Dans la crainte d'une éventuelle épidémie de fièvre jaune, le gouvernement du Paraguay a déclaré aujourd'hui l'état d'urgence sur l'ensemble de son territoire et a demandé à plusieurs pays de la région l'envoi de vaccins pour enrayer le mal.
Pour rappel, la fièvre jaune est une infection contagieuse due à un virus transmis par un moustique, d'abord du singe à l'homme, et puis de l'homme à l'homme. Cette maladie est caractérisée par de fortes fièvres accompagnées d'hématémèse (vomissement de sang) et parfois d'ictère (jaunisse).
Si la plupart des malades se rétablissent en quelques jours, dans 15 % des cas la maladie évolue vers une forme plus grave, entraînant une défaillance du foie ou une insuffisance rénale. La fièvre jaune devient alors mortelle dans plus de 50 % des cas.
L'Organisation mondiale de la santé estime que cette maladie qui sévit surtout en Afrique et en Amérique latine peut causer, en dehors de tout effort de vaccination préventive, plus de 30 000 décès par an.
La fièvre jaune avait disparu du Paraguay depuis 34 ans, mais les services sanitaires ont découvert six nouveaux cas ces dernières semaines, dont un mortel.
L'état d'urgence décrété par le président Nicanor Duarte prévoit l'assainissement de plusieurs régions pour en éliminer les moustiques, et une vaste campagne de vaccination nationale. C'est pour cela que le Paraguay fait appel à la bonne volonté d'autres pays pour lui faire parvenir un maximum de vaccins. Le Brésil a déjà envoyé 100 000 doses, le Pérou 200 000, l'Organisation panaméricaine de santé en a promis 600 000, mais ces dernières doses ne pourront pas être acheminées au Paraguay avant le mois de mars.
Les experts restent cependant très préoccupés par le manque de données sur cette possible épidémie. En effet, les analyses des personnes atteintes traînent et la fièvre jaune peut être aisément confondue avec la Dengue c'est autre maladie tropicale qui produit les mêmes les symptômes et qui a déjà frappé le Paraguay en début d'année passée, infectant 27 000 personnes et en tuant 17.
Les médecins insistent cependant sur l'absolue nécessité d'éliminer les moustiques transmetteurs des deux maladies, en assainissant les endroits où ceux-ci prolifèrent. Sans cela, les vaccins n'auront qu'une efficacité limitée, car au fur et à mesure que l'on vaccinera des gens, d'autres personnes seront atteintes.
C'est donc une véritable course contre la montre qui a commencé au Paraguay, une course contre un ennemi qui n'est pas encore formellement identifié, mais dont les sbires sont bien connus.