Anniversaire ! 60 ans ! Un heureux événement pour les uns, une catastrophe pour les autres.

 

Au départ, un rêve… Qu'est devenu ce rêve ? Un accomplissement, ou un cauchemard ?


             
                    Photos de Kibbutz Ein Gedi, Ein Gedi
                                                     Ein Gedi botanical garden
                          http://www.tripadvisor.fr/LocationPhotos-g297744-d548142-Kibbutz_Ein_Gedi-                                          Ein_Gedi_Dead_Sea_Region.html#16902424

Mes amis,

Quand on reçoit un  texte comme celui de la journaliste Silvia Cattori,  (voir  http://r-sistons.over-blog.com/article-19950785.html – "il n'y a pas de place pour la morale"), on ne peut faire qu'une chose : reprendre sa plume. Et s'exprimer. Qui ne se sent pas concerné par Israël, au coeur de toutes les problématiques, à la base des principales orientations de notre société, au centre de tous les conflits présents et à venir, sinon l'instigateur essentiel ?

Lorque je songe à Israël, et aux Juifs d'une façons générale, toutes sortes d'images contradictoires me viennent à l'esprit. D'abord, le père de ma mère était Juif, de ce fait le quart de mon sang serait Juif, et peut-être serai-je pleinemant juive si effectivement la judéïté se transmet par le père, et non par la mère, dans un seul pays : La Russie. Je m'en fiche d'ailleurs, car je n'ai aucun sentiment d'appartenance ; je suis citoyenne du monde, point.  Un responsable de l'Eglise protestante a dit un jour à la "born again" que je suis (littéralement, "née de nouveau", en Christ, par le baptême d'eau purificateur, à l'âge adulte, et de l' Esprit Saint; je me suis convertie dans les milieux évangéliques voici une trentaine d'année, milieux que je ne fréquente plus car ils sont le plus souvent sectaires et réactionnaires; j'en ai juste gardé la foi vivante): " Quel privilège ! Tu es à la fois fille d'Abraham et disciple du Christ ".

Le mot privilège, soit dit en passant, est l'un des mots que je déteste le plus. Dans mon enfance, j'ai vécu cette notion de plein fouet, d'abord en raison du milieu social où je suis née, la haute bourgeoisie, mais aussi par mon histoire personnelle : J'étais un bébé si laid à la naissance, que ma mère a préféré, "privilégié", ma jolie soeur blonde     (Quelques années avant sa mort, à 88 ans,  elle m'a dit : " je te demande pardon d'avoir préféré ta soeur, finalement c'était toi la plus gentille"). Ce qui explique ensuite, avec mai 68, les engagements qui ont été les miens jusqu'à aujourd'hui : Le combat contre tous les privilèges, surtout celui de l'argent, et le choix des faibles, des opprimés, des David contre les Goliath.

C'est ainsi qu'aujourd'hui je défends d'abord les Palestiniens, victimes d'une politique d'extermination abominable qui ne dit pas son nom. D'ailleurs, mon amie préférée est Palestinienne, mariée à un Indien du Canada.

A l'âge de vingt ans, ma mère m'a appris que sa famille était Juive, parce que j'avais une amie juive qui m'emmenait avec elle danser au club de la synagogue de Neuilly, ouvert à tous. Et, petite, au cours Hattemer, j'avais une copine qui avait hésité longtemps à me dire qu'elle était juive, de peur de me perdre. A partir de ce moment-là, naquit en moi une sympathie instinctive pour ce peuple mal aimé et persécuté.  Je ne pouvais admettre qu'on soit rejeté, et surtout à cause de ses origines. Déjà soeur des opprimés et des mal-aimés !

Mon souvenir suivant fut une révolte. Je venais de me convertir, et j'aimais regarder les émissions religieuses du dimanche. Ne supportant pas les privilèges, je ne comprenais pas pourquoi l'émission Judaïca durait 45 mn, alors qu'il y avait six cent mille Juifs en France, et l'émission Islam trente minutes, alors qu'il y avait dix fois plus de Musulmans. Ce sentiment d'injustice m'a toujours poursuivie.

