Isola 2000, le 31 juillet 2025. Normalement, à cette période de l’année, on s’attend à entendre le doux bruit des skis remplacé par celui des tongs, des terrasses animées, et des enfants réclamant une glace après la randonnée. Mais depuis le 19 juillet à 8h, la station ressemble plutôt à un décor de western… sans le saloon.

Oui, vous avez bien lu : TOUT est fermé. Plus une boutique, plus une supérette, plus un commerce. Le rideau est tombé. Seul rescapé dans ce désert commercial : l’hôtel Le Pas du Loup (groupe Sowell), qui, fort heureusement, nourrit encore ses clients grâce à sa formule tout inclus. Pour les autres vacanciers ? Débrouillez-vous.

Airbnb : bienvenue dans Koh-Lanta édition « haute montagne »

Imaginez : vous avez réservé un charmant appartement via Airbnb, prêt à profiter d’un séjour paisible. Sauf que… la seule et unique supérette de la station a fermé ses portes. Pas de pâtes, pas de fromage, pas même un paquet de chips pour la route.

Pour les plus malchanceux venus en bus depuis Nice, le cauchemar prend des airs de huis clos : impossible de se nourrir sans voiture. La première épicerie ? À 25 minutes de route. L’alternative ? Jeûner en contemplant la montagne.

Le mystère de l’arrêté préfectoral

Et pendant ce temps, un mystère plane : comment le maire a-t-il pu valider une telle décision ? À l’heure où toutes les stations de ski tentent de se réinventer pour survivre à l’été et au réchauffement climatique, Isola 2000 choisit… de fermer ses portes aux touristes affamés. Une stratégie touristique façon « escape game » grandeur nature ?

Résultat : des vacanciers en colère, des commerçants probablement en chômage technique, et une image désastreuse pour la station.

Quand la jeune pharmacienne devient l’héroïne locale

Seule note d’espoir dans ce désert économique : la pharmacie. Déclarée d’utilité publique, elle a obtenu une permission exceptionnelle d’ouvrir. Sa propriétaire ? Une toute jeune pharmacienne, qui n’a installé son officine que depuis quelques mois.

En temps normal, elle espérait accueillir 150 clients par jour. Mais avec cette fermeture généralisée, ils ne sont plus qu’une quinzaine. Malgré tout, elle s’accroche, avec un courage et une ingéniosité qui forcent le respect : elle a installé un barnum devant son officine, une petite table avec une clochette façon réception d’hôtel.

On sonne, elle apparaît à sa fenêtre du premier étage – tel un personnage de théâtre –, descend le terminal de paiement dans un petit panier suspendu à une corde, puis y glisse les médicaments. Un système digne d’un film… mais qui sauve les vacanciers.

Une héroïne discrète qui, malgré les difficultés, refuse d’abandonner ses clients.

Auron, la grande gagnante

Et comme si ça ne suffisait pas, pour acheter une parka (car oui, il fait froid), un jeu de société ou même juste un souvenir, les touristes motorisés doivent filer… à Auron, à 45 minutes d’ici. Résultat : l’argent qui devait profiter à Isola file droit dans les caisses de la station voisine.

Verdict

Isola 2000 avait tout pour plaire cet été… mais en fermant sa galerie marchande, la station vient peut-être de décrocher la médaille d’or de la stratégie la plus incompréhensible de l’année. Les vacanciers, eux, oscillent entre fou rire nerveux et frustration, tandis que la jeune pharmacienne, héroïne malgré elle, devient la véritable attraction locale.

À ce rythme, si la station veut encore accueillir du monde l’été prochain, il va falloir plus qu’une clochette pour reconquérir le cœur des touristes…