranienne d'abord. Les Etats-Unis ne peuvent inquiéter Téhéran sur le plan diplomatique sans le soutien de pays de première importance comme la Russie ou la Chine qui continuent d'avoir d'importants échanges économiques avec la République Islamique. Barack Obama aimerait amener Dmitri Medvedev à durcir la politique de son pays à l'égard de l'Iran.

Toujours aussi tendue, la question des systèmes de boucliers anti-missiles que les Etats-Unis veulent installer en République Tchèque continuent d'inquiéter Moscou. Les Russes n'acceptent toujours pas de voir ce type d'installations aussi près de leurs frontières, même si officiellement, elles doivent permettre de protéger l'Europe d'éventuelles ogives iraniennes. Pour éviter les sujets qui fachent, les deux présidents ont finalement décidé de remettre celui ci à plus tard et de confier la question à un comité d'experts chargés d'évaluer en détail la situation pour les deux Etats et de chercher des solutions.

Officiellement les rapports devraient donc aller mieux entre Russes et Américains. On évite de parler Géorgie et boucliers mais on avance sur l'Afghanistan et le nucléaire. L'ensemble de cette rencontre aura été symbolisé par le renouveau, le président américain insistant sur le fait que les équipes avaient changé et qu'à George W. Bush et Vladimir Poutine, ce sont Barack Obama et Dmitri Medvedev qui ont succédé et qui doivent décider de l'avenir.

Photo : Shannon O'Connor / US Navy

Un article tiré de www.actudefense.com

4 réflexions sur « Obama et Medvedev veulent relancer les relations américano-russes. »

  1. C’est un très bon article, Romain, qui mérite bien ses 5 étoiles.

    Les relations américano-russes m’intéressent depuis longtemps, comme en témoignent mes premiers articles sur Come4News. J’estime, pour ma part, que l’épineux dossier du bouclier anti-missile pourrait faire un pas de géant si Washington acceptait, plutôt que d’installer ses infrastructures en Europe de l’Est, d’utiliser les radars déjà présents en Azerbaïdjan. La Russie se sentirait ainsi moins étouffée par l’Amérique. En effet, Moscou exerce toujours une forte influence sur la politique en Europe de l’Est et voit, de facto, d’un mauvais œil l’arrivée des américains dans la région.

    Enfin, outre ses pourparlers avec le président Medvedev, l’administration Obama devrait intensifier ses discussions avec Vladimir Poutine, le Premier ministre ( ou président du gouvernement). Qui, selon plusieurs, garde encore main basse sur le pouvoir Russe.

    Bien à vous

  2. Je ne sais pas si il existe une vraie solution au problème des missiles. Je doute que de les situer en AzerbAîdjan n’arrange quoi que ce soit, c’est plus une façon de contourner le problème et de le repositionner au sud.

    Quand à Poutine, je crois que l’administration Obama souhaite le mettre de côté. Il a lui même bien insisté sur le fait que Medvedev et lui n’étaient pas Poutine et Bush et que leurs deux pays étaient passés à une nouvelle étape de leur histoire.

  3. [b]Le problème des missiles existe depuis toujours et existait déjà pendant la période de l’URSS, donc pendant la période de la Guerre Froide…

    Il faudrait que les Russes contrôlent les ventes d’armes, qui sont faites par certains apparatchiks, qui n’hésitent pas à fournir certains états-voyous en armements sophistiqués !

    Puis, les données politiques n’étant pas les mêmes, il faudrait que Russes et Américains s’entendent pour lutter contre ce nouveau fléau qu’est le terrorisme international !
    Donc, les missiles américains pourraient être dirigés vers le Sud, ce, en accord avec les autorités russes… Maintenant, reste à savoir quel serait leur lieu d’implantation…[/b]

  4. Pourquoi l’Azerbaïdjan plutôt que l’Europe de l’Est ? Parce que cela permettrait aux Russes d’administrer eux-mêmes toutes les infrastructures du bouclier anti-missile. Puisque Moscou a encore des droits sur une station de radar azerbaïdjanaise qu’elle loue toujours sur le territoire. Il suffirait qu’elle soit rénovée, conjointement par Moscou, Washington et l’EU. Autrement, ce sont les États-Unis qui seraient en charge de construire les installations en Pologne et en république Tchèque et de facto, de les administrer.

    D’autant plus que si le bouclier anti-missile sert réellement à protéger l’Europe d’une attaque de l’Iran, comme le soutien Washington, ne serait-il pas mieux que les radars se trouvent plus proche de l’Iran plutôt qu’au portes de l’Europe?

    (En tout les cas, il s’agissait là du souhait de l’ancienne administration russe, voir mon article, datant du 13 octobre 2007:[url]http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=7388[/url] )

    J’ignore cependant si c’est toujours la volonté de Medvedev.

    Cordialement à tous

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