Puis vint un épisode consternant : Je discutais avec une chef d'entreprise juive, qui venait de m'annoncer que mon attachement aux Tsiganes était lié à mes origines, lorsque soudain la conversation dévia. Et je lui dis très exactement : " Je fais confiance aux Juifs, ils ont des principes, des valeurs ". Elle me répondit d'une voix forte, devant tout le monde (nous étions Place de Lentche à Marseille) : " Vous avez tort, les Juifs sont les plus grands voleurs de la terre ".

Peu de temps après commença l'Intifada, la tragédie de Jénine, etc. 

Et je choisis mon camp : Celui des David armés de pierres, contre le puissant Goliath surarmé, "voleur", prédateur. Naturellement. Toute mon histoire personnelle m'y avait préparé.

                                                                               palestine1.jpg                                                                    http://eldiablo.over-blog.org

Ensuite, je suis allée d'indignation en indignation. Et pourtant, j'avais un faible pour la partie hébraïque de la Bible. Outre le poétique et sensuel Cantique des Cantiques et les Psaumes de consolation, il y avait les magnifiques Proverbes, toute cette Sagesse, et surtout…. les prophètes. Dénonçant les puissants, l'injustice, le péché. D'ailleurs, au cours d'une réunion de l'Assemblée des Hommes d'Affaires du Plein Evangile (Catholiques ou Protestants, ils se réunissent une fois par mois un peu partout dans le monde entier, pour témoigner des changements intervenus dans leur vie à partir de leur conversion), l'orateur du jour, un pasteur évangélique suisse, annonça que Dieu m'avait choisie pour être Prophète, ce que le pasteur alsacien, Protestant Réformé,  à côté de lui, confirma. Il faut savoir que dans chaque assemblée évangélique, il y a ceux qui ont le talent d'enseigner, ceux qui ont des dons pour le chant, etc, et aussi ceux qui sont particulièrement "inspirés", les prophètes, à l'écoute de la Parole de Sagesse, et la répercutant.

Ce qui caractérise avant tout les "Prophètes", c'est leur souci de Justice, et leur grande sensibilité. Le gl de Gaulle était prophétique, quand, inspiré, il décida de résister au Mal ambiant. Et partit organiser la résistance à l'étranger.

Et précisément parce que j'ai un sens aigu de la Justice, un "fardeau" particulier pour les opprimés, les exclus, les rejetés, les victimes – j'ai ressenti avec acuité les souffrances du peuple Palestinien, en proie aux pires abominations. Et de la part de ceux qui, avant eux, ont vécu l'intolérable ! Ceci est un grand mystère. Je ne vois pour ma part qu'une explication : Ceux qui ont particulièrement souffert ont toujours besoin, ensuite, de se venger sur un bouc-émissaire – innocent. Comme l'agneau de Dieu était offert en sacrifice vivant pour expier les péchés.

Mon propos, aujourd'hui, n'est pas de parler de la révoltante souffrance du peuple Palestinien, emmuré vivant, humilié, dépouillé, volé, spolié, massacré… ce qui m'intéresse, c'est ce qu'est devenu le peuple élu de Dieu, celui de qui, en raison même de son élection divine, on attendait plus en termes d'éthique.

                
                 Dessin de Benjamin HEINE,
http://irancartoon.com (ainsi que les suivants)

Je suis stupéfiée, je suis horrifiée. Avec fierté, les juifs déclarent qu'ils ont l'armée la plus morale du monde, qu'ils sont les plus intelligents, les plus brillants – et peut-être est-ce pour cela, d'ailleurs, qu'ils sont partout aux commandes, aux postes clefs, notamment dans les sphères du pouvoir financier, militaire, médiatique, etc. En même temps, combien de fois les ai-je entendu dire, même à la télévision : " Le monde nous hait. Tout le monde nous déteste ". Et chaque fois que j'entends ça, je me dis en effet : " Que font-ils pour être aimés ? Ils restent entre eux, ne se mêlent pas aux autres, sauf exception notable comme à Neuilly, ils sont (je cite de Gaulle) "sûrs d'eux et dominateurs", et surtout ils mènent une politique scandaleuse, et même criminelle ".

