Vivons-nous dans une économie d’abondance? C’est ce qu’affirme et qu’essaye d’illustrer Chris Anderson dans son livre The Long Tail (La longue traîne). J’ai montré hier comment je crois que la longue traîne, qui permet de rentabiliser les niches favorise une économie de la diversité.
Anderson considère que l’économie d’abondance est possible grâce à trois forces: la réduction des coûts de production, la réduction des coûts de distribution (transport et stockage) et les différents instruments propres à l’internet – recherche et recommandations – qui permettent aux consommateurs de s’y retrouver dans cette “explosion de diversité”.
Anderson l’explique ainsi: “La première force, la démocratisation de la production, remplit la traîne. La seconde force, la démocratisation de la distribution, fait que tout est accessible. Mais ces deux là ne sont pas suffisantes. C’est seulement quand entre en jeu la troisième force, celle qui aide les gens à trouver ce qu’ils veulent dans cette nouvelle super abondance de variété, que le potentiel du marché de la longue traîne est véritablement libéré.”
Il en conclue que nous rentrons dans une économie d’abondance, non pas parce que tout le monde disposerait de plus d’objets mais parce que toute personne ayant accès à l’internet peut avoir accès à l’énorme diversité des produits mis sur le marché où que ce soit. L’offre était limitée jusqu’à présent par le fait qu’on ne peut mettre qu’un nombre limité d’étagères dans un super marché et un nombre limité de produits sur ces étagères. Le verrou a maintenant sauté.
Une des conséquences économiques paradoxales tient au fait que les entreprises les mieux à même de tirer partie de l’extension du marché aux niches sont les grandes boîtes. Un point souligné par Anderson dans un article de 2004 que nous avait alors confirmé le professeur Hal Varian en déclarant “Les plus gros sont les mieux placés quand on cherche la diversité”. Les petits peuvent s’en tirer mais, toujours selon Varian: ils doivent se spécialiser dans un genre: par exemple, les films d’horreur des années cinquante, la musique de cornemuse, n’importe quoi. Grâce à la recherche fondée sur la publicité, les gens seront capables de les trouver”.
Les implications économiques sont considérables. On peut vendre plus de produits pendant plus longtemps à plus de gens. Pas étonnant que l’expression soit populaire chez les financiers de Silicon Valley.
Alors qu’en dites vous: abondance ou diversité? Quel est celui des deux termes dont la “libération” par la longue traîne vous semble la plus importante?
A suivre… sur TRANSNETS !