Après la mort du numéro deux des FARC, Raúl Reyes, numéro deux qui était peut-être devenu le numéro un, puisque cela fait deux ans que l'on n'a plus de nouvelle de Manuel Marulanda ( le chef historique fondateur du mouvement terroriste), la déliquescence du groupe rebelle commence à se faire jour.
D'abord avec la mort d'un autre des sept dirigeants des FARC, Iván Ríos, assassiné par le commandant de sa garde personnelle, Pedro Pablo Montoya, alias Rojas.
Rojas s'est en effet livré à l'armée colombienne en apportant l'ordinateur, la carte d'identité et la main droite de son ancien chef Iván Ríos. Après vérification des empreintes digitales du membre sectionné, les autorités sont allées chercher le cadavre à l'endroit indiqué par le déserteur des FARC et ont bien trouvé le corps de Ríos.
Rojas raconte que les conditions de vie au sein du groupe terroriste sont vraiment devenues très pénibles, qu'ils doivent sans cesse fuir les troupes de Bogotá et que, souvent, ils sont dépourvus de tout : vivre, munition, médicament… On souffre fréquemment de la faim, finit-il par avouer, ce qui est bien le propre des armées en déroute.
Les chefs du groupe rebelle deviennent alors de plus en plus exigeants, se transformant en véritables tyrans pour leurs hommes. D'ailleurs, lors de l'attaque du camp de Raúl Reyes le 1er mars, les militaires colombiens n'ont-ils pas retrouvé une combattante des FARC attachée à un poteau ? Celle-ci a expliqué qu'elle avait été punie pour indiscipline.
Rojas a aussi avoué que nombre de ses compagnons d'armes voulaient déserter pour profiter du plan de réinsertion sociale offert par le gouvernement, le même qui avait permis la démilitarisation des groupes d'auto-défense, mieux connus sous le terme de paramilitaires.
Ainsi, le déserteur aurait abattu son chef sous la pression des forces militaires qui encerclaient son camp, non seulement pour pouvoir se sauver, ainsi que ses hommes, mais surtout pour pouvoir réclamer la récompense offerte par Bogotá, puisque la tête d'Iván Ríos était mise à prix : 2 600 000 dollars américains.
Rojas affirme qu'il n'est pas le seul dans son cas, et que beaucoup de commandants des forces de sécurité des FARC complotent contre leurs chefs. Le prochain sur la liste des hommes à abattre serait Mono Jojoy, le numéro 3 des FARC… ou peut-être le nouveau numéro 1.
Oppressés par l'armée colombienne, officiellement privés de leurs appuis en Équateur et au Venezuela, minés par des mouvements de rébellion interne, les FARC donnent actuellement l'image d'une armée en déroute dont les jours sont comptés.
La grande question, au milieu du chaos qui semble régner au sein des FARC, est bien entendu le sort des 740 otages qu'ils détiennent encore. Vont-ils être abattus comme les onze députés de Cali, vraisemblablement dans un geste de rébellion des hommes qui étaient chargés de les surveiller, ou vont-ils être tous libérés ?
Seul l'avenir nous le dira.
hélas..
Mon cher Candide, le malheur dans cette situation, et qu’Ingrid Betancourt et les otages risquent bien de payer l’effritement des FARC.
De santé fragile, cette évolution fragilise le processus de libération, et on peut craindre que des éxécutions sommaires se succédent, et malheureusement Madame Betancourt semble irrémédiablement condamnée, par les FARC et par son état de santé précaire.
Amitiés. michel
Les mensonges d’Uribe
Pour justifier l’agression contre l’Equateur et la violation de la souveraineté de cette nation, le ministre colombien de la Défense Juan Manuel Santos a déclaré que les troupes colombiennes avaient agi en état de légitime défense (3). Les combats auraient commencé en territoire colombien et se seraient poursuivis dans la zone rurale de Santa Rosa au sud du fleuve Putumayo en Equateur où se seraient réfugiés les hommes de Reyes. Lors d’une conversation téléphonique, Uribe a relaté cette version à son homologue équatorien Rafael Correa (4).
Mais la réalité est tout autre. Aucun combat n’eut lieu entre les forces armées et la guérilla. Correa, qui a immédiatement ordonné une enquête militaire (5), s’est rapidement rendu compte qu’il avait été trompé par le président colombien. Il a indiqué que l’armée équatorienne a découvert les corps de 19 guérilleros ainsi que trois femmes blessées qui ont été transportées à Quito. « Ces cadavres étaient en sous-vêtements, en pyjamas, ce qui revient à dire qu’il n’y a pas eu de poursuite à chaud et qu’ils ont été bombardés et massacrés pendant qu’ils dormaient », a déclaré Correa (6).
Les témoignages des rescapées ont confirmé les conclusions de l’enquête. Les guérilleros ont été surpris pendant leur sommeil par les bombardements massifs de l’aviation colombienne qui avait pénétré de 10 kilomètres l’espace aérien équatorien et avait pilonné la zone frontalière du sud vers le nord. Ensuite, les troupes colombiennes ont traversé la frontière et exterminé la plupart des rebelles. Le ministre équatorien de la Défense Washington Sandoval a également affirmé qu’il s’agissait d’un massacre en soulignant que les corps étaient mutilés et présentaient des impacts de balles dans le dos (7).