Quelle ambiance ce samedi 27 décembre dans l'émission hebdomadaire "On n'est pas couché" présenté par l'animateur Laurent Ruquier !

On peut dire qu'Eric Zemmour "s'est vraiment lâché" sur le jeune chanteur de Slam Grand corps malade, venue faire la "promo" de son nouvel album.

Eric Zemmour l'attaque d'emblée : " Je vous trouve très sympathique, évidemment, mais entre-temps j'ai lu vos lettres et alors là, je vous avoue que contrairement à Ruquier je suis tombé de l'armoire ! »

C'est un ramassis de rimes pauvres vraiment désespérantes."

Zemmour poursuit en comparant les textes de Grand corps malade à un niveau de dissertation d'un collégien de 4ème !

grand_corps_malade.jpgLe jeune artiste tente de se défendre: "Tous les goûts sont dans la nature", et précise avoir eu la fierté d'avoir reçu des témoignages de professeur de français "qui m'ont dit qu'ils avaient utilisés mes textes pour les étudier".

 

Ce à quoi la journaliste rétorque qu'il n'est pas du tout rassuré par cette nouvelle et ajoute que "cela prouve bien que le niveau s'effondre à l'école" (il n'a hélas pas tort!).

Puis, reprenant les propos du chanteur de Slam  qui aurait indiqué ne pas vouloir être un héritier des poètes français, Zemmour lui envoie "je vous rassure vous ne l'êtes pas du tout!"

 

A ce moment, le présentateur se sent dans l'obligation de venir en aide à Grand corps malade qui encaisse seul depuis un bon moment, mine déconfite, qu'il essaie cependant de masquer avec des sourires inutiles.

Ruquier reproche à Zemmour de ne pas aimer ce jeune artiste parce que dit-il "vous voulez qu'on utilise le vocabulaire classique", ajoutant que lorsque ce n'est pas le cas, le journaliste pense que ce n'est pas de la littérature. "Mais tout cela a évolué!"s'écrit Ruquier" (suivi bien sûr d'un tonnerre d'applaudissement par le public).

 

Ruquier n'aurait pas dû dire cela !!! car Zemmour enchaîne de plus belle : "c'est l'argument démago qu'on entend depuis 30 ans, pour dissimuler la déculturation profonde d'une génération!".

Enfin pour boucler le tout, résumant ainsi tout le mépris et le dégoût ressenti face aux textes du jeune invité, le journaliste ajoute ceci qui ressemble à une prose:

"La forme entraîne le fond

comme votre forme est pauvre

du coup

votre fond est très banal

Sur le fond

c'est un récapitulatif de lieux communs

de l'époque

vous êtes vraiment

dans la bienpensance"

 

Alors voilà! Il faut savoir quelque chose avec Zemmour, c'est qu'il ne mâche pas ses mots et comme il le dit lui-même, il dit ce qu'il pense!

 

L'école d'aujourd'hui n'est plus celle d'hier, le niveau scolaire a baissé volontairement pour que tout le monde soit au même niveau, au nom de la discrimination, dans certaines écoles même, on a arrêté le système « des 1ers de la classe » pour ne pas gêner les autres…pourquoi pas…moi, je me rappelle en primaire de « la petite image à brillant » en récompense, et ce n'est pas si loin…je ne souviens pas que les camarades qui n'en avaient pas eu  en aient été particulièrement affectés… au contraire, chacun voulait faire de son mieux pour l'avoir cette image ! D'ailleurs les instituteurs donnaient des images aux autres élèves, non brillantes mais tout aussi jolie pour les récompenser de leurs efforts qu'ils les encourageaient à poursuivre !

 

On peut être d'accord ou pas avec Zemmour, mais des questions intéressantes peuvent être soulevées suite à cette petite altercation si l'on peut dire.

 

Pourquoi Zemmour parle-t-il de  "ramassis de rimes pauvres vraiment désespérantes."?

Parce que sans doute veut-il que les rimes soient riches, avec des procédés stylistiques plein les yeux, que l'on y cherche le sens des métaphores…en clair ce qui fait de manière non exhaustive la richesse de ce qu'on appelle la poésie.

 

Malgré tout, les professeurs qui utilisent les textes de Grand corps malade, se disent que c'est sans doute un moyen d'intéresser davantage un bon pourcentage de jeunes  à la littérature, à la poésie, qui semblent détester ce bonheur !

C'est tout à l'honneur de ces derniers de vouloir intéresser les jeunes à la littérature,  « tous les moyens sont bons » sans doute, mais le problème est pourquoi choisir du slam, du rap, alors que nous avons en France largement de quoi  faire aimer ce j'appelle le  « bonheur littéraire ».

Il me semble que c'est en quoi nous avons un réel  souci : la France baisse réellement et dangereusement son  niveau de culture (bien qu'il y ai de très bonnes choses dans ces deux styles musicaux), car cet héritage littéraire semble être de plus en plus délaissé.

 

Bien évidemment n'ayant rien contre Grand corps malade, qui de nos jours, avouons-le, fais bien mieux que la pléthore de « musique » et de textes insensés que nous pouvons entendre depuis quelques années.

Mais il était question là d'une critique littéraire d'un passionné de littérature face à de la poésie qui selon les critères stylistiques n'en est pas ; un  semblant de poésie, qui ressemble à s'y méprendre à un semblant artistique que l'on  veut de mettre au goût du jour  dans tous les domaines actuels.

 

Ainsi on préfèrera aujourd'hui donc le rap au classique, c'est moins niais, du One man show à une pièce d'Anouilh, c'est plus tendance, des excréments envoyés sur une toile plutôt qu'une œuvre de  Michel-Ange, c'est plus rebelle.

 

C'est de la bienpensance.

 

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