Le site de journalisme "citoyen", Come4news, devenu l'un des 3000 sites les plus fréquentés de Tunisie, s'est trouvé censuré par les autorités la semaine dernière. En conséquence, naturellement, les citoyens de ce pays n'y ont plus accès.
 Manifestation à la fois du succès grandissant de ce support médiatique citoyen, et de sa liberté de ton, la nouvelle de cette censure, si elle fait vivement réagir le président du site, est un très bon signe de sa bonne santé et de sa vitalité.
C'est précisément ce qui rend la demande de levée de l'interdiction nécessaire. Selon wikipédia, la Tunisie est listée parmi les "dix pires ennemis de la presse" pour le comité pour la protection des journalistes et RSF qualifie le pays de "prédateur de la liberté de la presse". La censure n'y serait pas rare : elle y a été rétabli en 1952…

Les journaux en langue française de la grande presse seraient régulièrement censurés, Le Monde, le Figaro, Libération notamment, et les journaux satiriques comme Charlie Hebdo ou le Canard enchaîné y sont totalement interdits de publication.
Sur internet, toujours selon Wikipédia , les serveurs du site "Wikimédia foundation" sont censurés et selon de nombreuses organisations, le pays disposerait de "procédés de censure sur internet parmi les plus stricts du monde
Une journaliste, Sihem bensedrine, qui se bat dans le pays pour la liberté de la presse, a connu la prison durant sept semaines et a été qualifiée de "créature du diable", vipère haineuse" ou encore de "vendue aux sionistes et aux francs-maçons" dans le journal Al Chourouk.
Selon RSF  "Mohammed Abbou, avocat auprès de la cour d'appel de Tunis, est emprisonné depuis le 1er mars 2005 suite à la publication sur le site Tunisnews d'un article dans lequel il comparait les tortures infligées en Tunisie à des prisonniers politiques aux exactions des soldats américains à Abou Ghraib, en Irak."
Il existe également une liste de sites censurés dans le pays, le premier d'entre eux étant naturellement celui de Reporter Sans Frontière, mais aussi les sites des opposants au régime ou encore des blogs.
Come4news pourrait avoir rejoint cette liste et, que le directeur du site me pardonne, c'est tout à son honneur. Cela prouve que la participation de chacun à son élaboration permet de développer par l'échange, la prise de conscience de  chacun, y compris dans des pays un peu lointains, à travers la francophonie.
Est-il possible de faire rétablir l'accès au site pour les Tunisiens? Quoi qu'il en soit, l'appel du directeur, Fabien Bardoux, doit être relayé : "Nous avons besoin de votre soutien pour communiquer cette information sur vos blogs, vos sites et vers vos proches: la liberté d'expression est en danger dans certains pays et c'est fort préjudiciable, et nous devons réclamer la levée de cette restriction. "
Si cela peut-être utile, chaque visiteur de ce billet a la possibilité de le copier et de le diffuser, sans restriction. ce ne sera pas seulement utile pour Come4news, le problème est plus général. La liberté de diffuser de l'information, si elle semble être un droit, a parfois besoin d'être rappelée et défendue, aussi il n'est pas inutile de dénoncer certains pays qui ne l'appliquent pas, cette situation étant surtout préjudiciable pour les populations.