Lors d'un discours devant un parterre de fidèles, le président du Venezuela, Hugo Chavez, a annoncé qu'il gouvernerait jusqu'en 2013, date à laquelle prend fin son actuel mandat, puisque la réforme constitutionnelle qui lui aurait permis de se représenter indéfiniment tous les sept ans a été rejetée lors du dernier référendum (50.7 % ont voté en faveur du non à la modification)

Se saisissant du micro, le président a martelé, dans ce style qui lui est propre : « Une chose sont les cris, une autre la réalité (…) La réforme n'a pas été approuvée, alors je devrai quitter le gouvernement en 2013. Je travaillerai sans repos jusqu'au dernier jour où je me trouverai ici. »

Et comme la multitude s'écriait : « Non Chavez, non, ne t'en va pas », le président de conclure : « Cela ne sert à rien de crier, la vérité est la vérité. (…) Des millions de personnes ne sont pas allés voter, ils pourront dire ce qu'ils voudront, mais ils n'ont pas d'excuse, seulement un manque de conscience. Un révolutionnaire ne cherche jamais d'excuse ! »

Ainsi, dans un peu plus de 5 ans, le président le plus folklorique et le plus bruyant d'Amérique du Sud va abandonner le pouvoir… reste à savoir si le peuple vénézuélien y gagnera ou y perdra. (…)

Dans un même temps, le président colombien Uribe annonçait qu'il ne briguerait pas un troisième mandat – qui nécessiterait comme au Venezuela une réforme de la Constitution – expliquant que s'il avait demandé un second mandat c'était parce que les quatre ans de sa première présidence étaient trop courts pour atteindre tous ses objectifs, mais que s'il n'y parvenait pas en huit ans c'est que son programme était inadapté, et il valait mieux alors abandonner le pouvoir et ne pas chercher à s'y accrocher.

Aussi, si en 2010, Ingrid Betancourt et la quarantaine d'autres otages échangeables des FARC ne sont toujours pas libérées, la foule pourra critiquer le nouveau président colombien, comme elle critique actuellement Uribe, et comme elle a critiqué le président Pastrana qui l'avait précédé.