Le brigadier-général Mohammed Suleiman, 49 ans, était l'agent de liaison entre le Hezbollah et la Syrie et l'un des premiers conseillers militaires du président Assad. Il est mort samedi dernier d'une balle dans la tête.
La première hypothèse est d'attribuer cette élimination au Kidon et à Israël. Mais cela paraît invraisemblable puisque le gouvernement Olmert veut négocier avec Damas. De plus, comme l'a expliqué un officiel de Jérusalem, abattre un Hezbollahi à Damas est une chose, mais tuer un gradé syrien dans son pays conduirait inévitablement à la guerre, un scénario que personne ne souhaite du côté israélien. […/…]
Un second scénario, proposé par le journal arabe basé à Londres Al-Hayat, se veut plus crédible. Le 13 février dernier, Imag Mughniyeh, emblème du Hezbollah, meurt dans l'explosion de sa voiture alors qu'il se trouve dans l'un des quartiers les plus sécurisés de Damas. Personne ne revendique l'attaque, bien que des faisceaux d'indices démontrent qu'il s'agit d'une opération du Mossad. En effet, quelques heures après la mort du Hezbollahi, le directeur des services secrets extérieurs israéliens est reçu en grande pompe à Jérusalem.
Côté Hezbollah, on est fou de rage. Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah, demande des explications. Comment Mughniyeh a-il pu être tué au coeur d'un quartier surveillé étroitement par la Mukhabarat, les services secrets syriens ? A Beyrouth, Nasrallah interroge son agent de liaison syrien : le fameux général Suleiman. Ce dernier promet de faire une enquête. Mais, très vite, ses questions agacent les officiers de la Mukhabarat. Au fil des semaines, la rumeur veut que l'état-major des services secrets syriens demande la tête de Suleiman.
Samedi 2 août, alors qu'il se repose dans sa villa de la cité portuaire de Tartous, Mohammed Suleiman s'est fait abattre par un mystérieux sniper. Avec lui s'est éteinte l'enquête du la mort de Mughniyeh. Et, peut-être l'alliance entre la Syrie et le Hezbollah.
Très intéressant.
Syrie : le double jeu de Bachar
Entre une alliance avec l’Iran et un dialogue avec l’Occident, le président syrien joue sur tous les tableaux. Sa venue à Paris les 13 et 14 juillet semble tout de même marquer un changement de stratégie.
Syriens et israéliens : un dialogue compliqué
C’est Bachar el-Assad lui-même qui aurait fait naguère le premier pas pour entreprendre des pourparlers indirects avec Israël par l’intermédiaire de la Turquie. C’était en 2004. Objectif : récupérer le Golan, occupé par Israël depuis 1967 (20000colons en 2008). Pour le président syrien, ce serait réussir là où son père a échoué.
Israéliens et Syriens n’en sont pas à leurs premiers dialogues. Des négociations officielles ont déjà eu lieu et Bill Clinton avait réussi à faire venir les deux parties à Genève en 2000. Mais impossible de s’entendre sur le tracé de la frontière. Les rencontres actuelles d’Ankara, cette fois à l’initiative d’Israël, ne sont pas des négociations. Les Turcs font la navette entre les deux salons où se tiennent Israéliens d’un côté, Syriens de l’autre. Pour l’instant, on ne discute que méthodologie. En Israël, certains se disent prêts à rendre le Golan si la Syrie met fin à son alliance privilégiée avec l’Iran. Mais l’opposition de droite, en tête dans les sondages en cas d’élection, y est farouchement hostile.
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/syrie-le-double-jeu-de-bachar/924/0/257707
http://hermes001.skyrock.com