Les J.O. 2008 arrivent à grands pas « décathlonesques », et me voilà partie à rêver de l’exigence d’amateurisme des débuts.

Au moins, dans l’esprit…

de cet amateurisme qui cultive l’art du sport jusqu’à sa perfection, la recherche du geste parfait pour le sportif, plus grand aboutissement de lui-même et de sa discipline. Rien que pour la beauté du geste et de l’exploit accompli.

 

Pour son plus grand plaisir.

Pour le plus grand plaisir de son adversaire.

Et par conséquent, pour notre plus grand plaisir !

Car, avec le « fair-play », et indissociable, l’une des valeurs principales fondatrices du mouvement olympique sportif, revendiquée par Coubertin, est justement cette exigence d’amateurisme…

À l’origine, il n’y avait donc que les sportifs ne cherchant pas de gain qui pouvaient participer aux jeux olympiques.

Et puis, cette règle fut jugée discriminante pour ceux, doués, qui ne possédaient aucun revenu ni loisir pour s’entraîner.

Un bien curieux prétexte pour professionnaliser le sport, car n’aurait-il pas suffi de permettre aux champions de s’entraîner et de participer avec un soutien mécènique ou publicitaire, ou encore une bourse ?


Les sportifs champions professionnels sont donc payés pour s’entraîner… c’est leur métier !

Et pour gagner ! c’est aussi leur métier…


De tous temps, l’athlète champion a toujours été riche, généreusement payé et adulé. Il pouvait accéder au rang de notable, il bénéficiait même d’exemptions fiscales, et il échappait même au service militaire (sic ! si fort… et pas de service militaire !). Certains trichaient, même… comme aujourd’hui !


En fait, le professionnalisme aurait commencé à apparaître au VIème siècle avant J.C. !

Dans le monde antique, les athlètes, tous généralement de jeunes aristocrates riches, étaient récompensés par une simple couronne d’olivier, ou encore par quelque bouclier.

Puis, certains gymnastes champions furent récompensés au cours de ces «agônes» (compétitions, concours), pour leurs exploits dans certaines disciplines sportives très prisées, en argent sonnant et trébuchant !

Dans ces compétitions, derrière tout professionnel apparut également un entraîneur, chargé de préparer l’athlète au maximum de ses capacités, au moyen d’exercices d’entraînement appropriés à sa discipline sportive.


Aujourd’hui, ce sont des médailles symbolisant leur victoire qui sont distribuées aux vainqueurs de chaque épreuve par le CIO. Les champions sont ensuite rémunérés par leur pays respectif. Ainsi que leur entraîneur.


Impossible donc d’éviter ce professionnalisme qui a contaminé pratiquement tous les sports et ceux qui l’exercent à un haut niveau pour arriver en champion potentiel au stade des Jeux Olympiques.


Dans l’intérêt de l’éthique initiale des J.O. , ce serait faire preuve d’esprit sportif que de rappeler les 5 anneaux de couleur entrelacés, et conçus par Coubertin juste avant la grande guerre, en réaction à la montée des nationalismes et de la xénophobie de l’époque. Ils symbolisent les 5 continents unis par l’esprit olympique.


Selon la Charte olympique, « l’Olympisme est une philosophie alliant le sport à la culture et à l’éducation, qui se veut créateur d’un style de vie fondé sur la joie de l’effort, la valeur éducative du bon exemple, et le respect des principes éthiques fondamentaux universels ».


2008 est une année décisive dans le sens où la flamme, pour la première fois, a parcouru tous les continents afin de mieux symboliser les valeurs universelles de ces Jeux Olympiques.

Dans le même temps, le CIO a refusé l’idée des athlètes pour porter un badge « pour un monde meilleur » qui voulait exprimer aux J.O. à Pékin, l’attachement aux droits de l’homme à respecter.


Les nouveaux Jeux Olympiques seraient ils donc trop idéalistes ?


J’aime le sport, et j’espère pour ces Jeux Olympiques qu’ils apportent toutes ces valeurs faites pour élever les hommes vers ce qu’il y a de plus noble en eux :


ce « fair-play », cette joie de partager un événement, cet idéal de neutralité, ce respect de la trêve olympique pour cesser tout conflit entre belligérants, cet exemple de rigueur et de discipline sportive, ces concepts de chevalerie vivante…


et avec les femmes aussi !


car, pour Coubertin, il n’en fut pas question au début… : « des femmes aux J .O.? mais c’est ridicule ! ».

Et elles ont du faire des pieds et des mains pour y gagner leur place en 1900… et encore ! sous les foudres, ainsi qu’au nez et à la barbe du Baron qui n’a guère apprécié leurs exploits !!!


Souhaitons que cette exigence d’amateurisme en fera partie, elle aussi, tant pour l’esprit sportif des champion(ne)s que pour notre esprit d’amateur en tant que simples spectateurs(trices).


Puisque le plus important c’est de participer,


et que l’amateur c’est tout simplement celui qui aime !

 

 

Et si, en plus, vous désirez vous muscler les neurones, avant le jour J.O. : « les collections de l’Histoire » de juillet-septembre 2008 « les Jeux Olympiques d’Athènes à Pékin » (6,80euros).