Grâce aux 12OOO utilisateurs de Facebook, qui ont, en masse, vivement protesté contre la censure qui frappait leur site, le pouvoir tunisien a, sur instructions directes du Président Zine Abedine Ben Ali, procédé à la réouverture de Facebook…

En rédigeant ma lettre ouverte à Son Excellence, Monsieur Zine Abedine Ben Ali, Président de la République Tunisienne, j'ai, pour objectif, de faire lever la censure qui frappe "come4news, ainsi que tous les sites tunisiens installés en France et en Tunisie…

Vos commentaires de protestation, vos votes sont les bienvenus, mais, dans la modération, la politesse, la tolérance : ils doivent être nombreux pour permettre à Fabien Bardoux d'agir auprès des autorités tunisiennes !

Je compte sur vous !

 

 

 

Monsieur le Président de la République,

 

Le 17 mars 2008, je vous ai lancé un appel[1] pour vous demander de lever la censure qui frappait notre journal en ligne « come4news » et les sites tunisiens installés en France et en Tunisie !

Or, dans son article : « Censure Tunisienne: 12000 Facebookers font reculer Ben Ali »[2], paru le 8 septembre 2008, Monsieur Fabien Bardoux, Président Fondateur de notre journal en ligne « come4news », nous a appris que vous étiez intervenu personnellement en donnant pour instructions de rouvrir immédiatement le site « Facebook »

Certes, aux dires de Monsieur Fabien Bardoux, à qui nous accordons toute notre confiance, sachant qu’il s’est toujours élevé contre toutes formes de censures, ce sont 12000 utilisateurs de Facebook, qui vous ont contraint à rouvrir ce site !

Dans mon appel, Monsieur le Président de la République, je vous rappelais que, nous, utilisateurs de Facebook, que nous, journalistes, lectrices, lecteurs, commentatrices, commentateurs du journal en ligne « come4news », nous étions des adultes responsables, aptes à choisir nous-même ce que nous pouvions rédiger, lire, écouter, entendre et voir, et, que nous n’avions pas besoin d’un Gouvernement pour faire ces choix à notre place !

Votre Peuple : les Tunisiens, n’ont pas vocation à être infantilisés !

Notre Peuple : les Français, n’ont pas vocation à être infantilisés !

 

Je le répète, Monsieur le Président de la République, la censure est le signe d’une lâcheté, voire même d’une peur… Elle n’est pas la solution pour assurer l’ordre public, pour assurer la bonne gouvernance d’un Etat… Elle ne peut, cette censure-là, que se retourner contre ses auteurs, ce, parfois, de la manière la plus inattendue !

Il est dommage que 12000 citoyens et cyber-citoyens n’aient pas signé en masse pour vous contraindre à lever immédiatement cette censure qui frappe notre journal en ligne « come4news », ainsi que les sites tunisiens installés en France et en Tunisie…

Lutter comme vous le faites, vous, ainsi que votre Gouvernement, contre le terrorisme Islamiste, et en ce sens, nous vous soutenons dans votre lutte, n’est pas une excuse pour ordonner toute forme de censure… Loin de là !

En effet, Internet, qui est un merveilleux outil de communication, qui aide à la connaissance, à la découverte d’autres cultures, d’autres horizons, d’autres pays, ne peut et ne doit pas être censuré… Cependant, et vous avez raison sur ce point, il convient de fermer les sites qui appellent au meurtre de masse, au racisme, à l’antisémitisme, au terrorisme, aux extrémismes religieux ! Mais, il ne convient pas de fermer les sites, qui, en toute démocratie, sans violence, sans appels aux meurtres ou à la sédition, ne font que leur travail démocratique d’opposants !

 

Ne mettez pas en péril l’exercice même du journalisme ! N’entraînez pas bon nombre de vos compatriotes dans la clandestinité en les muselant ! N’enfoncez la Tunisie dans une Dictature de la pensée !

 

Aussi, Monsieur le Président de la République, vous avez eu le courage de lever immédiatement la censure qui frappait « Facebook »… Par cette lettre ouverte, je vous demande respectueusement de lever immédiatement cette honteuse censure qui frappe notre journal en ligne « come4news » et les sites tunisiens installés en France, ainsi qu’en Tunisie !

Vous remerciant pour toute l’attention que vous porterez à ma Lettre Ouverte, je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de ma très haute considération.

 

Dominique Dutilloy,

Journaliste