par Stella Ayoko Dosseh

Loin de moi l’idée de vous proposer un énième article geignard qui pose les pour et les contre du franc CFA, ou le peut-être d’une union économique et monétaire en Afrique… L’heure n’est plus au débat, le débat a déjà eu lieu ici et là, parmi nos dirigeants politiques, sur de nombreux forums, dans la presse internationale, régionale, nationale, au sein de la diaspora. Ce qui en est ressorti est une évidence, très clairement mise en lumière par Nicolas AGBOHOU dans un ouvrage intitulé « Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique » : le franc CFA est une anomalie, une absurdité.

Cette dénonciation est déjà une révolution en soi, tant l’idée même a pris du temps pour faire son chemin parmi nos penseurs. Je renvoie ceux qui douteraient encore de l’évidence d’un changement à consulter ces vidéos ( liens en bas de page) , instructives, bien que courtes. Posons donc les évidences, afin de comprendre les options économiques et politiques dont nous disposons :

Le Franc des Colonies Françaises d’Afrique repose sur 4 éléments importants, à l’origine même de sa remise en cause.

– la libre convertibilité du franc CFA au travers du marché des changes de Paris. Un avantage concédé par le Trésor français au prix, durement payé, des comptes d’opérations (cf centralisation des changes).

– La fixité des parités, lien fixe entre le CFA et l’Euro. Elle se voulait gage de stabilité des prix pour la zone, mais avec le renforcement de l’Euro, cette fixité provoque une surévaluation du Franc CFA par rapport aux autres monnaies du Sud. La zone franc se voit ainsi coupée des marchés du Sud, condamnée à exporter des matières premières vers le Nord.

Cette fixité est aussi à l’origine d’une dégradation des termes de l’échange car notamment la hausse de l’Euro rend les produits de la zone Franc moins compétitifs par rapport à d’autres pays du Sud. De plus la stabilité du taux de change se traduit par l’obligation d’adopter une certaine discipline monétaire et financière, avec des règles de gestion macroéconomique imposées par le FMI et la Banque mondiale. Enfin, l’Union Européenne est libre de modifier selon ses intérêts la parité entre franc CFA et Euro

– La libre « transférabilité » des fonds investis par les investisseurs étrangers qu’ils peuvent rapatrier librement. D’une part les IDE s’avèrent finalement peu importants au regard d’autres régions ce qui ne justifie plus l’existence de ce principe. D’autre part, ce gage de sécurité pour les IDE induit un rapatriement régulier des bénéfices tirés de ces IDE vers leur région d’origine et donc une fuite des capitaux.

– La centralisation des changes, qui permet à nos banques centrales d’obtenir de la France la garantie des trois principes précédemment cités. Cette garantie de la France oblige les pays de la zone franc à déposer auprès du Trésor Public français, entre 50 et 65% des réserves extérieurs des pays de la zone franc au travers des comptes d’opérations. Rappelons que les réserves obligatoires d’une banque centrale ont pour origine les dépôts obligatoires que les banques et établissement financiers d’un pays doivent effectuer auprès de leur banque centrale. A ces réserves, nos banques centrales appliquent des taux appelés les taux directeurs.

Tout se passe comme si nos banques de détail étaient clientes de la banque centrale. Ce taux qu’elles paient si leur compte est débiteur, se voit tout naturellement transféré à leur clientèle, avec une différence marginale, bien entendu, qui permet aux banques de détails de fonctionner. Ainsi le taux appliqué aux réserves de nos banques centrales se voit transféré aux réserves de nos banques de détails au sein de nos banques centrales, est par là même transféré au consommateur final, qui n’est autre que l’africain lambda.

Le taux appliqué à la BCEAO et à la BEAC est ainsi imposé aux banques commerciales des pays de la zone franc. Or l’UE, dans sa volonté de combattre l’inflation, tend à avoir un taux d’intérêt assez élevé [1], qui, par le biais des comptes d’opérations se transfert sur les PME et clients africains, et rend l’emprunt très cher. En réalité les pays de la zone franc démissionnent dans leur rôle de gestion d’une politique économique et monétaire. C’est en effet la France qui intervient au nom des pays africains sur le marché international de devises pour défendre sa monnaie. Cet abandon de la souveraineté monétaire tue dans l’?uf tue tout espoir de constitution d’une épargne locale.

