C'est aujourd'hui que doivent comparaître Thomas Dandois et Pierre Creisson devant la justice nigérienne ; ils sont accusés d'atteinte à la sécurité de l'État pour avoir voulu filmer des rebelles touaregs.

Les deux journalistes français ont été arrêtés le 17 décembre 2007 après avoir filmé des chefs du MNJ (le Mouvement des Nigériens pour la justice) qui lutte dans le nord du pays pour la maîtrise des mines d'uranium, le nouvel or gris de l'Afrique.

Thomas Dandois et Pierre Creisson étaient arrivés au Niger pour réaliser un reportage sur la grippe aviaire pour le compte de la chaîne de télévision Arte. Une fois sur place, ils ont décidé de pénétrer dans une région formellement interdite à la presse pour y filmer la rébellion touareg.

D'accord, ils ont enfreint des lois, mais pour faire ce métier à risques, ne faut-il pas aller chercher l'information là où elle se trouve, c'est-à-dire le plus souvent là où les autorités refusent la présence des journalistes ? C'est en tout cas ce que compte plaider Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontière, qui s'est envolé vers le Niger pour apporter son soutien aux deux journalistes.

Mais faut-il rappeler que Thomas Dandois et Pierre Creisson sont passibles de la peine de mort, et qu'admettre cela c'est participer à l'assassinat de la presse ?

Aujourd'hui, la Cour suprême de justice de Niamey devrait aussi statuer sur le sort d'un correspondant de Radio France internationale pour les liens présumés qu'il entretiendrait avec le Mouvement des Nigériens pour la justice. Ce journaliste, Moussa Kaka, risque lui d'être condamné à la réclusion à perpétuité.

Quand on voit les efforts déployés par notre gouvernement pour voler au secours d'une bande de bricoleurs de l'humanitaire au Tchad, on se demande ce qu'attendent nos élus pour soutenir la presse en danger ?