Jean-Marie Le Pen, un nom qui fait frémir certains et provoque une moue de dégoût chez d'autres. Entre ses sympathisants et ses détracteurs, l'homme ne laisse personne indifférent. Condamné pour avoir affirmé que les chambres à gaz étaient un "détail" de la Seconde Guerre Mondiale, le père du Front National a réitéré ses propos aux journalistes du mensuel "Bretons", avant de leur demander par courrier de ne pas publier cette phrase. Demande refusée, probablement pour créer un nouveau scandale et faire un peu de publicité pour le canard, suivie bien évidemment d'une nouvelle enquête du Parquet de Paris . Un acharnement qui frôle l'étrange. Qui veut donc faire taire Jean-Marie Le Pen ?

Le Pen, c'est le candidat "dangereux", celui qu'il faut faire taire, que l'on tente de diaboliser depuis des années parce qu'il risque de faire tomber le système quasi monarchique du Pouvoir en place. La Gauche et la Droite se déchirent, mais quand il s'agit de détruire politiquement le Front National, elles font front commun. Qui n'a jamais entendu les politiciens éviter les questions et les remarques dérangeantes mais vraies de Le Pen, sur l'économie, les délocalisations ou les conséquences de l'immigration, par une pirouette toute simple mais redoutablement efficace : "vous êtes un facho, vous êtes un nazi, je ne parle pas avec vous !".
 
On a tant entendu ce genre de phrases que la plupart des français sont convaincus que Le Pen est effectivement raciste, fasciste et nazi. Une rumeur qui a fait beaucoup de mal aux adhérents du FN, considérés comme membres d'une sorte de Ku Klux Klan moderne. Mais quelle réalité se cache derrière tout ça ? Un simple parti qui réclame que la France cesse un peu de porter les malheurs du monde sur ses épaules et commence à s'occuper de ses propres malheureux. Est-ce du racisme que de demander que l'on s'occupe des français (de nationalité, ce qui inclus évidemment des gens de couleurs et de religions variées) avant de s'occuper d'hommes et de femmes qui appartiennent à d'autres nations ?
 
Certes, Jean-Marie Le Pen n'a pas eu que des déclarations heureuses. Son avis n'engage que lui, mais là encore, même si l'on ne peut qu'être en désaccord avec cette idée de "détail de l'Histoire", on se demande si c'est à l'Etat et à la Justice de décider ce qu'a été l'Histoire et de punir juridiquement quelqu'un pour avoir des opinions différentes, même si elles sont provocantes. On commence par ça, mais demain, aura t-on encore le droit de critiquer la politique sarkozyste ou ira t-on en prison pour crime de lèse-majesté ? 
 
Une nouvelle enquête a donc été ouverte et confiée à la PJ de Paris. Une enquête pour "contestation de crimes contre l'humanité et provocation à la haine raciale". Tout cela pour une phrase qui a été dite dans un cadre privé, face à un journaliste, et que Le Pen a demandé de ne pas publier. On se demande qui est réellement fautif dans cette histoire…
 
Est-ce un moyen d'étouffer financièrement le FN à coups d'amendes records ? De ternir son image ? De nourrir la rumeur "raciste" sur ce parti afin de mieux endormir les français ? On se pose des questions…