La reprise en main de la souveraineté monétaire est une question cruciale pour les pays membres de la zone « franc », mais également pour les autres pays de la région. Car au-delà de son rôle d’intermédiaire des échanges, la monnaie est également un étalon de valeur. Elle sert à fixer les prix des biens et services et serait, si elle était commune, un véritable levier de l’intégration commerciale régionale. La monnaie est enfin une réserve de valeur, sa stabilité permet à tous les acteurs de l’économie de constituer et de construire une épargne, clé du développement. La monnaie aide nos économies à fonctionner, simplifie le commerce et les transactions, nous permet d’épargner. C’est notamment fort de ce constat qu’on peut développer une approche progressive vers une union monétaire africaine. Elle passerait par plusieurs étapes :

A court terme

– La création d’une nouvelle banque centrale, avec un conseil d’administration propre et un gouverneur indépendant. Car les deux banques centrales qui régissent le franc CFA sont d’une part inféodées par le joug politique et d’autre part reposent sur des accords particuliers signés entre elles et la France. Cette nouvelle banque centrale aura donc une politique monétaire claire. L’indépendance de la banque centrale des Etats de la zone franc est nécessaire pour s’affranchir des injonctions politiques.

– L’urgence réside dans la fin de l’arrimage à l’euro. L’option de conserver temporairement un CFA au cours flottant fait son chemin. Il faudra néanmoins gérer cette monnaie, d’où un leadership fort capable de mettre en ?uvre ce beau chantier avec une vision à long terme.

– L’arrimage à un panier de monnaies comprenant l’euro, le dollar, les monnaies indiennes et chinoises est une véritable alternative à la tentation du peg euro ou du peg dollar .

A moyen/long terme, une libération et intégration monétaire

– La libération monétaire est déjà en cours de préparation depuis l’an 2000. Elle se traduit par la création d’une union monétaire ( la monnaie commune serait l’Eco) entre les pays de la Cedeao hors zone franc que sont le Nigéria, le Ghana, la Guinée, la Sierra Léone, la Gambie et le Libéria. En Octobre 2007, un rapport [2] commandé par la CEDEAO préconisait trois approches : l’approche de masse critique, le big bang ou le gradualiste. C’est l’approche de masse critique qui a été choisie. En outre, les pays qui auront pour monnaie l’Eco, vraisemblablement fin 2009, doivent respecter un certain nombre de critères de convergence portant notamment sur le taux d’inflation, le déficit budgétaire, le PIB… Un accord doit également être signé, sur le pacte de stabilité et de croissance, et l’harmonisation après le démarrage de cette nouvelle union.

Ces étapes ne manqueront pas de rappeler la création de l’ « Ecu », au sein du système monétaire européen en 1979, et la mise en place d’un certains nombre de « critères de convergence » et d’un « pacte de stabilité et de croissance » avant l’avènement de l’Euro… Un parallélisme qui peut faire rire ou pleurer, selon le cas, car il rappelle une fois de plus que même dans notre façon de penser nos économies, nous sommes indéniablement influencés par ce qui se fait en Occident. Ces critères sont néanmoins la base de fondamentaux d’une gestion macroéconomique cohérente. Un certain retard a été pris dans le respect des critères de convergence, en raison de chocs internes et externes qui ont forcé les pays à repousser deux fois déjà le lancement de l’Eco [3].

– Parallèlement, la mise en place d’institutions crédibles du même type que la Banque Centrale des Etats de la zone franc est retenue.

Ce qui est impératif, c’est de garantir l’indépendance de la banque centrale, afin que cette dernière puisse prendre ses décisions sur la base d’une orthodoxie financière imparable, avec pour objectif de défendre la monnaie sur la place internationale, d’assurer la stabilité monétaire et financière, d’organiser la crédibilité de la monnaie, dotée de privilèges étendus. Les pouvoirs politiques vont donc devoir céder une de ces fonctions régaliennes, à savoir battre la monnaie. Une fonction dont les pays de la zone franc se sont, eux, malheureusement déjà affranchis au profit de la France.

