Cette semaine, les trois astronautes se trouvant actuellement à bord de la Station spatiale internationale (International Space Station, ISS) ont été les premiers à boire de l'eau provenant du recyclage de leur urine et de leur sueur.

Ce "miracle" qui a rendu à nouveau potable l'eau contenue dans les sécrétions est le résultat de longues et coûteuses recherches rendues possibles grâce aux technologies de pointe de la NASA.

Cette possibilité de récupérer l'eau à partir des mictions et de la sudation des astronautes devrait permettre à la NASA de porter à 6 le nombre d'astronautes pouvant séjourner en même temps dans la Station spatiale internationale.

Cette technologie devrait également permettre d'établir des bases sur la Lune ou sur Mars, chose qui était rendue pratiquement impossible par la difficulté et le coût du transport du précieux liquide à partir de la Terre.

Les recherches pour mettre au point ce système de recyclage auront coûté la bagatelle de 180 millions d'euros. Il avait été installé en novembre 2008 à bord de l'ISS, mais un problème de valve avait empêché sa mise en service à l'époque. Les réparations n'ont pu être réalisées que ce mois-ci, ce qui explique pourquoi les astronautes ont dû attendre cette semaine pour goûter leur urine.

Selon les calculs effectués par la Nasa, la récupération de l'eau provenant de la respiration qui reste en suspension dans l'air de la cabine sous forme de fines gouttelettes, couplée à l'extraction de celle contenue dans la sueur et les mictions des astronautes devrait permettre une production de 23 litres d'eau potable en seulement six heures.

Pourtant, devant de telles prouesses technologiques, on s'interroge : S'il est possible de "produire" de l'eau dans l'espace pourquoi est-il toujours "impossible" de fournir de l'eau potable à un cinquième de la population mondiale ?

Quelque chose m'échappe, les scientifiques – mais surtout les crédits qu'on leur alloue – n'auraient-ils pas les mêmes priorités que le commun des mortels ?