Depuis quelques mois déjà, Yahoo se débat pour ne pas tomber dans les filets de Microsoft. Après des résultats en berne et le licenciement de nombreux collaborateurs suite au recul des parts de marché dans la publicité en ligne, en la faveur de Google, Microsoft avait décidé de racheter Yahoo afin de créer un nouveau géant capable de se confronter à Google. C'était sans compter sur le conseil d'administration de Yahoo, qui ne cesse de refuser les offres de Redmond, arguant que Microsoft en sous-estime la valeur. Mais…

De refus en refus, de tentatives de rapprochement en tentatives de rapprochement, Yahoo s'est retrouvé isolé, aucune entreprise ne souhaitant ou ne pouvant le racheter. AOL, MySpace, voire Apple, les rumeurs les plus folles ont vite été démenties. Aujourd'hui l'OPA amicale de Microsoft pourrait bien devenir hostile. A Redmond, on s'impatiente. L'offre d'achat de plus de 40 milliards de dollars est considérée comme surestimée !

Que va t-il se passer ? C'est très simple, Steve Ballmer a envoyé samedi un courrier au Conseil d'Administration de Yahoo en leur posant un ultimatum. Ceux-ci ont 3 semaines pour répondre favorablement à l'OPA amicale de Microsoft. Ce délai passé, Microsoft passera à une méthode plus brutale, s'adressant directement aux actionnaires et court-circuitant le CA de l'entreprise.

L'action Yahoo est passée sous les 28 dollars, Microsoft propose de les racheter à 31 dollars l'unité, bref, on ne peut pas parler de sous-estimation.

Aujourd'hui, retournement de situation, Yahoo affirme ne pas être fermé à l'idée d'un rachat par Microsoft. On dirait qu'on sent le vent tourner. Ainsi, Le Monde rapporte cette petite phrase du Conseil d'Administration de Yahoo : "Nous continuons de dire clairement que nous ne sommes pas opposés à une opération avec Microsoft si elle sert au mieux les intérêts de nos actionnaires".

Il est désormais clair que les jeux sont joués, Yahoo est déjà dans le panier de Microsoft et ce n'est plus qu'une question de temps avant le rachat et la fusion des moyens. Si cela peut profiter à l'utilisateur, tant mieux, mais l'on doute que Google puisse être battu aussi facilement que par une telle alliance, même si le discours des dirigeants du meilleur moteur de recherches actuel laisse penser qu'il y a une certaine crainte…