L’union monétaire avec la zone franc CFA. Elle passe par l’abandon du franc CFA et la création d’une monnaie unique à tous les pays de la CEDEAO. Elle favorisera les échanges intra-régionaux et permettra également au pays de défendre avec plus de force leur monnaie. Mais elle ne se fera pas sans adversaire, la fin du franc CFA représentant pour la France une perte de devises importantes par le biais des comptes d’opérations notamment. Or comme dit précédemment, ce sont bien des chocs internes et externes qui empêchent les pays de la CEDEAO de respecter les critères de convergence.

Nous sommes entrés dans une période transitoire historique qui annonce la mort du franc CFA. Dotée d’une confiance retrouvée, la région pourra se servir de la monnaie comme d’un formidable effet de levier, elle exercera enfin sa capacité de négociation de manière collective – et non comme ce fut le cas pour les APE de façon unilatérale. Les pays de la CEDEAO se verront dans l’obligation d’adhérer à un certain consensus dans la réalisation de la croissance économique, car ils seront alors liés par une monnaie commune. Mais la monnaie doit se concevoir comme un instrument de la politique monétaire, et donc économique, elle est loin d’être un objectif en soi. Elle a certes un impact sur l’activité économique, mais crée surtout les conditions pour l’application de solutions économiques, elle-même ayant le devoir de servir le développement.

 

[1] Jeudi dernier, la Banque Centrale Européenne a une nouvelle fois fait preuve d’immobilisme patent, en laissant inchangé son taux d’intérêt directeur, alors que ces homologues britanniques et américains ont adoptés depuis plus d’un an un comportement baissier.

[2] Rapport de la Réunion du conseil régionale de convergence axée sur la création d’une union monétaire en Afrique de l’ouest

[3] Les pétromonarchies du Moyen Orient sont les seuls survivants du système de peg dollar qui a explosé dans le reste du Monde. En effet depuis les années 1980s, leurs monnaie nationale est lié par un lien fixe au dollar, se qu’on appelle plus communément l’indexation.

(ananzie.net)

par Stella Ayoko Dosseh

Loin de moi l’idée de vous proposer un énième article geignard qui pose les pour et les contre du franc CFA, ou le peut-être d’une union économique et monétaire en Afrique… L’heure n’est plus au débat, le débat a déjà eu lieu ici et là, parmi nos dirigeants politiques, sur de nombreux forums, dans la presse internationale, régionale, nationale, au sein de la diaspora. Ce qui en est ressorti est une évidence, très clairement mise en lumière par Nicolas AGBOHOU dans un ouvrage intitulé « Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique » : le franc CFA est une anomalie, une absurdité.

Cette dénonciation est déjà une révolution en soi, tant l’idée même a pris du temps pour faire son chemin parmi nos penseurs. Je renvoie ceux qui douteraient encore de l’évidence d’un changement à consulter ces vidéos ( liens en bas de page) , instructives, bien que courtes. Posons donc les évidences, afin de comprendre les options économiques et politiques dont nous disposons :

Le Franc des Colonies Françaises d’Afrique repose sur 4 éléments importants, à l’origine même de sa remise en cause.

– la libre convertibilité du franc CFA au travers du marché des changes de Paris. Un avantage concédé par le Trésor français au prix, durement payé, des comptes d’opérations (cf centralisation des changes).

– La fixité des parités, lien fixe entre le CFA et l’Euro. Elle se voulait gage de stabilité des prix pour la zone, mais avec le renforcement de l’Euro, cette fixité provoque une surévaluation du Franc CFA par rapport aux autres monnaies du Sud. La zone franc se voit ainsi coupée des marchés du Sud, condamnée à exporter des matières premières vers le Nord.

Cette fixité est aussi à l’origine d’une dégradation des termes de l’échange car notamment la hausse de l’Euro rend les produits de la zone Franc moins compétitifs par rapport à d’autres pays du Sud. De plus la stabilité du taux de change se traduit par l’obligation d’adopter une certaine discipline monétaire et financière, avec des règles de gestion macroéconomique imposées par le FMI et la Banque mondiale. Enfin, l’Union Européenne est libre de modifier selon ses intérêts la parité entre franc CFA et Euro

– La libre « transférabilité » des fonds investis par les investisseurs étrangers qu’ils peuvent rapatrier librement. D’une part les IDE s’avèrent finalement peu importants au regard d’autres régions ce qui ne justifie plus l’existence de ce principe. D’autre part, ce gage de sécurité pour les IDE induit un rapatriement régulier des bénéfices tirés de ces IDE vers leur région d’origine et donc une fuite des capitaux.

