La diarrhée tue près de deux millions d'enfants chaque année dans le monde en provoquant une déshydratation sévère, s'alarme l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pourtant le traitement est simple, connu et peu onéreux : il repose sur l'administration de sels de réhydratation orale et de comprimés de zinc, dont le coût est de 0,25 euro par enfant.

 

"Nous avons des traitements très efficaces", déclare le Dr Olivier Fontaine, spécialiste de la santé de l'enfant à l'OMS, qui a participé à une étude sur la définition des priorités de recherche sur la diarrhée, publiée en ligne par PLos Medicine.

 

Désormais, le problème n'est pas de développer de nouveaux produits mais de trouver le moyen d'administrer ceux qui existent déjà aux personnes qui en ont besoin, estime-t-il. Dans la mesure ou une solution de réhydratation peut être fabriquée simplement avec une pincée de sel et une poignée de sucre mélangés à de l'eau, l'OMS estime que plutôt que de se concentrer sur la prévention, axée sur les virus, bactéries et parasites responsables de la diarrhée, les autorités sanitaires des pays concernés devraient s'assurer d'une plus large diffusion de la "recette" de la solution de réhydratation orale. Cette stratégie connaît cependant elle aussi des limites, l'accès à une eau non contaminée étant dans de nombreux cas compromis. Par exemple, au Zimbabwe, actuellement confronté à une épidémie de choléra, les autorités ont préconisé le recours à des solutions de réhydratation fabriquées à domicile mais la crise économique est telle dans le pays que la population est incapable de se procurer les éléments nécessaires. Quatre enfants meurent chaque minute de diarrhée, qui est responsable de 20% de l'ensemble de la mortalité infantile dans le monde et sévit principalement en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud-Est.

 

Dans les pays pauvres, les enfants souffrent de diarrhée environ quatre fois par an en moyenne. La transmission des germes responsables s'effectue via des aliments ou de l'eau contaminés, ou d'une personne à l'autre en raison d'une hygiène insuffisante. Outre l'utilisation des solutions de réhydratation, l'allaitement maternel est préconisé en prévention."La mortalité élevée persistante due à la diarrhée en dépit de l'existence d'interventions coût efficace et des ressources suffisantes pour les mettre en place représente un véritable scandale", dénoncent les auteurs du rapport paru dans PLoS Medicine. Alors que la réduction des deux tiers de la mortalité infantile d'ici 2015 figurait au rang des "Objectifs du millénaire pour le développement" définis par l'Onu en septembre 2000, ce but risque de ne pas être atteint faute d’avancées majeures dans la lutte contre la diarrhée, note l'OMS