Selon Noutnoute, c'est sans doute le seul point positif de l'Union Européenne (UE). Depuis sa création en 1994, le Réveil des Marmottes est favorable à la suppression des frontières en Europe. La Convention de Schengen, prévoyant la suppression des frontières entre les pays membres de l'UE, a été signée le 14 juin 1985 par 5 pays membres de la Communauté Européenne: la République fédérale d'Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas.
Le nom de l'accord vient du nom du petit bourg luxembourgeois de Schengen où il fut signé, au bord de la Moselle, une triple frontière entre l'Allemagne, le Benelux et la France. L'Accord de Schengen a été ratifié par l’Allemagne, le Benelux (Belgique, Luxembourg et Pays-Bas) et la France le 19 juin 1990 puis par l’Italie le 27 novembre 1990, l’Espagne et le Portugal le 25 juin 1991, la Grèce le 6 novembre 1992, l’Autriche le 28 avril 1995 et par le Danemark, la Finlande, la Suède, la Norvège et l’Islande le 19 décembre 1996.

La Norvège et l’Islande ont établi une coopération avec les pays de l'Espace Schengen lors de l’accord signé avec le Danemark, la Finlande et la Suède. En effet, ces pays, membres de l’Union Européenne, avaient déjà un traité de libre circulation des personnes avec la Norvège et l’Islande (non-membres de l'UE). L’Irlande et le Royaume-Uni n'ont toutefois pas signé les accords sur les contrôles frontaliers et les visas. La France a maintenu les contrôles avec le Benelux (les douanes volantes).
Le 5 juin 2005, la Suisse devient membre de l’Espace Schengen par une votation populaire avec 54,6 % de "oui". Cette adhésion ne sera effective que lorsque tous les pays membres auront ratifié l’accord passé avec la Suisse, sans doute en 2008. Les marchandises continueront cependant à être contrôlées car la Suisse n'a pas conclu d'union douanière avec l’Union Européenne. Cela concerne également le Liechtenstein, la Suisse gérant les contrôle de la frontière entre le Liechtenstein et l’Autriche depuis 1924.

Le 21 décembre 2007, neuf États sont entrés dans l'Espace Schengen: l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la République Tchèque. L'Europe de Schengen compte désormais 24 pays, créant un espace de libre circulation pour plus de 400 millions de personnes, de la Méditerranée aux pays de l'Est jusqu'au cercle polaire. Dans la nuit de jeudi à vendredi, des feux d'artifices ont marqué la suppression des postes frontières à Berg-Petrzalka, entre l'Autriche et la Slovaquie.

Un peu partout en Europe centrale, des personnalités ont scié les barrières en sablant le champagne. Des saucisses et de la soupe de pois ont été distribuées à Cesky Tesin-Cieszyn, la frontière entre la République Tchèque et la Pologne. Une pluie de confettis est tombée à Berg-Petrzalka et les feux de circulation sont symboliquement passés du rouge au vert au son de l'Hymne à la Joie de Beethoven.
Roger Weber, le maire de Schengen (Luxembourg) a salué Robert Kalinak, le ministre de l'Intérieur slovaque: «Bienvenue à Schengenland !» José Manuel Barroso, le président de la Commission Européenne, a déclaré jeudi à Tallinn: «La zone Schengen est la meilleure journée de ma vie… La libre circulation des personnes constitue l'un des principaux Droits de l'Homme…» Pour Alfred Gusenbauer, le Chancelier autrichien, «C'est un événement historique après les deux guerres mondiales et la division du continent par le Rideau de fer…» En Hongrie et en Autriche, on s'est souvenu de l'endroit où, le 27 juin 1989, le Rideau de fer fut symboliquement découpé entre Sankt Margarethen im Burgenland et Fertorákos.
Le Réveil des Marmottes et Noutnoute mettent toutefois deux petits bémols à cette belle aventure européenne. 1) La France a violé l'Accord de Schengen avec le rétablissement temporaire des frontières (Jacques Chirac, Michel Barnier, 1995) et les douanes volantes. Ou on admet la libre circulation des personnes et des marchandises ou on garde ses frontières. 2) Le mini-traité "simplifié" de Lisbonne (256 pages illisibles) aurait dû être soumis à des référendums dans les 27 pays membres, dont la France ayant voté "non" en 2005.