Je peux enfin me chauffer, me doucher, recevoir le téléphone, internet et m’éclairer à la divine électricité après 5 jours de froid , de nuit et de diner au gaz et à la chandelle comme beaucoup des victimes de Klaus, qui mérite assez son nom après le déchainement d’une telle violence.

Première constatation : vive la modernité, l’électricité, la chaleur : que faisaient nos ancêtres, nos grands parents sans lumière, téléphone et télévision ; comment se lavaient ils sans eau chaude et eau courante ?

Repas angoissants car dans l’attente de nouvelles, jalousie de voisinage –ils ont l’électricité à 10 km, et pas nous.

Soirées longues à écouter la radio (alimentée sur piles) égrener les résultats de la catastrophe, à regarder le feu de bois, à l’alimenter parcimonieusement (on n’avait pas prévu de l’utiliser toute la journée, les réserves s’amenuisent ; pas d’accès via le téléphone mobile ; notre famille s’inquiète peut être et j’ai une sœur dans les Landes, a-t’elle eu des dégâts ?

Je fais le tour des voisins ; moins touchés mais tout aussi dans l’obscurité ; c’est bon de parler, cela rassure. Certains paysans bien équipés commencent à déblayer les routes.

Parents frileux et angoissés ! nous n’y tenons plus, nous sortons dimanche soir au cinéma voir un film très comique ; chaleur de la salle, quel plaisir ; et quel bonheur de rire et de tout oublier avec Gérard Lanvin et M. Jugnot !  On pense aussi à ceux qui souffrent en Irak ou Gaza, dans des conditions bien pires !

Si les nuits sont glacées et angoissantes, la journée nous a fait redécouvrir les joies communautaires du partage, de l’entraide. On rit plus des malheurs partagés. Et l’activité concrète et physique au service des plus démunis (personnes âgées ou ayant beaucoup perdu) permet de « positiver », de faire du sport de plein air en restant utile avec ses moyens. Les mots Solidarité, Fraternité revêtent alors plus qu’une dimension symbolique ; on les vit dans son corps par le sourire des autres.

Et surtout, je n’oublierai pas de dire un grand MERCI à tous ces inconnus, ces héros de l’ombre, ces agents de l’ERDF et des Télécoms, ces pompiers, venus de tous le pays, qui ont bossé pendant des jours pour nous rétablir ce luxe si nécessaire qu’sont l’électricité et le téléphone. Je paierai probablement ma prochaine facture différemment en pensant à eux ! Bravo à vous !