Il n'est pas besoin d'ouvrir un livre pour découvrir « l' Histoire » . Rues boulevards et venelles sont par leur nom les témoins d’une « tranche de vie » avec ses acteurs .

Une avenue à Toulon, port militaire français baigné par la méditerranée porte le nom de "tirailleurs sénégalais" . Qui sont donc ces militaires qui ont marqué la vie de cette ville ?

Si l'image du tirailleur sénégalais a longtemps trôné sur la table du petit déjeuner pour une marque de chocolat en poudre , nous sommes nous intéressés "enfant" à ce qu'était cet homme? comme "uncle ben's" ou "monsieur le curé" des pâtes "panzani " il nous ramenait plus à une publicité alimentaire qu'à une page d'histoire !

 

Des tirailleurs sénégalais , je n' en ai guère entendu parler, que ce soit à l'école lorsqu'en quelques mots on nous relatait le débarquement en Provence, ou lors des fêtes du débarquement tous les étés, Il est des acteurs de notre histoire que l'on connaît peu…pourtant ils étaient là , leurs troupes ont débarquées ici en même temps que les anglais, américains …qui venaient d'Afrique du nord .

Le film "indigène " a fait remonter à la surface , l'histoire de ces hommes d'Afrique et beaucoup en voyant ce film , en écoutant les média ont découvert cette page "occultée"

 

Le corps des tirailleurs sénégalais a été constitué au sein de l' Empire colonial français en 1857, ils venaient du Mali ,du Senegal, du Maroc,, mais aussi de Madagascar , du territoire des Afars et des Issars . 23 pays différents …; on n'avait pas oublié d'en parler , on les avait oublié ! Pourquoi cet oubli ….

 

Le film documentaire "frères de sang .. » ouvre une véritable brèche dans ces "non dits"

FRERES DE SANG : les tirailleurs de l'Empire

                                 un film de BERNARD  SIMONaffiche_freres_de_sang_arcencielprod.jpg

                                     

Ils avaient 20ans en 1940 ,ces vieillards d'aujourd'hui que Bernard Simon a retrouvé, et qui nous racontent la voix chargée de l'émotion ou du dépit qui ne les a pas quitté, ces pages de leur vie :cette découverte d'un pays qu'ils n'avaient rencontrés que dans leurs livres scolaires , de la froidure de ses hivers pour eux habitués aux 40° à l'ombre et pour qui 15 ° est déjà une saison rigoureuse .

Finalement c'est la neige qui fera fléchir les combattants noirs remplacés sur le front par les jeunes FFI (qui ont ont terminé la guerre et nous ont raconté celle qu'ils ont faite ensuite) ; l'oubli a commencé ici .Dans le film la parole est aux africains qui racontent enfin leur guerre à eux ….

Les médailles d'or de Jesse Owens aux jeux olympiques de Berlin en 1936 n'avaient pas changé le regard des allemands sur des hommes qui ne correspondent pas à la race arienne …nous revivons sous le verbe de Suzanne Russier les souvenirs qu'elle garde si présents : la gentillesse de ces soldats noirs , le bruit des combats et la nouvelle du massacre….du traumatisme encore douloureux de son enfance elle a su exhumer un émouvant poème qu'elle partage avec nous. 

Sanglant , c'est ce que l'on peut s'attendre d'une guerre , mais cet épisode sanglant est largement entaché par un irrespect du combattant africain .

Que dire aussi de leur retour sur Toulon pour leur embarquement vers leur lointains pays…

 

 

Pendant les 90 minutes que dure « frères de sang » le réalisateur mêle les archives de l'époque aux prises de vues actuelles , et emportés par l'ambiance les minutes passent sans que cela nous pèse. Les vieux rushes nous invitent à découvrir la vie aux colonies puis nous plongent dans les archives filmées de la guerre , les vieilles photos écornées nous montrent le sourire figé du tirailleur, la voix off se tait pour laisser ces hommes et femmes nous raconter avec pudeur, humour , fierté, leurs souvenirs…

Leurs espoirs, leurs colères, leurs désillusions donnent une puissante charge émotionnelle à cette aventure avant tout humaine et leur témoignage est d’autant plus fort qu’il est appuyé par celui de leurs anciens chefs blancs

Il aura fallu bien longtemps pour que la France se souvienne que ses colonies n'avait pas voulu que leur "indépendance" , elles ont été présentes lorsque la métropole en a eu besoin : par ses hommes dans les combats en passant par les tranchées de Verdun , le débarquement en Provence ou Monte-Cassino , mais aussi pour l'effort de guerre ….

Ces hommes qui ont combattu pour un pays qu'ils croyaient le leur , ils ont attendu 2006 pour qu' enfin on les reconnaisse , c'est bien long pour des hommes qui habitent un continent où la moyenne de vie est 46 ans …

 

Le film achevé on reste encore sous le coup de l'émotion de ce que l'on vient d'apprendre ou réapprendre ,sous le charme de cette musique qui vous colle à la peau comme elle épousait le ressenti…

 

Ce documentaire que nous offre France Ô le dimanche 9 novembre à 20H40 est un subtil mélange de moments tragiques ,de sourires …et à qui sait l'entendre cette Histoire nous fait mieux comprendre le pourquoi des "après"

rencontre avec le réalisateur du film en cliquant ici

vous pouvez acheter la video sur la page du producteur

 

voici quelques images de ce film que je vous conseille vraiment de regarder

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