Le Président de la République a annoncé une potentielle dépénalisation de la diffamation et de l'injure.
COMMENTAIRE D’ARRET : Faut-il dépénaliser l'injure et la diffamation ? La question pourrait initialement prêter au sourire. Le législateur de 1881, qui a adopté la loi sur la liberté de la presse, n'a entendu réprimer que les abus de la liberté d'expression les plus graves. Son texte fut si lapidaire que la loi a subi de nombreux toilettages dans le sens répressif. La question de la prescription des infractions de presse commises en ligne n'en est qu'un exemple. Or, la question commence à se poser d'une dépénalisation de la diffamation et de l'injure. La Cour de cassation a peut-être amorcé le terrain en assouplissant l'interprétation de ces deux incriminations pour ne pas réprimer des propos tenus par certains humoristes ou par un député récemment. Reste à voir si… L'internet pourra-t-il y changer quelque chose ? Le développement de la blogosphère, le journalisme indépendant vont-ils nécessiter un élargissement de la liberté d'expression puisque leurs politiques éditoriales peuvent reposer sur l'impertinence mais aussi sur l'agressivité ?La condamnation récente, en première instance, de l'écrivain Stéphane Zagdanski pour injure sur son blog fait déjà cogiter certains sur les limites de la liberté d'expression. Mais en l'espèce, les propos tenus étaient particulièrement insultants et virulents. Alors, la liberté d'expression et le rôle de chienne de garde de la presse ne risquent-ils pas de pervertir un débat déjà bien difficile sur ce qu'il est possible ou pas de dire ?