Une émeute ethnique, d’une rare violence, a éclaté dimanche à Urumqi, dans le Xinjiang en Chine. Le premier bilan fait état d’au moins 140 morts et plus de 820 blessés.

 

Un affrontement d’une ampleur qui n’avait pas été observée dans la région depuis 1966. Selon Nicholas Bequelin, de l'organisation Human Rights Watch, il s’agirait de «l'incident ethnique le plus grave depuis la fin de la Révolution culturelle (1966-1976) si les chiffres sont confirmés.» Les raisons de cette tuerie se résument à l’éternel conflit qui oppose les musulmans de la région (les Ouïghours) aux Hans (les chinois de souche).

Le gouvernement chinois est accusé par les musulmans turcophones du pays de se livrer à une répression religieuse sous le prétexte d’une lutte antiterroriste. Rappelons qu’en juin dernier, deux ouvriers ouïghours trouvèrent la mort dans une altercation avec des chinois de souche (Hans). C’est en réponse à ces décès que des manifestations ont été organisées ce dimanche, mais le tout a rapidement dégénéré en une hécatombe. En outre, un mouvement indépendantiste dans la région, le Congrès mondial ouïghour, ayant à sa tête Rebiya Kadeer, prône la création d’un Turkestan oriental indépendant. Une idée qui se butte à une sévère opposition de la part de Pékin, tout comme dans le cas des aspirations indépendantistes du Tibet. A ce titre, des affrontements similaires ayant eu lieu en mars 2008 entre tibétains et Hans, à Lhassa, s’étaient soldés par 19 morts.

Le gouvernement chinois a, pour sa part, jeté tout le blâme sur la dissidente en exil Rebiya Kadeer et ses supporters. Les accusant de pousser le peuple à la violence en les incitant à commettre «quelque chose de gros» pour faire avancer leur cause. Bien qu’il ne semble, pour l’heure, n’y avoir aucune preuve que Kadeer ait piloté ou ordonné de telles violences, depuis son lieu d’exil, le département de la Sécurité publique a tout de même procédé à une dizaine d’arrestations et a annoncé que «La police est toujours à la recherche de 90 autres personnes-clefs» selon Chine Nouvelle.

 

Voyez des images de l’émeute du dimanche 5 juillet:

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Sources :  Agence France Presse, CNN