A l’heure où les grèves annoncées cette semaine en France vont faire refleurir dans les médias l’expression des "usagers pris en otages", il est une région du monde où la population entière souffre réellement de cette situation : le territoire palestinien de la bande de Gaza. L’ONU s’est enfin décidée aujourd’hui à réclamer officiellement la fin du blocus israélien.
Ziad Medoukh, enseignant à l’université Al-Aqsa de Gaza (il y dirige le département de français) et fondateur du Centre de la Paix, brosse un tableau apocalyptique sur Info-Palestine : "Depuis plus de 16 mois la force de l’occupation israélienne impose un blocus et un siège total contre la Bande de Gaza. Malgré la pression internationale et la trêve, ce blocus est toujours maintenu. Les conséquences de ce siège sont très graves pour toute la population civile". Le professeur multiplie les exemples concrets : "Le revenu par habitant et par jour est de 2 dollars seulement et 80% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. (…) Selon la banque mondiale, le taux du chômage atteint 65%. (…) Certaines statistiques indiquent que plus de 43% des entreprises du secteur privé ont dû fermer contre 55% qui ont réduit leur activité de plus de 75%. (…) On note que 97% des 3 900 usines ont été fermées mettant au chômage plus de 35 500 ouvriers (…). L’O.M.S affirme que l’occupation a interdit à plus de 1 150 malades de sortir afin de se soigner depuis le début du blocus jusqu’à la fin de juin. On estime que plus de 1 300 malades ont besoin de se soigner à l’extérieur dont 210 cas délicats. Alors, 259 malades ont trouvé la mort parce qu’ils n’ont pas pu voyager. (…) Selon les rapports sur la circulation des passages, ce qui entre dans la bande de Gaza ne dépasse pas 15% des besoins quotidiens des habitants pour vivre d’une façon normale. Les différents rapports ont mentionné que les facteurs de la pauvreté, de chômage et le manque de disponibilité de liquidités ont causé une augmentation des prix. Une grande partie des habitants ne peut pas acheter les produits essentiels, 62% des familles souffrent d’une basse dépense et 93,5% parmi eux ont parlé d’une diminution de niveau d’achat qui a conduit à une diminution de 98% des achats de viande et 87% des achats de produit laitiers."
Face à cette situation apocalyptique, l’ONU se réveille enfin, par la voix du Haut Commissaire aux droits de l’homme, Navi Pillay, qui a appelé aujourd’hui l’Etat hébreu à mettre fin à ce blocus, qui s’apparente à véritable une punition collective. Les Gazaouis "sont privés de force de leurs droits humains les plus fondamentaux depuis des mois", constate-t-elle, réclamant d’Israël qu’il autorise l’acheminement de vivres, médicaments et carburant et rétablisse les aprovisionnements en électricité et en eau. A l’heure où nous écrivons ces lignes, les autorités de Tel Aviv n’ont pas encore réagi. Peut-on espérer qu’elles accèdent à la requête onusienne ? Nous n’en mettrions hélas pas notre main à couper…
Mort de Samuel Huntington, auteur du « Choc des civilisations »
Coincidence alors que le conflit israelo-palestinien reprend de plus belle, Samuel Huntington, auteur du « Choc des civilisations » décède dans son lit !!!!!!!(27/12/2008 18:51)
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Le politologue américain Samuel Huntington, auteur de l’essai retentissant « Le choc des civilisations », est mort le 24 décembre à l’âge de 81 ans à Martha’s Vineyard, dans le Massachusetts, a annoncé samedi l’université Harvard sur son site internet. Ancien professeur à la prestigieuse université Harvard, Samuel Huntington n’avait cessé de donner des cours qu’en 2007, après 58 ans de bons et loyaux services. Il était l’auteur, co-auteur ou éditeur de 17 ouvrages et 90 articles scientifiques, sur la politique américaine, la démocratisation, la politique militaire, la stratégie, ou encore la politique de développement, a précisé Harvard. Samuel Phillips Huntington était né le 18 avril 1927 à New York. Diplômé de la prestigieuse université Yale à 18 ans, il a commencé à enseigner à Harvard à 23 ans. Il est surtout connu à l’étranger pour sa vision d’un choc de civilisations, qui a fait l’objet d’un ouvrage publié en 1996 et traduit dans 39 langues. Il y développe l’idée que dans le monde de l’après-guerre froide, les conflits violents n’opposeraient plus les Etats-nations mais naîtraient des différences culturelles et religieuses entre les grandes civilisations. [/b](VAD)