Le président du Paraguay, l'évêque Fernando Lugo, est arrivé ce dimanche à Bogota pour se réunir avec son collègue colombien, le président Alvaro Uribe, et signer avec ce dernier un accord d'assistance policière dans la lutte contre les enlèvements.

Ce n'est pas la première fois que les policiers paraguayens font appel à leurs collègues colombiens, un premier accord de coopération avec les forces de sécurité colombienne avait déjà été réalisé en janvier 2005, quand des spécialistes des services secrets colombiens avaient collaboré avec leurs homologues du Paraguay pour tenter de retrouver Cecilia, la fille de l'ex-président Raúl Cubas, qui avait été enlevée en septembre 2004. Hélas, le corps de la victime de 31 ans avait été retrouvé en février 2005 malgré les efforts des enquêteurs et le paiement d'une rançon.

Entre 2001 et 2006, le Paraguay a souffert de 28 enlèvements avec demande de rançon, en 2007 il y en a eu du 12, et deux pour l'année en cours. Si ces chiffres sont encore marginaux, pratiquement tous les cas sont restés impunis. Les autorités reconnaissent que cela est dû au manque de formation des policiers et des moyens mis à leur disposition. C'est pour cela que les spécialistes ont voulu faire appel aux policiers colombiens qui sont malheureusement accoutumés aux enlèvements et qui ont, à maintes reprises, prouvé leur savoir-faire dans la résolution de tels délits. Il faut dire que les prises d'otages avec demande de rançon sont un marché très rentable, puisqu'en Colombie, au plus fort des enlèvements perpétrés par les guérillas, les revenus des enlèvements dépassaient ceux produits par le trafic de la drogue.

Il est à noter qu'au fur et à mesure de la pacification de la Colombie, ce sont les pays voisins qui souffrent de plus en plus des mêmes plaies, et la gangrène des trafiquants de drogue remonte de plus en plus vers le nord allant jusqu'au Mexique qui pulvérise les records de meurtres et d'enlèvements depuis deux ans, dépassant même la patrie de Pablo Escobar et des FARCS.

Il faut dire que depuis l'affaiblissement des cartels colombiens mis à mal par les autorités de Bogota, le Mexique est devenu la plaque tournante du trafic de drogue et plus de 90 % de la cocaïne vendue en Amérique du Nord viendraient de trafiquants mexicains.

Hélas, la crise financière et alimentaire va fatalement entraîner plus de pauvreté et de violence, et il est déjà des régions du monde où l'on tue pour de la nourriture.