Décidément, Fabrice Santoro nous épatera toujours. A 36 ans et après un match de plus de quatre heures, le Varois a obtenu son ticket pour le troisième tour de l'Open d'Australie. Il rejoint par ailleurs une autre légende du tennis : Ken Rosewall, le dernier joueur de cet âge à avoir atteint un 3ème tour à Melbourne.
Santoro ne lâche rien et n'abandonne jamais. On a pu encore le voir aujourd'hui. Seul Français de la journée à s'être qualifié pour le troisième tour, le Varois est venu à bout de l'Allemand Kohlschreiber en cinq sets et quatre heures de jeu (5-7, 7-5, 3-6, 7-5, 6-3). Mené 2 sets à 1 par l'Allemand, Santoro a usé de son mental d'acier pour s'accrocher. « Il faut jouer les points les uns après les autres et c'est la tête qui permet de repousser ses limites, de tenir point après point et de finalement aller au bout » expliquait-il. Physiquement à bout de forces, le Varois est resté dans le match et n'avait « pas envie de céder » face à son adversaire.
Après être revenu sur l'Allemand dans le quatrième set, le Français a clairement dominé le cinquième et dernier set. Pourtant, Kohlschreiber possède des capacités physiques supérieures à celles de son aîné de onze ans. Mais le mental y a joué pour beaucoup. Tiraillé par une crampe à la jambe gauche dans le dernier jeu (5-3, 40-40), le Français n'a pas laissé filer sa chance et s'est ensuite rué au filet pour sa balle de match. «Je ne veux pas qu'il passe sa première balle et qu'on rentre dans un échange. (…) J'ai fait une montée très courte où il est arrivé en bout de raquette et il n'avait pas de solutions. Et après c'était le smash de la délivrance. (…) Vu l'état de mon corps, je n'avais pas le droit de le rater.» affirmait encore le Varois (propos recueillis par l'Equipe). Et il ne l'a pas raté…Acclamé par les spectateurs présents, Santoro peine à revenir sur sa chaise, encore victime de crampes.
C'est une belle leçon de tennis que nous a montré le Français sur ce court de Melbourne. Et il prolonge ainsi son 66ème Grand Chelem en se qualifiant pour le troisième tour, où il affrontera l'Américain Andy Roddick, tête de série n°7. Un match qui s'annonce encore difficile pour le Varois. Mais il nous a montré que tout est possible…
En revanche, les autres Français qui disputaient leur 2ème tour mercredi ne se sont pas qualifiés. L'exploit n'a pas eu lieu pour Jérémy Chardy, qui s'est fait éliminer en trois sets par le Sebe Novak Djokovic, tête de série n°3 (7-5, 6-1, 6-3). Paul-Henry Mathieu s'est, lui, incliné face à l'Américain Delic en cinq sets après un match particulièrement disputé (1-6, 3-6, 6-3, 7-6, 9-7).
Du côté des femmes, les deux Françaises sur lesquelles on porte le plus d'espoir se sont facilement qualifiées en deux sets. La veille de ses 19 ans, la jeune Alizée Cornet s'est débarassée de son adversaire allemande Petkovic en seulement 50 minutes, ne lui concédant qu'un seul jeu (6-1, 6-0). De bon augure pour la suite du tournoi. Elle affrontera, au troisième tour, la tête de série n°19 Hantuchova, victoirieuse de la Française Johansson mercredi (6-3, 4-6, 6-3). Après avoir été éliminée en 2007, puis en 2008, par la Slovaque, Alizée Cornet est bien décidée à livrer une « bataille tennistique et mentale ».
Marion Bartoli a elle aussi obtenu son ticket pour le troisième tour, en battant la Bulgare Pironkova (7-5, 6-2). La tête de série numéro 16 affrontera Safarova au prochain tour. Les autres filles n'ont pas eu la même chance, Nathalie Dechy, Johansson, et Cohen-Aloro s'étant toutes trois faites sortir mercredi.
Les meilleures chances françaises disputeront leur deuxième tour jeudi. Richard Gasquet, Gaël Monfils, Jo-Wilfried Tsonga (tête de série n°5 et finaliste l'an passé), Gilles Simon (tête de série n°6) et Arnaud Clément essayeront d'imiter leur aîné Fabrice Santoro et ainsi obtenir leur qualification pour le troisième toir de ce Grand Chelem. Chez les femmes, Amélie Mauresmo tentera elle aussi de passer son deuxième tour jeudi.