A ce peuple "élu", on doit, me semble-t-il, plusieurs choses. 

D'abord, leur religion est celle sur laquelle toutes les autres ont été bâties, chrétienne, musulmane, foi Baha'i… Ce sont les Pères des religions monothéistes : Ils croient en un Dieu unique. D'Abraham sont nés les Sémites, les deux branches d'où sont sortis d'abord les Juifs, ensuite les Musulmans. Oui, Juifs et Musulmans ont une origine paternelle, en Abraham, commune. Je rêve d'une religion commune universelle, voici ce qui pourrait en être le support. Quant à Jésus, il est Juif. Ainsi, les racines juives de chacun sont-elles évidentes. 

Ensuite, lorsque le peuple itinérant, persécuté (comme les Tsiganes !), trouva un foyer où se réunir, il bâtit une société métissée, multicolore, multiraciale, et pour la citoyenne du monde que je suis – peut-être parce que j'ai du sang à la fois Français, Russe, Mongol, catholique, orthodoxe, juif – ce melting-pot est en soi un exemple de tolérance à suivre, même si malheureusement, aujourd'hui, il a dégénéré en de multiples racismes et exclusions.

Et puis,  à peine installé sur la terre-refuge convoitée, les Juifs bâtirent une société modèle, généreuse, collective, où tout était mis en commun et partagé. Vous l'avez compris, je veux parler des kibboutz. L'idéal communautaire de tant d'âmes généreuses disséminées dans le monde, voyait ici le jour, porté par des milliers d'individus ivres de justice et de joie.

Enfin, je suis toujours émerveillée par la quantité de Justes que ce peuple a engendrés, de grands révolutionnaires, de "prophètes", de penseurs (comme  Hanah Arendt), de meneurs, de politiciens (comme Mendès-France), de militants (comme Roni Brauman). Encore aujourd'hui, un homme comme M. Hessel incarne le versant sage, juste, éthique, de cette nation abrahamique. 

Mais en même temps, ce peuple éparpillé qui a su, au milieu de mille souffrances, rester soudé et créatif, a engendré une sorte d'entité monstrueuse. A partir de la Shoah, doublement néfaste : D'abord en tant qu'événement historique, en tant que tragédie humaine, bien sûr ; ensuite en tant que Mémoire castratrice, sclérosante, aliénante. La Shoah a tué six millions de Juifs (peu importe le chiffre exact, un seul mort  est de trop), et elle a tué les Juifs.  Parce qu'ils sont aujourd'hui maladivement, pathologiquement, obsessionnellement, attachés à cet événement douloureux, comme s'il était leur SEULE identité, et qu'ils l'instrumentalisent à des fins égoïstes, prédatrices, impérialistes, criminelles.

            

La terre sainte est devenue la terre du diable, une terre d'injustices, de vols, de racisme, de meurtres, de mensonges (ainsi, la possession de l'arme nucléaire non reconnue, et celui qui a dit la vérité, l'a payé et continue à le payer encore aujourd'hui), de sang.

L'idéal démocratique s'est perverti. Miné à la base par les souffrances infligées aux Palestiniens, ce peuple qui pourtant n'était pas responsable des malheurs des Juifs. Miné par le racisme. Miné par le militaire – et les dépenses militaires. Miné par la violence prédatrice. Miné par les mensonges et les injustices. Miné par les inégalités sociales. Miné par toutes sortes de rigidités. Miné par l'intolérance. Miné par les fanatismes, les sectarismes, les extrémismes. Miné par la haine de l'Arabe, et du voisin Palestinien. Miné  par l'orgueil. Miné par le souvenir de la Shoah. Miné par la peur. Miné par le repliement sur soi. Miné par le dégoût inspiré aux nations étrangères. Miné par son avidité sans fin. Miné par sa soif de puissance. Miné par son besoin de domination.  Miné par son idéologie sioniste. Miné par ses excès. Miné par ses pesanteurs fascistes.

