S'il y avait des bons électeurs et des mauvais, je serai dans le second groupe.

Je suis un "jeune" qui a des convictions (politiques) et des intentions qui ne se marrient pas. Mon experience du devoir électoral (puisque le "droit" de vote est de plus en plus considéré comme un devoir) est très sommaire : je n'ai voté qu'une fois, ce fut sur le référendum pour une constitution Européenne. Depuis, les machines à voter sont apparues, et par conviction de jeune informaticien que je suis, je m'étais dit que jamais, plus jamais, je ne voterai sur une machine (je ne m'expliquerai pas, cet article n'a pas pour but de servir d'exposé sur un débat "pour ou contre les machines de vote", mais à l'époque et encore aujourd'hui, je suis entièrement contre).

Dès lors, à chaque élection qui suivirent, je n'ai pas voté. Cela dit, attention, ne me prenez pas pour un simple réfractaire au modernisme technologique appliqué aux techniques de vote : mon refus s'explique également par d'autres raisons. Prenez : s'il n'y avait pas les machines de vote, je n'aurai peut-être pas voté non plus, ou au moins, j'aurai voté blanc. Je m'explique.

Je ne suis pas réfractaire à la politique, en tout cas pas à la politique telle qu'elle devrait être en théorie. Chez moi, on parle parfois de politique. Ce que j'ai retenu de ce qu'on m'a dit et de ce que j'ai vu, c'est qu'il y avait toujours beaucoup plus de déception que de satisfaction. Je ne crois pas que ce soit un mal français, je pense que c'est un mal d'aujourd'hui. Et c'est cette déception permanente d'être gouverné d'une manière insatisfaisante, continuellement, quelque soit le parti au pouvoir, qui m'a conduit à avoir cette attitude négative envers la politique telle qu'elle est appliquée.

Aucun candidat n'a jamais eu mon entière sympathie, et encore moins ma confiance. Malgré les pulsions qui me poussent à toujours préférer ceux qui partagent plus ou moins mes convictions en ce qui concerne les différentes orientations que devrait prendre la société sur certaines questions, je n'ai encore jamais eu le courage de leur donner ma voix. J'ai peur d'être déçu, trahi.

Le 7 juin, il faudra pourtant que je fasse un choix. J'aimerai croire que les élections européennes sont (réellement) importantes et que ma voix pourrait avoir un impact, qu'elle soit blanche ou d'une autre couleur.

J'aimerai croire en la politique.