– La centralisation des changes, qui permet à nos banques centrales d’obtenir de la France la garantie des trois principes précédemment cités. Cette garantie de la France oblige les pays de la zone franc à déposer auprès du Trésor Public français, entre 50 et 65% des réserves extérieurs des pays de la zone franc au travers des comptes d’opérations. Rappelons que les réserves obligatoires d’une banque centrale ont pour origine les dépôts obligatoires que les banques et établissement financiers d’un pays doivent effectuer auprès de leur banque centrale. A ces réserves, nos banques centrales appliquent des taux appelés les taux directeurs.

Tout se passe comme si nos banques de détail étaient clientes de la banque centrale. Ce taux qu’elles paient si leur compte est débiteur, se voit tout naturellement transféré à leur clientèle, avec une différence marginale, bien entendu, qui permet aux banques de détails de fonctionner. Ainsi le taux appliqué aux réserves de nos banques centrales se voit transféré aux réserves de nos banques de détails au sein de nos banques centrales, est par là même transféré au consommateur final, qui n’est autre que l’africain lambda.

Le taux appliqué à la BCEAO et à la BEAC est ainsi imposé aux banques commerciales des pays de la zone franc. Or l’UE, dans sa volonté de combattre l’inflation, tend à avoir un taux d’intérêt assez élevé [1], qui, par le biais des comptes d’opérations se transfert sur les PME et clients africains, et rend l’emprunt très cher. En réalité les pays de la zone franc démissionnent dans leur rôle de gestion d’une politique économique et monétaire. C’est en effet la France qui intervient au nom des pays africains sur le marché international de devises pour défendre sa monnaie. Cet abandon de la souveraineté monétaire tue dans l’?uf tue tout espoir de constitution d’une épargne locale.

La reprise en main de la souveraineté monétaire est une question cruciale pour les pays membres de la zone « franc », mais également pour les autres pays de la région. Car au-delà de son rôle d’intermédiaire des échanges, la monnaie est également un étalon de valeur. Elle sert à fixer les prix des biens et services et serait, si elle était commune, un véritable levier de l’intégration commerciale régionale. La monnaie est enfin une réserve de valeur, sa stabilité permet à tous les acteurs de l’économie de constituer et de construire une épargne, clé du développement. La monnaie aide nos économies à fonctionner, simplifie le commerce et les transactions, nous permet d’épargner. C’est notamment fort de ce constat qu’on peut développer une approche progressive vers une union monétaire africaine. Elle passerait par plusieurs étapes :

A court terme

– La création d’une nouvelle banque centrale, avec un conseil d’administration propre et un gouverneur indépendant. Car les deux banques centrales qui régissent le franc CFA sont d’une part inféodées par le joug politique et d’autre part reposent sur des accords particuliers signés entre elles et la France. Cette nouvelle banque centrale aura donc une politique monétaire claire. L’indépendance de la banque centrale des Etats de la zone franc est nécessaire pour s’affranchir des injonctions politiques.

– L’urgence réside dans la fin de l’arrimage à l’euro. L’option de conserver temporairement un CFA au cours flottant fait son chemin. Il faudra néanmoins gérer cette monnaie, d’où un leadership fort capable de mettre en ?uvre ce beau chantier avec une vision à long terme.

– L’arrimage à un panier de monnaies comprenant l’euro, le dollar, les monnaies indiennes et chinoises est une véritable alternative à la tentation du peg euro ou du peg dollar .

