Municipales J-1 : Gros risque pour la fanfare UMP et apparentés !

Qui aurait pu imaginer il ya quelques mois que l’UMP serait obligée de sortir son artillerie lourde et de mobiliser le Premier Ministre et les ministres considérés comme poids lourds du Gouvernement, pour aller soutenir sur le terrain les candidats UMP en ballotage ? Et qui aurait pu penser que le Modem jouerait un rôle d’arbitre au deuxième tour ?

La droite de Nicolas Sarkozy a reçu un avertissement assez significatif au premier tour pour que le Premier Ministre et les ministres UMP, dès le lendemain du 9 mars, se soient sentis obligés de repartir dare dare en campagne municipale, en délaissant la neutralité qui s’attache à leurs fonctions officielles, pour se conduire en partisans sur le terrain, ce qui est inadmissible.

 

 

Oui un avertissement significatif et sérieux à tel point que Monsieur Sarkozy se soit interdit dans ses discours de provoquer l’opinion publique avec ses idées et ses intuitions personnelles, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Cette nouvelle attitude de circonstance, ce profil moyennement bas ne trompe personne.

Le changement tardif de style de M. Sarkozy, pourtant déjà sanctionné dans les sondages bien avant les municipales, pour l'étalage de sa vie privée et son goût du luxe, et d’après la gauche pour son bilan et sa personnalisation du pouvoir, alors que les Français lui reprochent un pouvoir d'achat en berne, me parait opportuniste.

Comme l’on dit bien souvent « chasser le naturel, il revient au galop » et pour ma part je crois qu’il abandonnera cette tactique provisoire et improvisée après les municipales pour renforcer son pouvoir personnel et censurer et réprimer.

Le Figaro toujours très généreux a écrit "Le président a ouvert une séquence « élégance et discrétion", en citant la formule d'un "ami" du chef de l'Etat.

Si j’en juge par deux soirées qui se sont tenues dans la semaine à l’Elysées, l’une pour célébrer la journée de la Femme qui a réuni dans un somptueux dîner autour du chef de l’Etat et son épouse, quelques 150 « dames d’exception » toutes en toilettes élégantes pour ne pas dire luxueuses, et l’autre ensuite pour recevoir Monsieur Simon Peres, en présence de ses amies et amis philosophes, artistes, politiques et bien d’autres représentatifs de l’ « intelligentsia » parisienne qui carbure des neurones et s’épand en discours  dans lesquels la quintessence, l’évanescence, etc, noient le propos dans la brume de leur esprit,  je l'aurai plutôt mentionné, à la place du Figaro, dans cette ouverture de séquence comme « branché mondain».

Quoiqu’il en soit, Monsieur Sarkozy a promis Mardi de "tenir compte" du résultat final, sans s’étendre sur son projet, et a souligné sa volonté d'accélérer les réformes, or dans des réformes il y a celles qui conviendront à la droite et aux dirigeants d’entreprises, pour celles qui conviendraient à la gauche et aux salariés nous risquons de les attendre en pure perte.

Monsieur Sarkozy semble exclure un remaniement ministériel d'ampleur, s'en tenant dans l'immédiat à de "légers ajustements" au sein de son équipe de communication et du gouvernement.

La réalité est que la droite est menacée dans une trentaine de villes de plus de 30.000 habitants, alors que la gauche ne risque que d’en perdre 10 au maxi, ce qui pèse lourdement sur l’estomac de l’UMP qui n’arrive pas à digérer démocratiquement son échec et en accepter les leçons.

L’enjeu est de taille : Après avoir perdu au bénéfice du PS deux des mégapoles parmi les plus importantes de la France , Paris, capitale de la France et Lyon, l’UMP n’est pas sûre de pouvoir garder Marseille, Toulouse et Strasbourg !

La perte de Marseille pour l’UMP, du jamais vu pour la droite depuis 1995, stigmatiserait sa défaite.

Le Gouvernement soutient avoir mieux résisté que prévu grâce à la bonne performance des membres du gouvernement en lice: en effet 14 sur 23 ont été élus dès le 1er tour.

M. Sarkozy y a vu des "encouragements" pour "le gouvernement tout entier".

Ndlr : confusion des genres entre l’exécutif national et l’exécutif local.

Ce qui n’a pas été dit c’est que le plus souvent les ministres candidats se sont présentés sans risques majeurs dans des petits villages et petites villes (à part quelque rare cas) où le nombre de voix n’est pas significatif, puisque pour certains le score était de 730 voix environ sur presque autant d’électeurs !

A défaut de mieux pour le second tour l’UMP fait appel à un vote populaire aux abstentionnistes en sa faveur, quant aux socialistes se gardant de tout triomphalisme ils appellent à amplifier le « vote sanction », dimanche 16 mars.

Monsieur François Bayrou qui a besoin des voix de droite pour être élu maire de Pau (sud-ouest), (il ne lui manquait que 400 voix au premier tour pour s’imposer) a été particulièrement courageux en refusant la main tendu de l’UMP au risque de ne pas être élu Dimanche 16 mars, risque qu’il connaissait,  et il a fait preuve en plus de démocratie et de pluralisme en refusant un accord national UMP-Modem tout en laissant libre les Modem en ballotage de s’associer localement avec le candidat le mieux positionné en nombre de voix , qu’il soit droite ou gauche.

