A ma gauche, la Super-Puissance mondiale, avec son armée moderne et surentrainée (humm…), j'ai nommé : les Etats-Unis, qui sont aussi le pays exportant le plus de séries et de films dans le monde. Cette usine culturelle (ou tueuse de culture pour certains) brasse des milliards chaque année. A ma droite Antigua-et-Barbuda, un petit pays des Antilles composé principalement de deux îles. Un match qui apparait très déséquilibré et pourtant. Ce combat à la David contre Goliath pourrait bien être remporté par l'île. Mais de quel combat parle t-on ?

En 2003, les Etats-Unis interdisent aux entreprises de Antigua-et-Barbuda d'accéder à l'Internet américain. Les entreprises insulaires de paris en ligne se plaignent mais rien n'y fait. Qui écoutera ce petit pays dont personne ne connait le nom ? C'est alors que l'île a une idée lumineuse, qui pourrait forcer les USA à la respecter et à la laisser faire son business en paix…

Certes entre temps l'OMC a bien donné un jugement en faveur des îles antillaises, et une amende de 21 millions de dollars au géant américain, mais les USA empêchent toujours Antigua-et-Barbuda de s'implanter aux Etats-Unis et surtout pas les parieurs américains de placer des fonds aux Antilles ! Pas de fuites de capitaux chez l'Oncle Sam !

Cette "lumineuse idée" est donc toute simple. Si les Etats-Unis empêchent la libre-concurrence, l'île menace de légaliser le piratage de films sur son territoire ! Imaginez les dégâts si des serveurs internet hébergés aux Antilles permettaient à quiconque sur la planète de télécharger légalement le dernier "Pirates des Caraïbes" ou la dernière super-production hollywoodienne ! Personne ne pourrait les en empêcher et le manque à gagner serait énorme. En quelques heures, toute la planète mise au courant irait télécharger sur ce paradis législatif.

Antigua-et-Barbuda n'a rien à craindre, elle ne produit rien et ne peut donc pas être boycottée. Mais au delà du cinéma, le représentant de l'île a menacé de briser les accords sur la propriété intellectuelle et de copier tout ce que peut l'être, "depuis les produits pharmaceutiques jusqu'à la musique, tout ce qui est protégé par la propriété intellectuelle et qui peut être dupliqué, même si nous allons d'abord aller vers les cibles plus douces", a t-il déclaré.

Les USA ont beau clamer que ce serait illégal, l'île affirme que l'OMC lui donnera l'autorisation d'appliquer cette réponse aux Etats-Unis, qui quant à eux craignent que le petit pays fasse des émules partout dans le monde…