Pratiquement chaque jour qui passe apporte un nouveau scandale touchant à la façon dont se comportent les dignitaires de la Sarkozie. L’affaire dont il est question ici est bien résumée par cet article du Post : hier à 16 h 30 apparaît sur le fil info du site de la radio RTL la dépêche suivante : "200 jeunes cagoulés caillassent depuis une heure la caravane UMP qui se trouve dans un petit village près de Lyon. C’est le secrétaire général de l’UMP, Xavier Bertrand, qui l’a confié à Jérôme Florin pour RTL. Les CRS seraient arrivés sur place". Dans quel petit village l’odieux guet-apens a-t-il été perpétré ? Peut-être Caluire, effectivement situé sur l’itinéraire de la caravane. Une hypothèse confortée par la réaction du député du cru, Philippe Cochet, qui dénonce "la démocratie avec des clés à molette" et parle même d’ "une horde de 700 à 1000 personnes dont une partie d’entre elles étaient cagoulée qui ont souhaité donc, je dirais, canarder la caravane de l’UMP. Bien évidemment ceci est inacceptable. Certains d’entre eux étaient siglés avec des autocollants du Parti communiste français, d’autres étaient d’extrême gauche, évidemment" (vidéo en ligne ici). Mais finalement, rien ne s’est passé à Caluire, d’après l’enquête du Post, qui précise que les "incidents" en question seraient survenus à Lyon, place Bellecour. Et puis RTL supprime son information et la préfecture déclare : "il s’agissait d’une manifestation autorisée d’étudiants contre la réforme universitaire (…) et d’une caravane de Jeunes UMP également autorisée à s’installer sur la même place. Il y a eu quelques échanges de noms d’oiseaux, mais aucun caillassage. Nous n’avons retrouvé que la trace de trois œufs. Certains étudiants portaient des cagoules, mais c’était plus en réaction à l’interdiction du port des cagoules prononcée par Nicolas Sarkozy que pour se cacher". Et finalement, 200 manifestants ont traversé la rue pour conspuer la caravane, pas entre 700 et 1000 comme le prétend Cochet. La mise au point peut se lire sur le site du Figaro, qui se désolidarise, une fois n’est pas coutume, du parti de la pcmajorité, en titrant L’UMP monte en épingle un prétendu caillassage. Mais il en faudrait plus pour décourager Cochet, qui n’a décidément peur de rien puisqu’il donne une conférence de presse où il prétend qu’une clé pour borne d’incendie a été saisie, objet qu’il exhibe complaisamment, et qui aurait failli être jetée (sic) sur la caravane (vidéo ici). Sans que la préfecture n’en fasse état ni que le manifestant censé avoir tenté de jeter l’objet n’ait été interpellé : n’importe quoi ! Cochet, qui nous fait irrésistiblement penser à une célèbre réplique d’Audiard où il est question de ceux qui osent tout et que c’est même à ça qu’on les reconnaît, conclut en réclamant solennellement des excuses à Marie-George Buffet et Olivier Besancenot – sans doute lui a-t-on parlé d’autocollants du NPA en plus de ceux du PCF qu’il avait mentionnés.

Des excuses, c’est bien lui pourtant qui devrait en faire pour avoir parlé d’ "une horde de 700 à 1000 personnes". C’est aussi la station RTL qui devrait s’excuser d’avoir relayé l’information d’un pseudo caillassage sans la vérifier. Comment expliquer cette faute journalistique patente ? Elle xbtient sans nul doute à la personnalité de l’informateur de la radio. On en vient au véritable coupable, dans la chaîne des responsabilités. Xavier Bertrand, numéro 1 du parti au pouvoir, devrait s’excuser pour avoir livré une information mensongère à RTL. Encore que des excuses soient vraiment un minimum. L’article 27 de la loi du 29 juillet 1881 interdit la "propagation de fausse nouvelle" et il semble que Bertrand s’en soit rendu coupable. Voilà donc cet éminent personnage de la Sarkozie théoriquement passible de 45 000 euros d’amende ! Nous attendons désormais de nos confrères des grands médias qu’ils exercent un droit de suite et interrogent le secrétaire général de l’UMP à propos de cet inexcusable dérapage. Qui osera ?