Ainsi, peu à peu Israël s'est-il transformé en entité monstrueuse, hostile, prédatrice, criminelle, générant terreur, larmes, mort. Jamais repue, jamais satisfaite. Véritable pieuvre essaimant dans le monde entier, dans le sang avec Tsahal, dans le contrôle avec le Mossad, yeux et regards omiprésents, omnipotents. Etendant ses tentacules dans tous les secteurs, tous les domaines, tous les pays, tous les partis, tous les centres névralgiques déterminant la politique du monde, à travers les médias, par exemple, les banques, la Finance,  le droit de véto à l'ONU par Etats-Unis interposés, la direction des instances politiques décisives, comme le FMI, ou même la charge de certains pays, comme la France avec Sarkozy, dévoué valet du CRIF…. S'accordant tous les droits, s'exonérant de tous les devoirs, violant tous les lois, les règles… bâtissant un peu partout des murs, des miradores, des prisons, formant les secteurs les plus répressifs, les unités militaires, frayant avec les pires criminels ou potentats, installant  des dictatures, des pouvoirs corrompus, injustes, pactisant avec le diable sud-africain du temps de l'Apartheid et même le soutenant, assassinant, enlevant, terrorisant, balkanisant, supprimant, exterminant, provoquant guerres et conflits… Et l'attentat ciblé de Raoul Reyes, c'était qui ? La liste est trop longue, jalonnée de sang, de meurtres, de malheurs, de crimes….

Est-ce que la peur, injustifiée (vu la suprématie militaire et l'appui des américains) de perdre son territoire, peut entraîner les pires exactions, les pires débordements, et même des projets d'extermination de populations et dé régions entières ? Et par exemple, la Palestine, l'Irak, bientôt l'Iran, le Liban, la Syrie, peut-être un jour aussi, ensuite, la Russie, la Chine… quitte à faire le vide partout ?

Comment un peuple meurtri dans sa chair, son sang, son âme, peut-il ensuite nourrir des projets de domination, d'hégémonie, de prédation, d'eugénisme, d'extermination ? Commment un peuple qui s'enorgueillit d'avoir l'armée la plus morale du monde et une éthique irréprochable, peut-il concevoir et mettre en place autant de crimes abominables ?

Comment un peuple ayant été captif, peut-il enfermer tout un peuple dans une prison à ciel ouvert ? Comment un peuple remarquable par l'intelligence et la créativité, et ayant tant souffert, peut-il à ce point dégénérer ? Et pour avoir toujours plus de territoire, d'argent, de pouvoir… Comment peut-il se réclamer ensuite de Dieu, ou de l'éthique, sans honte ?

Autant de questions que je voulais poser, après avoir lu le post de Silvia Cattori.

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http://chahids.over-blog.com 

Est-ce que le passé peut à ce point emprisonner, et empoisonner,  aussi longtemps, le présent  ? Est-ce que la prison infligée aux Palestiniens ne finit pas par devenir l'enfermement du peuple israélien,  d'abord en lui-même, en une logique castratrice, redoutable aux yeux du monde, ensuite aux yeux de toute l'humanité ?

Le gouvernement fédéral US aurait plus de 100.000 (?) wagons de transport de prisonniers (en stock ou/et en commande) – Gageons que ce projet d'enfermement est conçu avec les agents israéliens eux-mêmes ! (voir mes articles dans ce blog)

http://artemisia-college.org/O_ugrave__vont_les_USA__-00-050-01-0189-01.html

Et si la tragédie des uns, voici 60 ans, sonnait  le glas du peuple Juif, par ses excès mêmes ? Les projets fous de destabilisation et de destruction ne finissent-ils pas, tôt ou tard, par se retourner contre leurs auteurs ? A force de tenter le diable, il arrive. Et il est permis de se demander si tout cela, à terme, plus tôt qu'on ne l'imagine, ne sonnerait pas le glas de l'humanité, ou tout au moins, de la civilisation ?

Votre Eva

                                

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