Ou en sont les membres du Gouvernement : L’enjeu est de taille : Après avoir perdu au bénéfice du PS deux mégapoles, Paris, et Lyon, l’UMP n’est pas sûre de pouvoir garder Marseille, Toulouse et Strasbourg !

La perte de Marseille pour l’UMP, du jamais vu pour la droite depuis 1995, stigmatiserait sa défaite, je le répète.

   – sur les 21 Ministres ou Secrétaires d’état qui étaient en lice au premier tour,13 membres du gouvernement Fillon pour les municipales, ont finalement réussi à être élus dès le premier tour, masquant très faiblement le revers de la droite au niveau national.

Les leaders de l'UMP ont mis largement en avance  ces succès pour minimiser la défaite et légitimer la politique du gouvernement, notamment en matière de pouvoir d'achat dont M. Chatel, en charge de la consommation, est l'un des artisans.

Ce qui n’a pas été dit c’est que le plus souvent ces ministres élus dès le premier tour, se sont présentés sans risques majeurs dans des petits villages et petites villes (à part quelque rare exceptions) où le nombre de voix n’est pas significatif, puisque pour certains le score était de 733 voix environ sur presque autant d’électeurs !

En revanche, dans les grandes villes pour les ministres candidats, comme Rachida Dati à Paris VIIe, et Christian Estrosi à Nice, qui s'attendaient à passer dès le 1er tour, ils devront attendre les résultats du second tour.

Le ministre de l’Education Xavier Darcos à Périgueux suspendu à un fil, passera, passeras pas, personne ne peut l’affirmer aujourd’hui, malgré les efforts conjugués du Premier Ministre et de Monsieur Juppé venu à la rescousse, ça  peut l’aider, mais est-ce bien suffisant ?

A Colombes où se présente Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Droits de l’homme rien n’est gagné d’avance.

Pour ne citer que quelques villes, parmi d’autres, (37 villes au total rappelons-le) dont les résultats incertains à ce jour pèsent sur le moral de l’UMP, notons :

Strasbourg, Marseille Toulouse, Caen, Metz, Aix, Perpignan, Amiens ou Saint-Etienne,

Angers fait exception et selon toutes prévisions devraient être remportée par la droite.

ooOoo

 

D’après les commentateurs politiques, si les tendances du premier tour se confirment Dimanche 16 mars, la gauche, qui détient déjà 20 des 22 régions métropolitaines, devrait asseoir un peu plus sa prédominance  dans les collectivités locales françaises.

Dans les départements, la gauche (47,7% des voix au premier tour des cantonales, contre 40,8% à la droite), qui détient actuellement 51 conseils généraux, pourrait en conquérir jusqu'à dix de plus à l'issue du deuxième tour des cantonales.

. L'UMP, en position difficile compte sur une remobilisation des abstentionnistes pour éviter la défaite

– François Fillon a lancé vendredi un dernier appel aux électeurs pour qu'ils aillent voter dimanche au second tour des élections municipales.

"Il faut que tous ceux qui ne sont pas allés voté dimanche dernier ne regrettent pas pendant six ans de ne pas être allés voter", a dit le Premier ministre, venu soutenir le maire UMP de Melun Gérard Millet, en ballottage face à une liste d'union PS-MoDem.

"L'élection municipale, pour les habitants de chaque commune, elle est aussi importante que l'élection présidentielle", a fait valoir M. Fillon. "Allez voter, c'est très important, c'est le sort de chaque commune qui se joue", a déclaré le Premier Ministre à l’adresse des abstentionnistes du premier tour, relayé par les « ténors » de l’UMP !

Le suspens reste entier pour l’UMP qui espère toujours que l’intervention partisane du Premier Ministre et des Ministres en exercice? venus soutenir les candidats du partis en ballotage fera pencher la balance en un équilibre pas trop honteux pour eux, ou dans le meilleur des cas limitera le ras de marée de leur défaite, mais rien n’est moins sûr !

 

2 réflexions sur « Municipales J-1 : Gros risque pour la fanfare UMP et apparentés ! »

  1. municipales j-1
    il n’y a aucun suspens l’auteur de l’article n’a pas bien compris le scénario. N.Sarkosy est élu pour 5 ans or peu importe le résultat des municipales.35% d’abstention démontre que les électeurs apportent moins d’importance aux résultats que les médias le voudraient.le rêve des médias de vouloir tirer la France vers le bas ne se réalisera pas même si la droite perd la majorité des mairies.parlez nous des réformes qui sont déjà en place et soutenez le gouvernement pourqu’il aille plus vite.ce sera plus utile pour redresser la France que vous dénigrez tant.

  2. Amplifier la sanction !
    (…..) D’abord et avant tout, au second tour, pour préparer dans les meilleures conditions les confrontations qui s’annoncent avec les gouvernants et le patronat, il s’avère décisif de confirmer l’essai du premier tour, de chasser l’UMP et ses alliés du plus grand nombre possible de municipalités. Sauf en cas de compromission avec le Modem, il faudra donc voter pour la liste de gauche restant en lice face à la droite. Si plusieurs listes de gauche demeurent en compétition (comme à Clermont-Ferrand, où le maire socialiste sortant a refusé la fusion que lui avait proposée notre camarade Alain Laffont), il conviendra d’apporter le maximum de suffrages à celle qui se situe à gauche du social-libéralisme. (…..)

    Christian Picquet, Unir, le 11 mars 2008.

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