Les autorités colombiennes ont arrêté hier à Bogotá l'ex-sénateur et ancien président du Congrès Mario Uribe Escobar, cousin du président de la République Alvaro Uribe Velez, pour ses liens supposés avec des groupes paramilitaires.
Mario Uribe, lorsqu'il a appris que la justice de son pays le cherchait s'est rendu à l'ambassade du Costa Rica à Bogotá pour y demander l'asile politique. Le Costa Rica a jugé cette demande sans fondement et a remis le cousin du président à la police colombienne.
L'ancien sénateur a dû être emmené sous une forte escorte policière pour le protéger d'un attroupement de plusieurs dizaines de personnes qui s'étaient rassemblées devant l'ambassade du Costa Rica dès que les radios locales avaient annoncé que le cousin du président s'y était réfugié.
Le président de la République, Alvaro Uribe, a publié un communiqué peu après l'arrestation de son cousin : « l'arrestation du sénateur Mario Uribe me blesse. Mais j'assume cette souffrance avec patriotisme, sans faiblir dans mes seules obligations qui sont de protéger les institutions, obligations qui sont aussi celles de tous les autres détenteurs d'un quelconque pouvoir politique. »
Cette nouvelle arrestation d'un sénateur en Colombie montre que plus personne n'est à l'abri de la justice dans ce pays, même pas les membres de la famille du président.
La grande majorité des parlementaires et sénateurs qui ont été démis de leurs fonctions ou jeter en prison le sont pour des actes délictueux commis avant la présente législature, ce qui fait dire aux colombiens que les choses ont réellement changé avec l'arrivée du président Uribe, et que s'il a donné des armes aux militaires pour combattre les organisations terroristes, il a aussi donné du pouvoir à la justice pour combattre la corruption politique, phénomène endémique en Colombie.
Bien évidemment, si les liens avec les paramilitaires dont l'opposition et l'organisation terroriste des FARC accusent le président sont exacts, Alvaro Uribe risque lui aussi de se retrouver derrière les barreaux, victime de sa propre vision d'un monde politique plus honnête et plus efficace. Il en est conscient et vient d'ailleurs de déclarer à la télévision que si on lui présentait une preuve, une seule, pouvant laisser supposer qu'il est lié avec un groupe paramilitaire, il renoncerait immédiatement à son poste de président.
DROGUE DE COLOMBIE : » La justice américaine enquête sur la banque Wachovia et d’autres établissements financiers du pays dans le cadre d’une affaire de blanchiment d’argent présumé, impliquant des bureaux de change mexicains et colombiens, affirme samedi le Wall Street Journal en ligne.
Plusieurs banques, dont Wachovia, sont dans le collimateur d’enquêteurs fédéraux en raison des transactions financières qui les lient à ces bureaux de changes, soupçonnés de blanchir de l’argent issu du trafic de drogue, selon des sources proches du dossier citées par le quotidien. »