Déjà, l'insistance de Nicolas Sarkozy à pousser la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la direction du Fond Monétaire International était suspecte. L'ex député de Sarcelles représentait certes une belle "prise de guerre" dans la tactique de pseudo ouverture du Président, mais ce dernier ne courait-il pas le risque que le FMI ne se mette à mener une authentique politique de gauche ?

Les derniers naïfs qui l'espéraient doivent aujourd'hui déchanter. Eric Dupin reprend en effet sur son blog l'analyse de la situation française par les experts de l'organisation internationale et leurs recommandations : avec DSK comme directeur ou pas, le discours est sarkoziste pur jus. Lisez plutôt : "L'élection d'un nouveau président et la nomination d'un gouvernement ouvertement réformateur offrent à la France l'occasion historique de renouer avec une croissance soutenue où chacun verrait ses opportunités accrues", s'enthousiasment ses experts. Ils valident également la méthode sarkozienne des réformes groupées : "Concernant l'enchaînement optimal des réformes, nous considérons qu'il faut chercher à engager, de manière concomitante, une «masse critique» de réformes dans un grand nombre de domaines, de manière à tirer profit des synergies ainsi créées". "Gagner plus suppose incontestablement de travailler plus", écrivent-ils encore.

Et la mission du FMI en France de suggérer des évolutions qui relèvent, à coup sûr, du progressisme le plus audacieux : lutter contre "la hausse tendancielle du SMIC", faciliter les licenciements économiques, ou encore réduire le taux de l'impôt sur les sociétés. Le crédo libéral du FMI se marie admirablement avec le "socialisme" de DSK."
Ajoutons pour la bonne bouche que le candidat malheureux à la candidature socialiste pour les présidentielles ne néglige pas de pousser la ressemblance avec Sarkozy jusque dans le goût du bling-bling : "La gestion "de gauche" strauss-kahnienne imite enfin Sarkozy en ce que le chef, pour sa part, obéit à la règle "s'augmenter soi-même pour gagner plus". Dans un louable souci de transparence, DSK a publié son salaire: la bagatelle d'un demi-million de dollars par an (net d'impôts). Or cette somme représente une augmentation de 7,5% par rapport à la dernière rémunération de son prédécesseur", relève Eric Dupin.

Ce matin sur les antennes de RTL, Dominique Strauss-Kahn a confessé ne pas exclure d'être candidat en 2012. Souvenez-vous de l'éloge des réformes sarkozistes par son FMI lorsqu'il tentera de se faire passer pour un candidat de gauche !