A moyen/long terme, une libération et intégration monétaire

– La libération monétaire est déjà en cours de préparation depuis l’an 2000. Elle se traduit par la création d’une union monétaire ( la monnaie commune serait l’Eco) entre les pays de la Cedeao hors zone franc que sont le Nigéria, le Ghana, la Guinée, la Sierra Léone, la Gambie et le Libéria. En Octobre 2007, un rapport [2] commandé par la CEDEAO préconisait trois approches : l’approche de masse critique, le big bang ou le gradualiste. C’est l’approche de masse critique qui a été choisie. En outre, les pays qui auront pour monnaie l’Eco, vraisemblablement fin 2009, doivent respecter un certain nombre de critères de convergence portant notamment sur le taux d’inflation, le déficit budgétaire, le PIB… Un accord doit également être signé, sur le pacte de stabilité et de croissance, et l’harmonisation après le démarrage de cette nouvelle union.

Ces étapes ne manqueront pas de rappeler la création de l’ « Ecu », au sein du système monétaire européen en 1979, et la mise en place d’un certains nombre de « critères de convergence » et d’un « pacte de stabilité et de croissance » avant l’avènement de l’Euro… Un parallélisme qui peut faire rire ou pleurer, selon le cas, car il rappelle une fois de plus que même dans notre façon de penser nos économies, nous sommes indéniablement influencés par ce qui se fait en Occident. Ces critères sont néanmoins la base de fondamentaux d’une gestion macroéconomique cohérente. Un certain retard a été pris dans le respect des critères de convergence, en raison de chocs internes et externes qui ont forcé les pays à repousser deux fois déjà le lancement de l’Eco [3].

– Parallèlement, la mise en place d’institutions crédibles du même type que la Banque Centrale des Etats de la zone franc est retenue.

Ce qui est impératif, c’est de garantir l’indépendance de la banque centrale, afin que cette dernière puisse prendre ses décisions sur la base d’une orthodoxie financière imparable, avec pour objectif de défendre la monnaie sur la place internationale, d’assurer la stabilité monétaire et financière, d’organiser la crédibilité de la monnaie, dotée de privilèges étendus. Les pouvoirs politiques vont donc devoir céder une de ces fonctions régaliennes, à savoir battre la monnaie. Une fonction dont les pays de la zone franc se sont, eux, malheureusement déjà affranchis au profit de la France.

L’union monétaire avec la zone franc CFA. Elle passe par l’abandon du franc CFA et la création d’une monnaie unique à tous les pays de la CEDEAO. Elle favorisera les échanges intra-régionaux et permettra également au pays de défendre avec plus de force leur monnaie. Mais elle ne se fera pas sans adversaire, la fin du franc CFA représentant pour la France une perte de devises importantes par le biais des comptes d’opérations notamment. Or comme dit précédemment, ce sont bien des chocs internes et externes qui empêchent les pays de la CEDEAO de respecter les critères de convergence.

Nous sommes entrés dans une période transitoire historique qui annonce la mort du franc CFA. Dotée d’une confiance retrouvée, la région pourra se servir de la monnaie comme d’un formidable effet de levier, elle exercera enfin sa capacité de négociation de manière collective – et non comme ce fut le cas pour les APE de façon unilatérale. Les pays de la CEDEAO se verront dans l’obligation d’adhérer à un certain consensus dans la réalisation de la croissance économique, car ils seront alors liés par une monnaie commune. Mais la monnaie doit se concevoir comme un instrument de la politique monétaire, et donc économique, elle est loin d’être un objectif en soi. Elle a certes un impact sur l’activité économique, mais crée surtout les conditions pour l’application de solutions économiques, elle-même ayant le devoir de servir le développement.

 

[1] Jeudi dernier, la Banque Centrale Européenne a une nouvelle fois fait preuve d’immobilisme patent, en laissant inchangé son taux d’intérêt directeur, alors que ces homologues britanniques et américains ont adoptés depuis plus d’un an un comportement baissier.

[2] Rapport de la Réunion du conseil régionale de convergence axée sur la création d’une union monétaire en Afrique de l’ouest

[3] Les pétromonarchies du Moyen Orient sont les seuls survivants du système de peg dollar qui a explosé dans le reste du Monde. En effet depuis les années 1980s, leurs monnaie nationale est lié par un lien fixe au dollar, se qu’on appelle plus communément l’indexation.

(ananzie.net)

Lire la suite : http://tunisiawatch.rsfblog.org/archive/2008/05/17/agonie-amorcee-du-franc-cfa-et-perspectives-de-creation-d-un.html.